Copenhague, 18 mai 1847. 2 p. un quart in-4 (27,3 x 21,6 cm) et suscription.
Longue lettre d'Andersen relative à la traduction française de ses œuvres. Les deux hommes de lettres s'étaient connus à Paris en avril 1843 comme l'évoque le début de la lettre : "Permettez-moi de commencer par rappeller à votre bon souvenir un poète danois Andersen, lequel, se trouvant à Paris au printemps 1843, malgré qu'il vous fût absolument inconnu, vous avez accueilli avec la plus grand bonté […]. Depuis la temps-là une étoile heureuse a lui sur mes écrits ; non seulement en Danemark et en Suède, mais en Allemagne, en Hollande et en Angleterre, on semble les lire et le juger avec une bonté qui me surprend moi-même". Une "dame allemande" lui ayant soumis une traduction française de ses contes dont il ne sait que faire, il a pensé demander son aide à Alfred de Vigny : "La prière que je vous adresse donc c'est de vouloir bien les yeux sur cette traduction, et, si vous la trouvez bonne, et, ce qui est d'une bien plus grand importance, si vous trouvez ces contes dignes de votre intérêt, de vous y intéresser un peu. […] Quoi qu'il en soit, ne m'en veuillez pas d'une demande si téméraire ; c'est l'expression de votre figure qui m'est toujours présent, c'est cette expression de douceur et de bonté qui me rassure et qui m'a inspiré le courage de hasarde cette démarche". C'est seulement une dizaine d'années plus tard que les contes d'Andersen connurent en France un réel succès populaire.
Alfred de Vigny a noté au-dessus de la suscription : "Lettre de Mr Andersen, Poète Danois".
Quelques déchirures et pliures marginales, sans manque.
Provenance :
Archives Sangnier (cachet)
Bibliographie :
Alfred de Vigny, Correspondance, 47-67.