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Ecole française du XVIIe siècle
La chasse à la chouette ou La Belle et ses Adorateurs
Estimation :
10 000 € - 15 000 €
Vendu:
41 480 €

Détails du lot

La chasse à la chouette ou La Belle et ses Adorateurs
Huile sur toile

Titrée 'Le Piegeage' sur une ancienne étiquette au verso

'THE BEAUTY AND HER WORSHIPERS', OIL ON CANVAS, FRENCH SCHOOL, 17TH C.


Provenance :

Vente anonyme ; Cheverny, Orangerie du château, Me Rouillac, 11 juin 1989, n° 280 ;
Vente anonyme ; Monaco, Christie's, 30 juin 1995, n° 15 ;
Acquis lors de cette vente par les actuels propriétaires ;
Collection d'un couple d'amateur, Paris

Commentaire :
Cette surprenante composition prend place dans un agréable jardin mais le discours qu'elle assène n'est pas aussi délicieux que nous pourrions le penser.
Il convient de décrypter notre tableau à la lumière d'une gravure de Giacomo Franco, édité au XVIe siècle, probablement à Venise, ville dans laquelle était actif ce dessinateur et graveur. Le quatrain en vieil italien accompagnant la gravure peut ainsi se traduire :
" Fuyez y imprudents jouvenceaux
Les filets d'un visage agréable et séduisant,
De peur que le Diable, avec l'appeau
De la civetta, ne vous prenne à ses pièges "
Une chouette vivante était souvent utilisée au XVIIe siècle afin d'attraper de petits oiseaux. Dans notre tableau, la femme galante est utilisée comme appât par le diable. L'homme à droite retient un chat, symbole de prudence, et par le geste du doigt qu'il porte à son œil se moque du diable et de ses ruses.
La gravure semble avoir eu un succès prolongé dans le temps puisque plusieurs tableaux s'en inspirèrent, en adaptant la mode ou l'identité des personnages, ou encore les discours accompagnant les œuvres en fonction de l'époque à laquelle ils furent peints.
Dans un article paru en 1907 Paul Perdrizet élabore une liste de quatre tableaux représentant le même sujet. L'auteur démontre que ce sujet est " une moralisation dont la pointe est dirigée contre les femmes de mauvaise vie ".
Toutes les cultures et les religions sont représentées dans les truculents portraits qui coiffent les corps d'oiseaux. De véritable portrait était parfois exécutés comme c'est cas dans la version du musée des Beaux-arts et d'archéologie de Besançon qui illustre le scandale de Jean-Baptiste Girard, jésuite recteur du séminaire de Toulon, qui fut accusé en 1730 d'avoir séduit une jeune fille et fut mis hors de cause après de longs débats au parlement.

1 - Paul Perdrizet, " La Chasse à la Chouette, Contribution à l'histoire de la peinture Satirique ", in Revue de l'Art Ancien et Moderne, Paris, août 1907, pp. 143-150

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