Paris, N.R.F., collection " Le Point du jour ", 1961.
In-8 carré. Couverture verte imprimée en noir.
Réimpression tirée à 2 200 exemplaires parue la même année que l'originale (ex. n° 1 666).
Superbe hommage d'Henri Michaux à Saint-John Perse.
Exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé au stylo bleu sur le faux-titre :
" à Léger l'Admirable / en hommage / CONNAISSANCE PAR LES GOUFFRES (recherches d'un amateur) / Henri Michaux "
Après Misérable miracle, L'Infini turbulent et Paix dans les brisements, Connaissance par les gouffres est le quatrième livre inspiré à Henri Michaux par l'usage de la mescaline. Les premières phrases en définissent l'ambition : " Les drogues nous ennuient avec leur paradis. Qu'elles nous donnent plutôt un peu de savoir. "
Seuls leur singularité, leur orgueilleux isolement au sein du monde des lettres et l'importance de leurs œuvres poétiques respectives semblent, a priori, rapprocher Henri Michaux de Saint John Perse. Leurs styles mêmes sont aux antipodes : amplitude chez Saint-John Perse, dont le verset se développe majestueusement, resserrement chez Henri Michaux qui écrivait, disait-il, " pour court-circuiter ".
Ces oppositions rendent d'autant plus remarquable cet envoi exceptionnellement élogieux. Certes, l'auteur y a glissé la pointe d'ironie qui lui est propre (il faut prendre le terme d'" amateur " dans ses deux acceptions), mais le qualificatif d'" Admirable " (avec une majuscule) traduit plus que du respect pour la grandeur de l'œuvre de Saint-John Perse. Par ce terme, Henri Michaux se porte au diapason de cette magnificence.