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Honoré de BALZAC
Vautrin. Drame en cinq actes, en prose.
Estimation :
6 000 € - 8 000 €
Vendu:
7 583 €

Détails du lot

Vautrin. Drame en cinq actes, en prose.

Paris, Delloye-Tresse, 1840.
In-8. Demi-chagrin rouge à coins, plats de toile chagrinée rouge. Dos à 4 nerfs plats, caissons estampés à froid, titre doré, monogramme doré JH en pied.

Edition originale.

Précieux exemplaire de Jules Hetzel, éditeur du romancier.

Parmi tous les personnages de La Comédie humaine, il en est peu d'aussi fascinants que celui de Vautrin, Jacques Colin de son vrai nom, alias Trompe-la-Mort, M. de Saint-Estève, Carlos Herrera et William Barker. Forçat évadé du bagne, protecteur de Rastignac puis de Lucien de Rubempré, assassin et, pour finir, chef de la police parisienne.

C'est donc naturellement qu'Honoré de Balzac choisit ce caractère hors du commun comme sujet dramatique. L'auteur, toujours à cours d'argent fit plusieurs tentatives théâtrales, qui furent toutes des échecs. Mais Vautrin connut un sort particulier puisque, représenté au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 14 mars 1840, elle fut interdite par les autorités dès le lendemain. Les censeurs justifièrent leur décision en arguant que : " Vautrin, voleur, philosophe et railleur, rappelle souvent par ses allures et son langage le type de Robert Macaire qu'une décision administrative a proscrit du théâtre. " C'est Frédérik Lemaître qui interprétait le rôle-titre, comme il avait interprété le personnage de Robert Macaire, auquel un jour il avait fait la tête de Louis-Philippe, ce qui entraîna l'interdiction.

Les relations entre Honoré de Balzac et Jules Hetzel furent riches et parfois mouvementées. Elles débutent en 1840 avec la publication par Hetzel des Scènes de la vie publique et privée des animaux, à laquelle collabora l'auteur. Surtout, plus que Furne ou Dubochet, c'est Jules Hetzel qui fut l'âme de l'entreprise de la première édition de la Comédie humaine, dont il s'occupa de la fabrication et de l'illustration. Il régnait alors entre les deux hommes confiance et amitié.

L'éditeur aida le romancier perpétuellement à cours de ressources en lui achetant par exemple une abondante copie pour Le Diable à Paris. Mais en 1846, lorsque Jules Hetzel passa à un créancier exigeant les billets que lui avaient souscrits Honoré de Balzac, la brouille survint.

Malgré les litiges qui l'opposèrent à la veuve de Balzac après la mort de l'écrivain, Jules Hetzel pouvait écrire à Armand Dutacq : " Je crois être du très petit nombre d'hommes en lesquels Balzac, même après le froid qui avait suivi nos bons rapports, avait gardé une confiance absolue. Il me louait avec une naïveté bizarre de ce qu'il appelait ma ruineuse bonne foi. J'ai cent lettres de lui qui l'attestent. "

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