Titre de circulation italien
Châssis n° AR750042
Moteur n° AR00511*00089
- Emblématique des succès d'Alfa Romeo
- Technique brillante, esthétique sublime
- Historique suivi
- Exceptionnelles qualités routières
- Restauration de haut niveau
- Livrée neuve en France
Le sport automobile faisant indissociablement partie des gènes d'Alfa Romeo, on pouvait s'attendre à ce que la nouvelle Giulietta, dévoilée en 1955, fasse assez rapidement l'objet de versions plus "pointues". La première Giulietta sortant de la norme est la Sprint Speciale (SS), dotée d'une forme originale dessinée par Franco Scaglione pour Bertone, inspirée des "BAT" et présentée en 1957. Mais, bien que montrant de réelles qualités sportives et une aérodynamique soignée, elle est encore trop lourde et elle est supplantée par la Giulietta Sprint Zagato (SZ), à la forme plus ramassée, plus légère et qui, à partir de 1960, après sa présentation au Salon de Genève, remportera de beaux succès en compétition. Sa production reste beaucoup plus limitée que celle de la SS, autour de 200 exemplaires.
L'arrivée de la Giulia, en 1962, bouscule la donne et, si la SS adopte en 1963 le moteur 1600, son potentiel de développement est trop limité pour en faire un cheval de bataille en compétition. De son côté, la SZ se contente d'une évolution esthétique, l'arrière adoptant un pan coupé dit "coda tronca", selon les principes aérodynamiques de Wunibald Kamm.
Pour donner une suite à la SZ, tout en profitant de la mécanique de la Giulia, Alfa Romeo prend une voie beaucoup plus radicale et, sous l'autorité de Giuseppe Busso, commence à partir de 1959 la conception d'une nouvelle machine de course. D'après Busso, l'inspiration vient de la "Tipo 750 Competizione" mise au point en 1955 mais dont la structure caissonnée manque de rigidité. C'est peut-être la raison qui incite Busso à adopter un châssis tubulaire complètement nouveau. Il reprend des éléments mécaniques de la Giulia, dont l'excellent moteur 1600 double arbre, mais adopte une suspension arrière à roues indépendantes. Pour la carrosserie, on fait appel en toute logique à Zagato : il dessine une berlinette qui représente un véritable aboutissement esthétique, un peu comme si la SZ Coda Tronca avait été le brouillon de ce futur chef-d'œuvre. Plus que jamais, la fonction crée la forme, dont l'exemplaire sobriété traduit l'efficacité, depuis la fine calandre jusqu'à l'arrière en pan coupé. Le mariage de son châssis tubulaire et de sa carrosserie Zagato donne son nom à cette automobile: TZ, pour Tubolare Zagato.
A cette époque, concentrée sur le développement de ses voitures de tourisme, Alfa Romeo souhaite confier la gestion de ses machines de course à une entreprise extérieure et va trouver avec Autodelta un interlocuteur parfait. Créée en 1963 par Carlo Chiti et Ludovico Chizzola, Autodelta a pour vocation la préparation de voitures de compétition. Chiti et Chizzola apprenant le souhait d'Alfa Romeo d'externaliser son activité compétition, un accord est trouvé avec Orazio Satta pour mettre en place un partenariat. Celui-ci s'étend au fil des mois et, après une première prise de participation en 1964, Alfa Romeo devient en 1965 le seul actionnaire de l'entreprise. Autodelta est alors le bras armé d'Alfa Romeo dans le domaine du sport automobile, sous la direction de Carlo Chiti.
C'est une bonne nouvelle pour l'avenir de la TZ : prise en charge par Autodelta qui supervise sa production, elle est mise au point et préparée pour la compétition avec compétence et soin. Légère (elle ne pèse environ 650 kg), elle dépasse largement 210 km/h, voire plus en fonction du degré de préparation du moteur 1600 qui peut dépasser 150 ch. Son châssis bien conçu lui procure une agilité qui fait merveille et qui lui permet de se bâtir un palmarès enviable tant sur circuit qu'en rallye.
Ainsi, dès 1963, la TZ signe une victoire de catégorie à la Coppa FISA, à Monza, entre les mains de Lorenzo Bandini, suivie d'une autre victoire de catégorie aux 12 Heures de Sebring 1964. En plus d'une victoire au classement général à la Coupe des Alpes 1964 avec Jean Rolland et Gaby Augias, la TZ a remporté à plusieurs reprises sa catégorie, entre 1964 et 1967, dans les épreuves les plus difficiles et les plus prestigieuses comme les 24 Heures du Mans, la Targa Florio, les 1000 Km du Nürburgring, le Tour de France Auto ou les 12 Heures de Sebring.
En 1964 commence l'étude d'une version encore plus radicale, la TZ2. Mais c'est une autre histoire... Dans sa première version, la TZ a été produite à 112 exemplaires.
Sortie d'usine le 11 mars 1965, l'Alfa Romeo TZ que nous présentons est un rare exemplaire livré neuf en France, le 17 mars 1965, à la SoFAR qui était l'importateur de la marque, à Paris. C'est ce que confirment les archives Alfa Romeo qui précisent aussi que, à l'époque, la couleur extérieure était blanche avec intérieur noir.
Fait exceptionnel, la copie de la première carte grise de la voiture de 1966, après que la voiture est été importée et passée au Mines par la Sofar, nous permet de remonter entièrement son historique. Elle fût commandée par Maurice Zadouroff (la carte grise indique Zadourofr), résidant à Bidart, et fût enregistrée 195 KK 1964. Ce dernier était un commerçant important du pays basque comme nous le confirme l'ancien concessionnaire du garage Alfa Romeo de Biarritz, Georges Debussy, qui courrait à l'époque en SZ puis en GTA et que nous avons pu joindre :
"J'avais à l'époque un client amateur d'Alfa qui vient me rendre visite: je lui propose la Tubolare Zagato dont je n'avais que la carte postale en modèle et Mr Zadouroff me la commande immédiatement. J'appelle la S.O.F.A.R à Paris qui est l'importateur et le responsable M. de la Charrière me promet une voiture dès disponibilité. Un autre de mes bons clients me commande une Alfa 2600 Zagato toujours sur carte postale, car nous n'avions pas de brochures et je passe une 2ème commande : quelques mois plus tard les deux voitures arrivent par camion de la S.O.F.A.R et la TZ m'est livrée dans une magnifique couleur rouge Alfa.
Mr Zadouroff ne veut pas de voiture rouge car on se fait trop remarquer me dit-il et me demande de repeindre la TZ en jaune et de lui greffer 2 ouïes sur les ailes arrières pour pouvoir fixer les cannes à pêche, passe temps favori de mon client qui se rend régulièrement à St Jean Pied de Port avec la voiture. Les années passent et un beau jour début 1970 M. Zadouroff surgit dans mon garage et m'annonce qu'il aimerait me vendre sa TZ qui affiche fièrement 27.000 km: " Tu me donnes 15.000frs et elle est à toi ". Comme je n'avais pas la somme et qu'il insistait, je lui propose un paiement en trois fois et l'affaire est faite. Elle restera longtemps dans le hall de mon garage sans être à vendre jusqu'au jour ou le concessionnaire Alfa Roméo de Carcassonne Roger Debien me supplie de la lui vendre le jour où je serai décidé.
Fin 1970, début 1980, à court de trésorerie, je me décide à vendre la voiture et les propositions d'achat ne manquent pas, mais comme je l'avais promis à R.Debien, ce dernier en devient le propriétaire pour la somme de 200.000frs ce qui me permet de réinvestir dans un nouveau projet.
Quelques temps plus tard alors que les affaires deviennent de plus en plus difficiles, que la concurrence est rude et que les Alfa se vendent mal, je suis invité à visiter la magnifique collection Alfa Roméo de René Mauriès à Albi (collection qui sera vendue par Maître Poulain à Paris par la suite). Je m'y rends dans ma vieille Alfa 6 Berline que je n'arrivais pas à vendre et M. Mauriès me prenant à part me dit que j'aurais dû garder ma TZ car Roger Debien venait de la vendre pour plus de 3 millions de Frs (environ 500.000Euros) à des étrangers. Le ciel me serait tombé sur la tête je n'aurais pas été plus secoué et le retour à Biarritz dans ma vieille Alfa Berline fut rude. Le lendemain, j'appelais R.Debien sans lui parler de ce fabuleux prix qu'il avait obtenu pour mon ex TZ mais je lui demandais de me dépanner en me rachetant ma vieille Alfa 6; il me proposa de me rappeler et j'attends toujours son coup de fil".
Grace au témoignage de M. Debussy on sait donc que la voiture n'a connu que trois propriétaires jusqu'en 1990, qu'elle était très probablement rouge à l'origine et surtout on constate que les prises d'air qu'on retrouve sur les photos de la fin des années 1980 ont une raison pour le moins insolite !
En 1990 à Carcassonne, entre les mains de l'agent Alfa Romeo, le garage Roger Debien, la voiture est immatriculée 4034 MZ 11. En février 1990, elle est cédée à la famille Van der Velden, par l'intermédiaire de Guido Bartolomeo, grand connaisseur de la marque. L'année suivante, elle est vendue à un amateur et négociant suisse de la région de Lausanne (la voiture étant immatriculée dans le canton de Vaud VD) qui la fait restaurer et peindre en rouge et la vend à un collectionneur allemand avant de prendre la direction de l'Italie et de rejoindre le garage de notre collectionneur. Depuis, cette voiture a bénéficié d'une restauration de très haut niveau et a retrouvé l'état proche de ce qu'elle était à sa sortie d'usine, l'arrière a été revu et ne comporte plus de prises d'air. Elle est équipée de son moteur d'origine, impeccablement présenté dans sa structure tubulaire. L'habitacle affiche la sobriété d'une machine de course, avec ses sièges baquet taillés pour le sport, son gros compte-tours sous visière en face du pilote et son compteur de vitesses central, gradué jusqu'à 260 km/h.
Dans un état superbe, cette TZ, à l'historique suivi, fait sans doute partie des plus beaux exemplaires disponibles existant. Cette sublime berlinette de compétition, taillée pour le succès, sera bienvenue aux événements historiques majeurs comme le Tour Auto ou Le Mans Classic. Emblématique de la marque au trèfle, représentative du talent des ingénieurs et dessinateurs qui l'ont conçue, elle offrira à son propriétaire un plaisir à la fois esthétique et historique, en plus de ses incomparables sensations de conduite.
Les automobiles de cette collection sont présentées sans contrôle technique. La nouvelle législation nous empêche de faire passer un contrôle technique à un véhicule non immatriculé en France.
Italian title
Chassis n° AR750042
Engine n° AR00511*00089
- Emblem of Alfa Romeo's success
- Outstanding engineering, sublime aesthetics
- Continuous history
- Exceptional driving qualities
- Top-level restoration
- Delivered new in France
Motorsport is in Alfa Romeo's genes, and so it was no surprise that the new Giulietta, unveiled in 1955, would quickly become the subject of more highly developed versions. The first non-standard Giulietta was the Sprint Speciale (SS) presented in 1957, with an original form designed by Franco Scaglione for Bertone, and inspired by the " BAT " cars. However, although it demonstrated real sporting qualities and had good aerodynamics, it was heavy and was supplemented by the Giulietta Sprint Zagato (SZ), a lighter car with a tighter form that was presented at the Geneva Motor Show in 1960 and subsequently enjoyed great success in competition. This model was produced in smaller numbers than the SS, with around 200 examples built. The arrival of the Giulia in 1962 shook things up, but even though the SS adopted a 1600 engine in 1963, the potential for development was too limited for it to lead the way in competition. At the same time, development of the SZ was restricted in line with Wunibald Kamm's principles of aerodynamics.
To produce a successor to the SZ that could benefit from the Giulia's engineering, Alfa Romeo took a radical new direction led by Giuseppe Busso, who had begun designing a new racing car in 1959. According to Busso, the inspiration came from the " Tipo 750 Competizione " developed in 1955, but whose box structure lacked rigidity. This is possibly what prompted Busso to adopt a completely new tubular chassis. He used the Giulia's engineering, including the excellent twin-cam 1600 engine, but with independent rear suspension. For the body, it made sense to turn to Zagato who produced a perfectly executed berlinetta design, almost as if the SZ Coda Tronca had been a draft and this was the masterpiece. More than ever before, the purpose dictated the form, its restrained styling communicating efficiency, from the petite grille at the front to the cut-off tail at the rear. The combination of its tubular chassis and its Zagato body gave the automobile its name : TZ for Tubolare Zagato.
Focussed on the development of its touring cars at this time, Alfa Romeo looked to entrust the management of its racing cars to an external source, and found a perfect partner in Autodelta. Created in 1963 by Carlo Chiti and Ludovico Chizzola, Autodelta was a race-car preparer. Chiti and Chizzola learnt of Alfa Romeo's desire to outsource its racing activity, and an agreement was struck with Orazio Satta to set up a partnership. This continued for some months before Alfa took a share in the company in 1964, becoming the sole shareholder in 1965. And so for its motorsport activities, Autodelta, led by Carlo Chiti, became Alfa Romeo's armed wing. This was good news for the future of the TZ : with Autodelta in charge and supervising its production, the car was developed with care and competence. Being lightweight (weighing around 650 kg), the car reached speeds of over 210 km/h with ease, and higher speeds in cars where the 1600 engine had been tuned to produce over 150 bhp. The well-designed chassis gave the car great agility, and it worked wonders on both road and track, with an enviable record of success in competition. In 1963, the TZ won its class in the Coppa FISA at Monza, driven by Lorenzo Bandini. It won its class again in the 1964 Sebring 12 Hours. There was also an overall win in the 1964 Coupe des Alpes for Jean Rolland and Gaby Augias. Moreover, the TZ won its class several times between 1964 and 1967 in the most challenging and prestigious events, including Le Mans 24 Hours, the Targa Florio, the Nürburgring 1000km, the Tour de France Auto and the Sebring 12 Hours.
In 1964, work began on an even more radical version, the TZ2. However, that's another story....In its first version, 112 examples of the TZ were produced.
Leaving the factory on 11 March 1965, the Alfa Romeo TZ on offer was a rare example delivered new in France on 17 March 1965 to the marque importer SoFAR in Paris. This is confirmed in the Alfa Romeo archives that also record the car as being white with black interior. Remarkably, the copy of the first French title in 1966, after the car had been imported by SoFAR and homologated in France, allows us to trace its history. It was ordered by Maurice Zadouroff (the title records it as Zadourofr), living in Bidart, and the car was registered 195 KK 1964. Zadouroff was an important retailer from the Basque country, confirmed to us by Georges Debussy, the former dealer of the Alfa Romeo garage in Biarritz, who used to race in SZ and GTA models. He told us :
" At that time I had an Alfa enthusiast client who came to pay me a visit : I offered him the Tubolare Zagato on the strength of a picture on a postcard, and Mr Zadouroff ordered one from me straight away. I called S.O.F.A.R, the importer in Paris, and the boss, M. de la Charrière promised me a car as soon as one became available. Another of my good clients ordered an Alfa 2600 Zagato from me, again from a postcard as we didn't have any brochures, and I put in a second order. Several months later the two cars arrived on a truck from S.O.F.A.R and the TZ was delivered to me in a magnificent Alfa red. Mr Zadouroff told me he didn't want a red car as it would stand out too much. He asked me to have it repainted yellow and to have two vents put in the rear wings to attach his fishing rods to. This was a favourite pastime of his, and he made regular trips to St Jean Pied de Port in the car. A few years went by and then one fine day at the start of 1970 M. Zadouroff showed up at my garage and announced that he would like to sell me his TZ which proudly displayed 27,000 km on the clock. " 15,000frs and it's yours ". I didn't have the money but as he insisted, I offered to pay him in three instalments, and the deal was done. It stayed in the lobby of my garage for a long time, not for sale, until the day when the Alfa Romeo dealer from Carcassone, Roger Debien, begged me to let him buy it when I decided to sell it.
At the end of the 1970s or the start of the 1980s, when I was short of cash, I decided to sell the car. I was not short of offers, but as I had promised it to Debien, it was he who became the next owner for the sum of 200,000frs, which allowed me to invest in a new project.
Some time later, when business was even tougher, with fierce competition and it was really hard to sell Alfas, I was invited to visit René Mauriès' fantastic Alfa Romeo collection in Albi (which would later be sold by Maître Poulain in Paris). I went there in my old Alfa 6 saloon that I hadn't managed to sell and Mauriès took me aside and told me I should have kept my TZ as Roger Debien had just sold it for over 3 million francs (around 500,000 euros) to a foreigner. I felt the sky fall in on me, I couldn't have been more shaken up, and the return journey to Biarritz in my old Alfa saloon was tough. The next day, I called Debien without talking to him of the fabulous price he had got for my ex-TZ, but I did ask if he could help me out by taking the old Alfa 6 of my hands ; he said he'd call me back and I'm still waiting for that call. "
Thanks to Mr Debussy's account, we know that the car only had three owners before 1990, that it was probably red originally, and above all that the air vents seen in photos from the late 1980s were put in for a most unusual reason !
In Carcassone in 1990, in the hands of the Alfa Romeo dealer Roger Debien, the car was registered 4034 MZ 11. In February 1990 it was sold to the Van der Velden family, through the intermediary Guido Bartolomeo, a well-known connoisseur of the marque. The following year it was sold to an enthusiast and Swiss dealer from the Lausanne region (the car was registered in the Vaud VD district), who had the car restored and repainted red. The car was then sold to a German collector before heading to Italy to join the stable of our collector. Since that time, the car has been the subject of a high quality restoration project, emerging in almost the condition it was in the day it left the factory. The rear section has been corrected and no longer has the air vents. It has its original engine, impeccably presented in its tubular structure. The interior has the purposeful appearance of a racing car, with bucket seats in competition trim, large rev counter under a visor, facing the driver, and central speedometer, graduated to 260 km/h.
In superb condition and with continuous history, this TZ is undoubtedly one of the most stunning examples available. A sublime racing berlinetta, built to win, it will be welcomed at all the major historic events such as Tour Auto and Le Mans Classic. An icon of the marque, and a witness to the talent of the engineers and designers who built it, it has the aesthetics and the history, in addition to unrivalled driving qualities, to bestow on its new owner.
The cars in this collection are all offered without contôle technique (MOT). New legislation prevents us from obtaining an MOT for a vehicle that is not registered in France.