MARCELINE DESBORDES-VALMORE. LE PETIT MENTEUR, CONTE D’ENFANT. POEME AUTOGRAPHE. 70 vers, sans date. 3 pages in-8 à l’encre noire sur 1 double feuillet de papier vélin. 1 correction autographe. Ce long poème a d’abord été publié dans le premier tome de La Muse française en 1823. Il constitue une variation sur le conte traditionnel de l’enfant qui crie au loup pour faire une farce avant d’être victime d’une véritable attaque. « (...) Un jour que les bergers, au fond d'une vallée, Appelant la gaîté sur leurs aigres pipeaux, Confondaient leurs repas, leurs chansons, leurs troupeaux, Et de leurs pieds joyeux pressaient l'herbe foulée « Au loup ! au loup ! à moi ! » dit le jeune garçon ; « Au loup ! » répéta-t-il d'une voix lamentable. Pas un n'abandonna la danse ni la table : « Il est loup, dirent-ils ; à d'autres la leçon. » Et toutefois le loup dévorait la plus belle De ses belles brebis ; Et pour punir l'enfant qu'il traitait de rebelle, Il lui montrait les dents, et rompait ses habits : Et le pauvre menteur, élevant ses prières, N'attristait que l'écho ; ses cris n'amenaient rien. Tout riait, tout dansait au loin dans les bruyères : « Eh quoi ! pas un ami, dit-il, pas même un chien ! (...) »