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Collection André Lecoq - no reserve
1938 BUGATTI TYPE 57 COACH VENTOUX Collection André Lecoq - no reserve
Estimation :
250 000 € - 350 000 €
Vendu:
523 444 €

Détails du lot


Carte grise française
Châssis 57704
Moteur 503

- Sans réserve
- Equipée d'un rare toit ouvrant d'origine
- Restaurée entièrement par les ateliers Chapron
- Histoire limpide
- Moteur d'origine

Voiture d'Usine.
Ce Coach Ventoux figure parmi les dix dernières voitures construites de ce modèle. Après le Salon de Paris d'octobre 1938, Bugatti abandonne la fabrication par son atelier de carrosserie du modèle coach 4 places, 2 portes, type Ventoux. La production est alors réduite à l'assemblage des caisses des berlines Galibier modèle 1939. Environ trente de ces berlines sont produites avant la déclaration de guerre. Gangloff est en charge de la réalisation des cabriolets 2/3 places Aravis et 4 places Stelvio. Ainsi le programme 1939 entre en vigueur après la production des ultimes coachs Usine. De septembre 1938 à janvier 1939, la construction des derniers Ventoux se détaille comme suit : 4 voitures en septembre (757702/500 - 57704/503 - 57758/54C - 57656/55C),3 en octobre (57755/ 56C - 57722/508 - 57720/509) ,une en novembre (57724/523), deux en décembre (57721/ 521- 57776/71C) et une dernière en janvier 1939 (57730/ 531).

La vie parisienne.
Le Coach Ventoux, châssis 57704 moteur 503, est sorti de l'atelier carrosserie de l'Usine le 8 septembre 1939. La caisse est peinte de couleur " gris La Baule , intérieur cuir Havane ". La voiture est disponible pour les démonstrations lors du salon de l'Auto en octobre 1938, au Grand Palais. Elle est acheminée à Paris le 14 octobre.
Aucun Coach Ventoux n'est exposé sur le Stand Bugatti puisque la production va se terminer. Bientôt le Coach 57704/503 va être repeint en vert olive, et sera affecté comme voiture de démonstration au magasin Bugatti du 46 Avenue Montaigne. L'Usine dispose d'une petite flotte de voitures de représentation : le magasin Montaigne a reçu le Coach Ventoux 57C noir châssis 57755/56C, le Cabriolet Stelvio vert 57703/511, la berline Galibier noire 57796/58C et le Coach Ventoux vert 57704/503. Cette information est consignée dans une note interne de l'Usine datée du 15 aout 1939 et concernant le " stock de voitures de seconde main "en attente de revente. Entre temps, le coach 57704 aura été utilisé par le directeur des ventes du magasin qui n'est autre que Robert Benoist, l'ancien champion du Monde 1927 et pilote d'Usine depuis 1934.

Une amusante note, datée du 6 avril 1939, extraite du dossier accidents de l'Usine à l'attention du comptable Mr Pracht indique : " Je vous transmets ci-joint la déclaration de l'accident survenu le 28 mars 1939 à 18h45 à Montargis à Monsieur Robert Benoist conduisant la voiture 3,300-type 57-No 57704/503-Coach Ventoux vert olive de démonstration -immatriculée 5800 NV 3 -No de châssis sur la carte grise 57453 ".
A la date du 26 avril 1939, l'Usine fait un récapitulatif des voitures de démonstrations et de leur kilométrages respectifs : les deux Ventoux et les deux Galibier du magasin Montaigne sont listés. Le coach vert 57704 est indiqué avoir parcouru 14.273 km à la date du 31 mars 1939. La voiture est indiquée avoir été livrée au magasin le 14 octobre 1938. Cette information semble indiquer que dans le mois qui a suivi sa fabrication, elle n'était pas encore définitivement affectée au magasin parisien. Le kilométrage montre ainsi près de 3000 km mensuels pour cette voiture qui est le seul Coach 57 sans compresseur en démonstration sur Paris.
La voiture est prêtée à la Comtesse G d'Oncieu de Chaffardon en juin 1939. La Comtesse a commandé en mai 1939 un cabriolet Stelvio (57829) qui tarde à lui être livré. Entretemps, le 9 juin, elle présente pour l'Usine une 57C Galibier au concours d'élégance de l'Auto au Bois de Boulogne. Jusqu'à la date de livraison du cabriolet, le 30 juin 1939, le Coach 57704 fait patienter la fidèle cliente. La photo publiée montre le Comte et la Comtesse d'Oncieu auprès du coach 57704 en Bretagne du sud en juin 1939. Le véhicule circule avec la carte grise de l'Atlantic Usine ! Le cabriolet 57C enfin livré fin juin brulera entièrement dans le courant de l'été et sera remplacé en urgence par une Buick Century cabriolet. Repris par le magasin Montaigne, le Ventoux est encore utilisé par R.Benoist et les démonstrateurs de Bugatti pendant tout l'été.

La dernière Bugatti livrée avant-guerre.
Cette définition s'applique exactement à cette voiture. Le 2 septembre 1939, le coach 57704 est officiellement vendu à son premier propriétaire. Le livre de vente de l'Usine indique : " 57704/503 Bellonet 3.9.39. " Au crayon de mine sous l'encre, il est possible de lire " Salon 13.10.38 " Il en va de même pour 57702 et 57703, également marquées " Salon 10.38 ".

André BELLONET .
Ce parisien dirige une société fiduciaire privée au 53 rue de Lisbonne dans le 8e arrondissement. La voiture est immatriculée sous le numéro 1352 RM 7, ce 2 septembre 1939. Le moment est certainement mal choisi pour mettre en circulation une si belle automobile. La veille, Hitler a envahi la Pologne. Le lendemain, la France et l'Angleterre vont déclarer la guerre à l'Allemagne. La voiture sera sans doute bien cachée pendant toute la durée des hostilités. Le 27 juillet 1945, A.Bellonet, alors déclaré comme " administrateur de Sociétés ", et domicilié à Soyaux en Charentes, réimmatricule sa Bugatti dans ce département sous le numéro 2241 DB 4. Un mois plus tard, le Coach Ventoux est immatriculé dans le département de la Seine, le 22 aout 1945 sous le numéro 5178 RN 7. La Bugatti change alors certainement de propriétaire. Ce parisien inconnu conserve l'auto pendant près de quatre années. Le 10 janvier 1949, le véhicule est acheté par un bijoutier de Rouen. Auguste BLAIN, domicilié 7 rue des belges à Blosseville-Bonsecours, immatricule la Bugatti sous le numéro 2910 XB 4. Le 10 octobre 1951, la voiture est vendue dans le département de Seine et Marne, sous le numéro 892 Z 77. Les archives de la préfecture de Melun n'ont pas été conservées. Le nom de l'acquéreur restera inconnu. En 1955 la Bugatti Ventoux revient à Paris. Elle est rachetée par le plus grand concessionnaire Bugatti parisien, Dominique LAMBERJACK, dont le garage est situé au 68 rue Bayen dans le 17e arrondissement. La voiture reçoit la plaque 4581 DP 75, le 15 février 1955. Un nouvel amateur est trouvé rapidement à Toulouse et la Bugatti prend la route de la ville rose en juin 1955.

La Belle au Bois dormant de Toulouse.
Le Docteur René FOURNIER, 13 rue Colombette à Toulouse, jeune médecin de 34 ans, voulait acheter une Bugatti 57C, mais la voiture choisie avait un problème de vilebrequin et, le praticien s'est tourné vers le Ventoux 57704 qui était en parfait état. La voiture est immatriculée sous le numéro 56 DN 31 le 8 juin 1955. Peu de temps après son achat, le Dr Fournié a l'opportunité de partir vers 1957, se perfectionner sa spécialité de chirurgien maxillo-facial au Maroc. Il va diriger là-bas pendant près de dix ans, un centre de chirurgie.
Pendant cet exil professionnel, la Bugatti est confiée aux bons soins d'amis bijoutiers, rue Bayard à Toulouse.
La suite de l'histoire est contée admirablement par Yves Dalmier dans les " Roues de Fortune " et parue dans LVA du 15 avril 1983. En septembre 1959, Dalmier vient de dénicher à Toulouse une George Richard pour Henri Malartre qui est un des pionniers de la collection d'automobiles en France. Ce dernier confie au jeune toulousain d'acheter des Bugatti quand il en trouve de très belles.
Dalmier se souvient : " Le garagiste Bugatti de Toulouse, Mr Arquier disait quelques fois avec un sourire entendu, en connaitre encore une splendide, mais qu'il fallait malheureusement payer beaucoup trop cher. Je lui présentais Malartre comme un acheteur éventuel sérieux de cette fameuse voiture. Je doutais un peu de son existence et la supposais en tous cas fort loin, je n'avais jamais pu obtenir le moindre renseignement supplémentaire. Alors que je pensais voir Arquier partir dans des explications plus ou moins cotonneuses sur l'absence du propriétaire ou les difficultés de voir l'auto, le voila qui se lève, met sa veste, prend son bérêt ,en nous disant :Puisque vous êtes là, nous pouvons aller la voir, mais il faudra payer une petite commission. Il hésita avant de monter en auto… Je me demande si nous n'irions pas plus vite à pied, avec la circulation…ce n'est pas loin…Je n'en pouvais plus. Bien sur, on ne peut traverser aux rayons X toutes les portes de remises, même près de chez soi .Et nous voila de nouveau rue Bayard, et juste devant le garage de la Richard. C'est en face dit Arquier. Il entre dans une petite bijouterie ou nous le suivons. Ah c'est vous Mr Arquier, je parie que vous venez nous débarrasser de la voiture. Voila quatre ans qu'on ne peut plus nous relever le compteur d'eau parce qu'elle est sur la trappe. Avec les pneus à plat, moi seul, je ne peux la pousser. Par un petit couloir, nous étions arrivés à une remise arrière-boutique et là, énorme, à peine poussiéreux, un coupé Ventoux vert sombre, dans un état de neuf, nous stoppa, dans notre élan…Malartre hochait la tête sans rien dire. Enfin nous regagnâmes le magasin ou il déclara avec sérénité : Oui, elle est belle, mais elle est bien récente ! Et puis, on ne sait jamais ce qu'il y a dedans ! Je vous offre cent quarante mille; pour moi c'est tout ce que ça vaut !...Bon, je pense que le propriétaire sera d'accord, je vais lui écrire au Maroc. Ah, il faut bien qu'il m'en débarrasse. "

Y.Dalmier réfléchit alors au moyen de rattraper cette auto. Il se souvient que son ami Jean-Loup Latrille cherchait à racheter une 57 dans un état mécanique moins problématique que le cabriolet 57C vendu auparavant. Il possédait une Lorraine B 3/6 qui avait servi à l'école de pilotage de Nogarro. Malartre s'intéressa vivement à cette Lorraine . Latrille et Malartre se mirent d'accord sur la transaction avec échange. Dalmier fut chargé de sortir la 57 de sa prison pour en surveiller l'expertise mécanique. Le garage Arquier s'était chargé du démontage. " Jean Loup voyant enfin se réaliser son souhait d'une voiture belle et sure ne voulait rien négliger. Las ! Un coup de téléphone du garage m'invitant à passer, nous révéla la triste inutilité de toutes nos sages précautions. Ce magnifique moteur,net,bouchonné ne renfermait plus qu'un cimetière de pistons grippé, rayés, avec deux bielles faussées et deux jupes de cylindres brisées…Un splendide point de chainette à l'arc tenait collé les morceaux de fonte maintenus par une belle et stupide pièce en tôle chaudronnée…Jean-Loup profondément déçu refusa de se lancer dans l'énorme reconstruction et il envoya un immense camion où tout fut chargé et la 57, en morceaux, alla dormir pour longtemps dans une vaste écurie désaffectée du château, entourée de caisses pleines de ses entrailles que la poussière et les araignées envahirent peu à peu. "

J-L Latrille avait fait immatriculer la Bugatti en son château de Mazères à Barran dans le Gers sous le numéro 925 CE 32.Mais la voiture ne roula jamais. Quelques années plus tard, Latrille qui est redevable à Dalmier de travaux sur ses autres Bugatti dont une 35A, cède le Ventoux à celui-ci. La voiture est enregistrée à Toulouse sous le numéro 668 NM 31. En 1963 le grand amateur toulousain de Bugatti Philippe Salvan avait déjà porté secours à Dalmier en remettant en route la Bugatti dont l'allumage était défaillant. Ce dernier se servira enfin de la voiture et participera à un rallye en Allemagne avant que la gestion de ses finances ne lui dicte de se séparer de sa belle. Ainsi vers 1967, la voiture se retrouve à la vente. P.Salvan aimerait bien l'acquérir. Le prix demandé par Dalmier de 18.000ff dépasse les moyens de son ami qui ne peut en proposer que 15.000ff. Une semaine après, la voiture est vendue à Jacques Vincent de Vidauban, redoutable négociateur, pour 9.000ff.

Retour sur Paris avec étapes.
Bien vite le véhicule rejoint la grande collection du promoteur immobilier François LECORCHE près de Clermont-Ferrand. Celui-ci est crédité dans la revue du Club Bugatti France de septembre 1967, d'une collection de quinze Bugatti, dont le Ventoux 57704.
Il remise le beau coach au milieu des autres Pur -Sang de sa grande écurie. Un revers de fortune le conduit vers 1970 à se séparer en hâte de tous ses trésors. Le jeune Marc Nicolosi, qui tient le " Garage du collectionneur " près d'Avallon se rend chez Lecorché en espérant sortir quelques belles voitures. Il se retrouve à la porte de la propriété en même temps que le collectionneur Jacques Lefranc de Surry le Comtal. Ils se partagent le butin du jour. M.Nicolosi achète les Hispano-Suiza dont un 54cv, un cabriolet Mercédès 500K qui trouvera plus tard le chemin de la collection Lecoq, et la Bugatti 57 Ventoux vert olive. Nicolosi se souvient très bien de ce Ventoux qui lui a laissé le souvenir d'un véhicule en parfait état. Le compteur affichait environ 40.000km en 1967. La voiture est proposée à Jean SERRE de Montbeliard. Celui-ci l'achète mais la retourne peu de temps après, car il n'apprécie pas ce type de carrosserie. La voiture est immatriculée dans sa campagne du Cantal le 16 mars 1970 sous le numéro 67 EB 15. M.Nicolosi trouve un nouvel acquéreur pour 57704, en la personne de l'ex Rallyman Roger CROVETTO. Ce gentleman-driver fut vainqueur du Rallye de Monte-Carlo 1951 avec Jean Trevoux sur Delahaye. Il possédait déjà plusieurs voitures de collection. Son magasin du Faubourg Saint Honoré était réputé pour disposer du plus grand choix de Whisky de la capitale.

Restauration exceptionnelle, dans les règles de l'Art.
La restauration de la carrosserie est confiée au maître carrossier Henri Chapron à Levallois, le châssis et la mécanique à Fernand Lacour qui a chargé le meilleur spécialiste, Raymond Hauswald, ancien chef de l'atelier Bugatti, également situé à Levallois, d'entreprendre ce travail jusque dans les moindres détails. Le travail de restauration a été supervisé par l'expert Christian Huet. Après deux années de restauration, la Bugatti est ressortie de l'atelier de Chapron en décembre 1971. La voiture est alors immatriculée le 27 décembre 1971, sous le numéro 390 XW 75, au nom de Roger Crovetto, 55 rue Cortambert Paris XVIème.

Comme le confie Christian Huet :
" Lors de rallyes, André Lecoq avait eu l'occasion d'apprécier la compagnie de R.Crovetto ainsi que la qualité et la fiabilité de sa belle Bugatti pour laquelle il avait ressenti un coup de cœur. Crovetto confia à son épouse qu'après son décès (survenu en 1981), il souhaitait qu'A. Lecoq achète sa Bugatti. "
"Cette très belle Bugatti Ventoux, une des plus désirables que nous connaissons, est équipée d'un rarissime toit ouvrant, d'une sellerie plus luxueuse et confortable et de quelques détails de carrosserie fait pour souligner le prodigieux dessin de Bugatti. Tous ces travaux minutieux ont été réalisés par Chapron "

Ainsi en février 1982, la voiture prend le chemin de la maison Lecoq sise au 25 rue Charles Schmidt à Saint Ouen. Elle reçoit l'immatriculation 7874 GX 93. Le grand restaurateur va soigneusement conserver l'auto en l'utilisant assez peu. Elle affiche aujourd'hui 70.447 km au compteur, et nous savons de part son histoire que ce chiffre est exact. Ce coach Ventoux est l'un des dix derniers assemblés à l'Usine sur les 120 construits à partir de la deuxième série débutant au Salon d'octobre 1935. Peu de Bugatti eurent la chance d'être préservées en aussi bel état et entretenues par des mains aussi expertes. La voiture est dans une configuration proche de sa sortie d'Usine. Cette grande routière, régulièrement entretenue est en bel état.

Pierre-Yves LAUGIER
Avril 2013 pour ARTCURIAL



French title
Chassis 57704
Engine 503

- No reserve
- Fitted with rare original sunroof
- Completely restored by the ateliers Chapron
- Full history
- Matching numbers

Factory car.
This Ventoux was one of the last ten examples of this model to be built. After the Paris Motor Show in October 1938, the Bugatti workshop stopped making Ventoux with 2-door, four-seater bodies. Production was reduced to the assembly of the 1939 Galibier saloon model. Some thirty of these models were produced before war broke out. Gangloff was in charge of building the 2/3-seater Aravis and 4-seater Stelvio cabriolets. Thus, the 1939 programme commenced after the production of the ultimate factory Ventoux models. From September 1938 to January 1939, the construction of the last Ventoux took place as follows : 4 cars in September (757702/500 - 57704/503 - 57758/54C - 57656/55C),3 in October (57755/56C - 57722/508 - 57720/509), one in November (57724/523), two in December (57721/ 521- 57776/71C) and the final one in January 1939 (57730/ 531).

La vie parisienne.
This Ventoux, chassis 57704, engine 503, left the factory body workshop on 8 September 1939. The coachwork was painted " gris La Baule , intérieur cuir Havane " (grey La Baule, tobacco leather interior). The car was used for demonstration drives during the 1938 Paris Motor Show at the Grand Palais. It was sent to Paris by train on 14 October.
There was no Coach Ventoux shown on the Bugatti stand as production was to cease. Model 57704/503 was then repainted in olive green and used as a demonstration car at the Bugatti showroom on 46 Avenue Montaigne. The factory had a small number of show cars: the Montaigne showroom received the black Ventoux 57C coupe, chassis 57755/56C, the green Cabriolet Stelvio 57703/511, the black Galibier saloon 57796/58C and the green Coach Ventoux 57704/503. This information was recorded in an internal note from the factory dated 15 August 1939, concerning the " stock de voitures de seconde main " (stock of second hand cars), waiting to be resold. In the meantime, 57704 would have been used by the sales manager, none other than Robert Benoist, the 1927 World Champion who had been a factory driver since 1934.

An amusing note, dated 6 April 1939, taken from the file recording factory accidents for the attention of the accountant Mr Prach states : " I send you herewith a statement of the accident on 28 March 1939 at 18.45 in Montargis, by Mr Robert Benoist, who was driving the olive green demonstration car 3,300-type 57-No 57704/503-Coach Ventoux -registered 5800 NV 3 - chassis no. on registration document 57453 ".

On 26 April 1939 the factory carried out a review of the demonstration cars and their respective mileages : the two Ventoux and the two Galibier from the Montaigne showroom were on the list. The green 57704 was recorded as having covered 14,273 km on 31 March 1939. It was noted as having been delivered to the showroom on 14 October 1938. This information suggests that the car was not definitely assigned to the Paris showroom in the months following its construction. The mileage shows a monthly average of close to 3,000km for what was the only Coach 57 without supercharger used as a demonstration car in Paris.
The car was lent to Countess G d'Oncieu de Chaffardon in June 1939. The Countess had ordered a Stelvio cabriolet (57829) in May 1939 that had been delayed. Meanwhile, on 9 June, she presented a 57C Galibier at the concours d'élégance de l'Auto in the Bois de Boulogne for the factory. While waiting for the delivery of the cabriolet on June 30 1939, the faithful client was given use of the Ventoux 57704. A published photograph shows the Count and Countess d'Oncieu with the Ventoux in the south of Brittany in June 1939. The car was driving with the registration documents of the Atlantic factory ! The 57C cabriolet, delivered finally at the end of June, was completely destroyed by a fire that summer and was hastily replaced with a Buick Century cabriolet. Returned to the Montaigne showroom, the Ventoux was put back into service by Robert Benoist and his colleagues, driven throughout the summer as a demonstration car.

The last Bugatti delivered before the war.
The definition applies to this very car. On the 2 September 1939, the Ventoux 57704 was officially sold to its first owner. The factory sales register records: " 57704/503 Bellonet 3.9.39. " In pencil under the ink it is possible to read " Salon 13.10.38 " This was also the same for 57702 and 57703, also marked with " Salon 10.38 ".

André BELLONET .
This gentleman from Paris ran a private trust fund from 53 rue de Lisbonne in the 8e district. The car was registered with the number 1352 RM 7 on 2 September 1939. It was certainly bad timing to put such a beautiful car on the road on that day. The day before Hitler had invaded Poland. The day after France and England declared war on Germany. The car would undoubtedly have been well hidden during the hostilities. On 27 July 1945, Bellonet, now known as " director of Companies " and living in Soyaux in Charentes, re-registered his Bugatti in this department, 2241 DB 4. One month later, on 22 August 1945, the Ventoux was registered in the Seine department, taking the number 5178 RN 7. The Bugatti had changed hands. An unknown Parisian kept the car for almost four years. On 10 January 1949, the vehicle was bought by a jeweller from Rouen. Auguste BLAIN, of 7 rue des Belges in Blosseville-Bonsecours, registered the Bugatti under the number 2910 XB 4. On 10 October 1951, the car was sold in the department of Seine et Marne, with the number 892 Z 77. Archives of the Melun prefecture have not been kept and so the name of the purchaser will remain unknown. In 1955 the Bugatti returned to Paris. It was bought by the largest Bugatti dealer in Paris, Dominique LAMBERJACK, whose garage was at 68 rue Bayen in the 17e arrondissement. The car took the registration 4581 DP 75 on 15 February 1955. A new enthusiast was found straight away and the Bugatti set off for Toulouse in June 1955.

The Sleeping Beauty of Toulouse.
Dr René FOURNIER, of 13 rue Colombette in Toulouse, a young 34 year old doctor, was keen to buy a Bugatti 57C, but the car he had identified had a problem with the crankshaft. He turned instead to the Ventoux 57704 which was in perfect condition. The car was registered with the number 56 DN 31 on 8 June 1955. Shortly afterwards, Dr Fournier had the opportunity to work as a specialist maxillofacial surgeon in Morocco. He spent the next ten years there, in charge of a centre for surgery. During this professional exile, the Bugatti was entrusted to the good care of jeweller friends in rue Baynard in Toulouse.
The rest of the story is told wonderfully by Yves Dalmier in " Roues de Fortune " (Wheels of Fortune), which appeared in the French motoring publication LVA on 15 April 1983. In September 1959, Dalmier had just unearthed a George Richard for Henri Malartre, one of the first car collectors in France. Malartre asked the young man from Toulouse to buy Bugattis when he came across good examples.
Dalmier remembers : " The Bugatti mechanic in Toulouse, Mr Arquier, had mentioned several times with a knowing smile that he knew of a splendid example, but that unfortunately it would be too expensive. I introduced him to Malartre as a serious potential buyer of this car. I rather doubted that it existed, and that it was certainly a long shot, as I had never been able to find out any other information about it. So I expected Arquier to come up with long-winded explanations about the owner not being around and how difficult it was to get to see the car. At that point he got up, donned his jacket and beret and said : Since you're here, let's go and see it. You'll need to pay a small commission though. He hesitated before getting in the car...I wonder if it wouldn't be quicker on foot, with the traffic...it isn't far. I was at the end of my tether. Of course, I didn't have x-ray vision to see behind the door of every shed, even so close to home. And then, there we were on rue Bayard once more, just in front of the garage where the Richard had been. It's just across the road, said Arquier. He went into a tiny jeweller's shop and we followed him. Ah, it's you Mr Arquier, I bet you've come to take the car off us. We haven't been able to read the water meter for four years because it's in the way. With flat tyres, I can't move it by myself. Down a narrow corridor, we came to a back room and there, enormous and not even covered with dust, a dark green Ventoux coupé, looking like new, stopped us in our tracks...Malartre shook his head without saying anything. Eventually we found our way back to the shop where he calmly declared :Yes, it's beautiful, but it is rather recent ! And then, you never know what you're going to find inside ! I'll make an offer of one hundred and forty thousand ; that's what it's worth to me !...Well, I think the owner will accept, I'll write to him in Morocco. Ah, I need him to get rid of it. "

Y. Dalmier thought about how he could get hold of this car himself. He remembered that his friend Jean-Loup Latrille was looking to buy a 57 that would give less mechanical problems than the cabriolet 57C he had sold previously. Latrille also owned a Lorraine B 3/6 which had been used by the flying school in Nogarro and Malartre was really interested in the Lorraine. Latrille and Malartre came to a mutual arrangement. Dalmier was in charge of getting the 57 out of its prison to oversee the mechanical expertise. The Arquier garage took the car to bits. " Jean Loup could see this was his chance of having a beautiful car and didn't want anything overlooked. Alas ! The garage telephoned and asked me to call round, to reveal to us the futility of all our careful precautions. This magnificent, clean engine, now contained nothing more than a cemetery of seized pistons, damaged, with warped rods and two broken cylinders...A point welding kept the pieces of cast iron together, attached to a ridiculous piece of sheet metal...Jean-Loup was desperately disappointed and refused to throw himself into the enormous task of re-building it. He sent a huge lorry, everything was loaded on and the Bugatti, in bits, disappeared for a long time, left in the disused stable of a castle, surrounded by boxes of its own parts that were slowly invaded by dust and cobwebs. "

J.L. Latrille had the Bugatti registered at his Château de Mazères in Barran, in the department of Gers, with the number 925 CE 32. However the car never drove. Some years later, Latrille gave the Bugatti to Dalmier, who had worked on his other Bugatti, including a 35A. The car was then registered in Toulouse with the number 668 NM 31. In 1963 the great Bugatti enthusiast from Toulouse, Philippe Salvan helped Dalmier to sort out the faulty ignition on the Bugatti and get it going. Dalmier then took part in a rally in Germany in the car, before his financial situation dictated that he sold it. Therefore, around 1967, the car was on the market once more, for 18,000FF. P. Salvan, a friend of Dalmier, wanted to buy it but he could only afford 15,000FF. The following week, the car sold to Jacques Vincent from Vidauban, a formidable negotiator, for 9,000FF.

A return to Paris in stages
The vehicle then joined the big collection belonging to property developer François LECORCHE of Clermont-Ferrand. In the Club Bugatti France newsletter of September 1967, he was credited as having a collection of fifteen Bugatti, including the Ventoux 57704.
He kept this superb automobile with other thoroughbreds in his stable. In 1970 a reversal of fortunes forced him to part with his treasures in a hurry. The young Marc Nicolosi, who ran the " Garage du collectionneur " near Avallon, went to see Lecorché, on the lookout for a few nice cars. He arrived on the doorstep at the same time as the collector Jacques Lefranc from Sury le Comtal. They shared the spoils between them. Nicolosi bought the Hispano-Suizas, including a 54cv, a Mercedes 500K cabriolet that later found its way into the Lecoq collection, and the olive green Bugatti Ventoux. Nicolosi remembers the Ventoux well, as being in perfect condition. In 1967 the odometer stood at approximately 40,000km. The car was offered to Jean SERRE de Montbeliard, who bought it, but returned it shortly afterwards, not keen on the particular style of coachwork. It was then registered in rural Cantal on 16 March 1970, with 67 EB 15. Nicolosi found a new owner for 57704, a former rally driver by the name of Roger CROVETTO, who had won the 1951 Monte-Carlo Rally with Jean Trevoux in a Delahaye. This gentleman driver already owned several collectors' cars. His shop in Faubourg Saint Honoré was reputed to have the largest selection of whiskies in the capital.

An outstanding restoration
The task of restoring the bodywork was give to master coachbuilder Henri Chapron from Levallois. The chassis and mechanical components were entrusted to Fernand Lacour who put the best specialist, Raymond Hauswald, in charge. Hauswald, a former head of the Bugatti workshop, was also based in Levallois. The restoration project was supervised by Christian Huet. After two years work, the Bugatti left the Chapron workshop in December 1971. The car was registered on 27 December 1971, 390 XW 75, in the name of Roger Crovetto, 55 rue Cortambert, Paris XVIème.

Christian Huet says :
" While taking part in rallies, André Lecoq had the opportunity to enjoy the company of R.Crovetto and the quality and reliability of his beautiful Bugatti which he admired enormously. Crovetto confided to his wife that he would like A.Lecoq to buy his Bugatti after his death (which occured in 1981). "
" This stunning Bugatti Ventoux, one of the most desirable known to us, is fitted with a rare sunroof, luxurious upholstery and certain bodywork details that emphasise the extraordinary Bugatti design. Every aspect of this work was carried out by Chapron. "

Thus, in February 1982, the car headed towards the Lecoq residence, at 25 rue Charles Schmidt, Saint Ouen. It was registered 7874 GX 93. The great restorer conserved the car meticulously and used it little. Today the odometer shows 70,447km, and we know, from its history, that this is correct. This Ventoux is one of the last ten to be assembled at the Factory, out of 120 built of the second series that made its debut at the Motor Show in October 1935. Few Bugatti motorcars have had the opportunity to be preserved in such condition and maintained by such renowned experts. The car is in a configuration very close to how it would have left the factory. This grand touring car, regularly maintained, is presented in good condition.

Pierre-Yves LAUGIER
Avril 2013 pour ARTCURIAL



Copyright photographiques: Serge Cordey





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