2 pages in-4, Briançon, 20 octobre 1951, signé René Char.
Très belle lettre adressé au poète René Ménard, proche de René Char, familier du Vaucluse. René Char vient de publier "A une sérénité crispée", écrit de 1948 à 1950, il en parle avec passion à un ami qui partage une même voix, une même compréhension de l'écriture : "Le silence est propice à la fraternité des poètes. Aussi ai-je pensé, à la verticale, à vous, à vos poèmes, à notre terre particulière, à notre exaltation et aussi aux grandes mares que cette dernière laisse lorsqu'elle se retire. Mais cet ultime mouvement est juste et utile, il ne faut pas s'en affliger. Je suis content que "A une sérénité crispée", vous retienne. J'ai beaucoup mis de mon interrogation, des choses cueillis durant la chasse, la marche, puis contre l'obstacle, bref des espérances de mon cœur et de mon esprit dans ces 50 pages parfois trop stridentes. Ah ! Comme on voudrait que les outils de la poésie quelquefois soient aussi les outils de l'homme. Et que l'art en soit le résultat".