Tirage gélatino-argentique d'époque, 39,8 x 29,8 cm. Brûlage (positif). Signé bas bord droit " r.u. 40 ". Très rare. C'est en 1939 qu'Ubac dégrade volontairement ses photographies par la technique du " brûlage ". Ces " images détruites ", comme il les appellera, sont réalisées en soumettant des négatifs impressionnés à une source de chaleur (eau chaude) : alors la matière se rétracte et, de manière aléatoire mais contrôlée, crée une forme nouvelle.
" Il s'agit là ", dit l'artiste, " d'un procédé de dégradation progressive de l'image donnant des résultats inattendus. Combien de clichés sacrifiés pour une seule fois, de temps en temps, une réussite dans l'automatisme " (cité par Chr. Bouqueret, p. 183).
Dans L'Envers de la face (1942), Ubac explique son intérêt pour la technique du brûlage : "Une image et surtout une image photographique, ne donne du réel qu'un instant de son apparence. Derrière cette mince pellicule qui moule un aspect des choses, à l'intérieur même de cette image, il en existe à l'état latent une autre, ou plusieurs autres superposées dans le temps et que des opérations le plus souvent dues au hasard décèlent brusquement. " (Cité par Chr. Bouqueret, p. 273).
Bibliographie
- Chr. Bouqueret, Raoul Ubac, Photographies. Éditions Léo Scheer, 2000, tirage repr. p. 159, cat. n° 180.
- La Subversion des images. Surréalisme, photographie, film. Centre Pompidou, 2009. Repr. p. 329.
- Absent du catalogue Collection de photographies du Musée d'Art Moderne, 1905-1948. Centre Pompidou, 1996.