Formé par l'artiste voyageur Jean-Baptiste Le Prince, Louis-François Cassas embarque en octobre 1784 à bord du Séduisant avec l'équipe de savants qui accompagne le comte de Choiseul-Gouffier récemment nommé ambassadeur à Constantinople. Il visite alors la Syrie, l'Egypte, la Palestine, Chypre et l'Asie Mineure et exécute de nombreux dessins et relevés précis des sites archéologiques majeurs de ces régions.
De retour à Paris en 1791 après avoir passé quatre ans à Rome, Cassas fait graver une partie de ses compositions pour illustrer le Voyage pittoresque de la Syrie, de la Phénicie, de la Palestine et de la Basse Egypte qui sera publié entre 1794 et 1804.
Au cours de son voyage en Palestine, il visite la Galilée en 1785. C'est alors qu'il découvre et dessine le Mont Thabor, lieu significatif de la Terre Sainte qui aurait été épargné par le Déluge et au sommet duquel aurait eu lieu la Transfiguration du Christ.
Datée de 1822, au cours de la carrière parisienne de l'artiste, notre Vue du Mont Thabor témoigne du travail continu de Cassas à partir des nombreux croquis rapportés de ses voyages. Le point de vue est le même que celui reproduit dans le Voyage pittoresque avec le chemin de Nazareth serpentant au premier plan mais l'on remarque de nombreuse variantes dans les personnages et les masses de feuillage. Dans ce paysage à la fois verdoyant et rocheux, un ensemble de personnages orientaux rendus avec précision se dirige vers la montagne. Ils sont observés par trois figures se reposant au premier plan sur un promontoire. L'un d'entre eux est assis en train de dessiner la scène, comme un clin d'œil de Cassas se remémorant ses aventures passées en Orient.