Total de 47 documents autographes :
15 lettres (12 l.a.s. 18 p. in-4 et 4 p. in-8. 1942-1973. 2 l.t.s. 1939-1946. 1 l.t. 1945.)
32 p.a.s. (16 c.p.s. 1934-1982. 16 cartes de correspondance a.s.), 5 p.s. 6 enveloppes conservées. Joints :
- 2 l.a.s. et 2 cartes de correspondance a.s. de Jacqueline Hélion.
- Cartons d'invitations aux expositions.

Citons quelques passages de cette correspondance entre Hélion et les Gomès :
- 25 août 1942. Emouvante lettre pendant sa fuite, il est alors à Marseille et doit rejoindre Lisbonne pour rallier ensuite les Etats-Unis. Il est fait prisonnier en 1940 alors qu'il a rejoint les rangs de l'armée française, mais s'évade de Poméranie et arrive à Marseille, où les Gomès ont à ce moment-là une maison et côtoient les surréalistes présents à Marseille à la Villa Air Bel et à Montredon. Cette lettre est écrite après de grandes et longues difficultés administratives pour recouvrer la liberté, obtenir visa, passeport… Il n'oublie pas pour autant la vie intellectuelle et les nouvelles littéraires : " Je viens de recevoir une carte de Jeannine Queneau qui est à l'Hôtel du Midi, à St Lesnard de Noblat, où se trouvent aussi Kanhweiler et Michel Leiris et Mme. Raymond devait la rejoindre incessamment et tous deux venir me voir. Il vient de publier un nouveau roman : Pierrot mon ami, dans ce style inimitable qui est le sien. Une histoire assez légère, très vivement menée, avec une intégration surprenante de l'être, du langage et du décor. / J'ai appris avec surprise que le Musée national de l'Etat de Virginie avait fait une exposition de moi, en mai dernier. Aussi que Peggy Guggenheim a publié le catalogue de sa collection et qu'elle va ouvrir - ou a ouvert - un musée et une galerie à New York. […] Un de mes anciens compagnons de captivité vient de s'évader de la même région et est passé dans ce camp. [de la Blancarde]. Il m'a donné des nouvelles de quelques uns de mes meilleurs amis qui croupissent là-bas. "
- 30 août 1942. Il quitte la France, malheureux et forcé " Vous savez quels sentiments contradictoires m'agitent : heureux de retrouver ma femme, mon petit, mon paisible atelier; désolé de quitter un pays auquel je suis si attaché et qui convient à ma peinture. Et puis je compte bien revenir ! "
- 11 sept. 1945. En voyage à travers l'Amérique. Chez les Mormons. Lui répond sur une exposition à venir dans leur Galerie : " Voyez Paul Rosenberg à qui je suis lié par contrat. Il est très gentil. "
Puis viennent les expositions, rétrospectives, dans des musées à Paris et en province, dans des galeries et surtout au Le Grand Palais. Hélion est très proche des Gomès pour les accrochages, c'est même lui qui propose ce qui sera exposé et sous quel titre. Les lettres sont détaillées : titres des œuvres, prix de ventes, les restaurations à faire, les choix de période… tout en restant dans une relation très intime et d'amitié. En 1975 à Los Angeles il y a une exposition sur l'art européen dans laquelle il est : " Mais au lieu de Lucian Freud qui lui doit tout et n'a pas son talent, j'aurais mieux aimé Balthus! " Vers 1974, il passe contrat avec la galerie Karl Flinker, ce qui le soulage réellement car il commence à vieillir, il y fait d'ailleurs très souvent référence dans sa correspondance avec ses vieux amis. La cécité interrompit son activité de peintre en 1983.
- Les premières cartes postales sont adressées à Mademoiselle Henriette Lebusivitch, [devenue madame Gomès] Galerie Pierre 2, rue des Beaux Arts, Paris. 1934, 1936, 1938. 2 postées des U.S.A.
- Les lettres tapuscrites sont pleines de renseignements sur la vie des artistes et intellectuels français exilés à New York : Sartre, Duchamp, Breton... et de son désir de revenir le plus rapidement en France avec sa femme, la fille de Peggy Guggenheim et son fils Louis, même si s'il sait qu'il devra affronter des difficultés matérielles (logement, atelier, nourritures, expositions, etc.).
Provenance :
Collection Henriette et André Gomès (1997, lot 436), puis Collection Chantal et Guy Heytens.