Vers nov. 1941. 1 f. in-4, filigrane américain "Hammermill Bond". Lettre autographe, à l'encre, avec au verso un essai de plume et le mot "Brevet" répété deux fois.
Sur Lewis Galantière, voit lot… Le discours n'est pas cette fois politique : c'est de sa mauvaise santé qu'il s'agit. Il a subi une intervention chirurgicale en Californie ("Ca va un peu mieux je vais rentrer. Sans doute partirais-je samedi ou dimanche. J'ai pris définitivement la Californie en horreur…", et effectivement il rentre à New-York début 1942). Son ami lui disant qu'il fait peut-être une dépression, Saint-Exupéry le détrompe ("Mais vous vous trompez bien quand vous parlez de nerfs") : la cause de son mal est physique : "Il s'agissait d'accès infectieux les plus classiques du monde, bien que d'origine inconnue."
"Je suis sujet depuis dix ans (c'était supportable tant que c'était rare) à des accès de fièvre violente qui ont peu à peu augmenté d'intensité et de fréquence). Ces accès bien caractéristiques débutaient chaque fois par une demi-heure de claquements de dents et de frissons - exactement comme pour le paludisme - puis se stabilisaient entre 104 et 105,5 [degrés Fahrenheit]. Or aucune analyse ne m'a jamais découvert aucune trace de paludisme. Il s'agissait d'accès infectieux les plus classiques du monde, bien que d'origine inconnue. Une preuve péremptoire reposait sur l'action de la sulfamide qui me jugulait net mes accès. Il est probable que sans cette drogue je serais crevé depuis longtemps."
Saint-Exupéry détaille aussi ses problèmes de santé dans deux lettres publiées en Pléiade, avec des formulations très proches.
BIBLIOGRAPHIE : Œuvres complètes, Pléiade, II, lettres n° 2 et 3, p. 992 et 994.