Manuscrit autographe. 3 p. in-4, à la mine de plomb. Vers 1944. Ecrit pour Jean Marais, il a d'ailleurs travesti sa signature de Jean Cocteau en Jean Marais, mais qui reste graphiquement la sienne. En avril 1944, Jean Marais monte "Andromaque" au Théâtre Edouard VII et joue le rôle d'Oreste. Cette lettre est une mise au point sur cette mise en scène : "Si j'ai voulu monter Andromaque ce n'est pas qu'il me semblait utile de prouver quoi que ce soit. Je rêvais de ce chef-d'œuvre cruel et de jouer le rôle d'Oreste. […] Oreste est le jouet cassé dont parle Racine et bien que le public aime la force apparente j'estime que la fin de la tragédie ne doit pas se jouer avec des cris. Il y a certes beaucoup de prétention à faire le décor, les costumes et la mise en scène d'un monument comme Andromaque. [...] Certes je ne doutais pas que notre entreprise soulèverait tant de querelle et tant de discordes. […] Je ne regrette rien". Joint :
- BROUILLON DE L.A. à l'acteur Claude Dauphin, 3 p. de cahier, mal déchiré, sans manques. Vers 1944. Brouillon de réponse concernant son engagement politique peut être pas assez convaincant pour les forces alliées et les libérateurs pendant l'occupation allemande. "Dans votre lettre ouverte que je reçois comme un signe d'amitié, il me semble que vous me faites jouer un rôle qui dépasse singulièrement mes aptitudes. Je ne fais aucune politique parce que je n'y aurais aucune compétence. En dehors de mon travail où je sais peu je ne sais rien. Ce défilé n'avait pas le moindre caractère politique... Lorsque je me suis engagé à l'armée Leclerc c'était pour mon plaisir... Voilà le simple résumé de l'affaire. Comment voulez-vous que je manifeste contre les films américains alors que je les admire et que L'Eternel retour passe à New York ".