Dessin original, signé " Louise Michel " à l'encre en bas à gauche, avec légende autographe à l'encre en bas : " Aux dix sous du jour de l'an ". Pierre noire, sauf le texte d'une affiche écrit à l'encre, 13 x 18 cm, encadrement sous verre.
Illustration pour son récit " Les Dix sous de Marthe ", paru en 1872 dans le recueil Le Livre du jour de l'an. Historiettes, contes et légendes pour les enfants (Paris, J. Brare).
Écrite en prison, une parabole sur l'utilité des bienfaits envers les humbles. Dans " Les Dix sous de Marthe ", la jeune Marthe donne le jour de l'an dix sous à deux pauvres jeunes garçons. Dix ans plus tard son père est confronté à des difficultés financières, et elle va proposer aux créanciers de celui-ci de payer chaque mois une partie de son propre salaire pour éteindre la dette. Or ces créanciers, les frères Marcel, ne sont autres que les deux miséreux ayant prospéré depuis ; ils reconnaissent Marthe et tout s'arrange.
Louise Michel a représenté ici la boutique des frères Marcel.
Des contes pour enfants parus grâce aux bienfaits d'un ami. Louise Michel publia en effet Le Livre du jour de l'an aux frais de son ami Théodore Mauté de Fleurville, beau-père de Verlaine : emprisonnée après la Commune et dans l'attente de sa déportation, elle se trouvait sans revenu et ne trouva que ce moyen pour subvenir aux besoins de sa mère.
La noirceur réaliste des dessins de Louise Michel. Institutrice, elle enseigna le dessin aux petites filles, en France comme en Nouvelle-Calédonie lors de sa déportation. Louise Michel pratiqua cependant le dessin pour elle-même, illustrant par exemple certaines de ses lettres d'exil avec des paysages ou des représentations botaniques : elle a publié quatre de ces dessins en 1885 dans son recueil Légendes et chansons de gestes canaques. Elle a également laissé des vues du château de son enfance. Toutes ces œuvres, très réalistes, concernent son environnement immédiat et laissent transparaître, par leur traitement graphique très charbonneux, sa vision sombre et exaltée de l'existence.
Louise Michel, " louve " ou " vierge rouge ". Bien qu'auteur de poèmes, contes, romans, essais et souvenirs, Louise Michel a surtout laissé le souvenir d'une militante anarchiste inflexible, notamment durant la Commune de Paris :
" Pour les Versaillais, elle fut "la Louve avide de sang", "la Dévote de la Révolution", "la Pucelle de Belleville". Pour les partisans de la Commune, elle fut "la Vierge rouge", "l'Amazone de la liberté". Pour ses camarades de détention, au bagne de Nouméa, elle fut "la bonne Louise", "la Sainte laïque" refusant d'être libérée avant les autres. " (Jean-Jacques Lebel, dans L'Un pour l'autre, les écrivains dessinent).
Exposition
- L'UN POUR L'AUTRE, LES ECRIVAINS DESSINENT. Caen, IMEC, Lisbonne, Musée Berardo, Ixelles, Musée communal, janvier 2008-janvier 2009. Reproduction dans la notice n° 2 du catalogue.