Dessin original, signé de ses initiales en bas au centre. Encre et plume, crayons de couleurs, 18 x 15, 5 cm, encadrement sous verre.
Curieux gallinacé, représenté en équilibre sur son axe comme un mobile à la manière de Calder.
René Char, " celui qui découvre ". Il ancre son art dans une réalité par nature métaphorique, dont le sens est donné à lire aux poètes. Il s'agit donc d'un art de la découverte et non de l'invention, selon une esthétique qu'il a exprimé très tôt à propos de Braque et jusque dans La Bibliothèque en feu (1956), dédiée à ce peintre et illustrée par celui-ci : " Celui qui invente, au contraire de celui qui découvre, n'ajoute aux choses, n'apporte aux êtres que des masques, des entre-deux, une bouillie de fer ".
René Char fréquenta assidûment les artistes, qui illustrèrent de très nombreux ouvrages de lui, Miró, Picasso, Vieira da Silva, etc., et pratiqua lui-même toutes sortes de techniques sur tous types de supports.
" René Char a dessiné, peint, très tôt. Sa curiosité pour les arts, sa liaison avec Greta Knutson (peintre et écrivain qui fut l'épouse de Tristan Tzara), l'intérêt qu'il porta immédiatement aux travaux à la cire de Victor Brauner (sur galets, puis sur d'autres supports), l'aiguillon de Pierre André Benoît, furent, en vrac, quelques-uns des incitateurs à s'exprimer soi-même un pinceau, un couteau, un stylet à la main. La période de plus grande crétivité à cet égard, celle des années 1955-1961, correspondit à la gestation de La Bibliothèque est en feu, et des poèmes qui suivirent. L'écriture et la publication de La Nuit talismanique accompagnèrent en 1971-1972 la reproduction de cette œuvre graphique " (catalogue de l'exposition René Char, Paris, BnF, Gallimard, 2007, p.137).
Provenance
Bibliothèque René Ménard, poète ami de René Char.