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1934 HISPANO SUIZA K6 30CV CARROSSERIE VANVOOREN
1934 HISPANO SUIZA K6 30CV CARROSSERIE VANVOOREN
Estimation :
180 000 € - 280 000 €
Vendu:
183 628 €

Détails du lot

châssis 16013 33003I

Installées à Bois Colombes depuis 1914, les usines Hispano-Suiza sont autant connues pour leurs moteurs d'avions que pour leurs voitures de prestige.
Dans la poursuite de l'excellence mécanique chère à l'ingénieur suisse Marc Birkigt depuis 1904 à Barcelone et 1911 en France, les Hispano-Suiza H6 présentées en 1919 avaient affiché une telle avance et de telles qualités routières qu'elles tenaient encore leur rang dix ans plus tard malgré une concurrence de plus en plus rude. La grande crise du début des années 1930 aurait pu être fatale à l'inégalable 54 CV J12 de 1931, mais Hispano-Suiza devait sa santé financière aux moteurs d'avion, l'automobile étant pour le grand public la vitrine de la firme. Marc Birkigt avait déjà fait quelques concessions à l'indispensable réduction des coûts imposée par la conjoncture en abandonnant sur le moteur douze-cylindres de la 54 CV l'arbre à cames en tête en faveur des simples culbuteurs. Soumis in fine aux décisions d'un conseil d'administration qui jouait la prudence, Birkigt mit à l'étude une nouvelle " petite " six-cylindres chargée de succéder à la Junior (née Ballot). La future K6 devait offrir les mêmes qualités dynamiques et le même confort luxueux que la J12 au prix d'une petite réduction de la vitesse de pointe, du brio des reprises et, surtout, du prix. S'inspirant du J12, Birkigt dessina un six en ligne à culasse détachable, soupapes en tête et culbuteurs, à flux de gaz traversant, en lui accordant une cylindrée généreuse de 5,2 litres soit un peu plus de la moitié du type 68 bis et au niveau des hauts de gamme américains. Avec 120 ch annoncés au régime paisible de 2 200 tr/min, les performances promises étaient là : 130/140 km/h en pointe et un temps de 19 secondes de 0 à 100 km/h pour les " châssis courts " aux carrosseries pas trop copieuses. Le châssis, inspiré aussi de la J12 et très rigide, était surbaissé par rapport à celui des H6, mais Birkigt n'avait pas osé les roues avant indépendantes, sans doute pour des raisons de coût. Étant donné ses exigences en matière de guidage des roues, en conservant les essieux rigides, il avait renoncé à une indépendance peu efficace et géométriquement incorrecte souvent présente à l'époque sur les grosses voitures de luxe à la direction peu précise et floue, ce qu'il excluait. De même, il avait conservé les freins à commande par câbles, dont l'efficacité grâce au servo mécanique système Birkigt que d'autres marques de luxe avaient adopté, faisait référence. Le surbaissement de la voiture venait aussi du choix des roues aux dimensions " modernes ", des 16 x 45.
La première K6 ou " 30 CV " sortit le 1er août 1934. Le type fut proposé en deux longueurs de châssis, le plus court atteignant quand même 342 cm d'empattement, le plus long réservé aux coupés-chauffeur, 371 cm !
Sur ce cadre à l'équilibre quasi parfait, les carrossiers purent se livrer à toutes sortes d'expériences en cette période où s'imposait le souci aérodynamique. Entre modernisme et tradition classique, la K6 maintint la dignité de la marque en demeurant visuellement très proche de la somptueuse J12 au point que sous certains angles, la confusion reste possible. Les plus grands noms de la carrosserie française et étrangère habillèrent la K6 pour une clientèle exigeante et cultivant un faste discret sans avoir recours à l'achat d'une voiture de luxe étrangère.

La voiture présentée est une K6 30 CV châssis court carrossée en berline sport quatre portes sans montant central par Vanvooren de Paris, spécialiste de ce type de carrosserie. Ce véhicule, acheté par ce collectionneur avisé qu'était M. Yves Doucet le 19 mai 1962 en région parisienne, n'a jamais quitté la famille jusqu'à ce jour.

Cette voiture a une âme car elle est entièrement d'origine y compris les cuirs, sa mécanique, sa carrosserie et son toit ouvrant extraordinaire pour l'époque. Elle a été repeinte dans les règles de l'art en peinture cellulosique en 1964, ce qui donne cette profondeur de laque exceptionnelle, et constamment garée dans les meilleures conditions.

Cette Hispano K6 est l'un des fleurons de l'automobile de prestige française car d'une grande fiabilité. Elle est équipée d'une boite de vitesses à 3 rapports synchronisés d'origine et, avec des freins assistés, elle se conduit comme une voiture moderne dans un confort et un silence absolus.
Son radiateur d'origine est équipé de sa majestueuse cigogne (emblème de l'escadrille de Guynemer) signée par le sculpteur François Bazin.
Elle a effectué de nombreux rallyes promenades faisant l'admiration des amateurs et des collectionneurs, et participé avec succès à des concours d'élégance réunissant quelquefois toute la famille Doucet, du grand père au fils et aux petits-enfants avec une fierté et dans un bonheur absolus. Elle a été présente et active lors de tous les évènements familiaux heureux comme en juin 1971 pour le mariage de M. Michel Doucet où elle était accompagnée d'un cortège de véhicules anciens de sa propre collection.

En octobre 1971 l'Hispano K6 avait été sélectionnée par le magazine " LUI " pour faire des photographies " de charme ".
Le vendredi 14 juin 1985, cette K6 a participé à la grande soirée parisienne " La Haute Couture et l'Automobile - Paris en Fête Paris en Vogue " présentée par le célèbre et inoubliable Jacques Chazot où elle prit à son bord le premier mannequin du grand couturier Ted Lapidus. Cette soirée avait été organisée au bénéfice de la Fondation Claude Pompidou. A la fin du défilé de mode, S.A.R. le Duc d'Orléans venu converser longuement avec M. Doucet pour le féliciter de l'élégance de cette voiture lui a remis sa carte.

En 1989 l'Hispano K6 a été exposée plusieurs mois au Centre international de l'automobile à Pantin-Paris où elle a été filmée longuement par l'équipe de France 2 et le journaliste Luc Séguillon qui a interviewé M. Doucet pour présenter le véhicule et son histoire.

De nombreuses personnalités sont venues chez M. Doucet pou admirer sa collection dont le champion Maurice Trintignant, Louis Gérard, célèbre coureur automobile des 24 heures du Mans et doyen des pilotes français, André Lecoq, le réputé carrossier restaurateur, Gilles Caron, célèbre photographe et bien d'autres de toutes nationalités.

Cette superbe automobile a toujours été entretenue par M. Doucet Père, homme de l'art qualifié en mécanique : en 1937 il réparait des véhicules de prestige y compris les Voisin appartenant au grand-père du Professeur Christian Cabrol, alors médecin à Chézy- sur-Marne.
Plus qu'une grande automobile, cette Hispano représente l'âme toute entière d'une famille de passionnés.




Hispano-Suiza "The Spanish Queen that settled in Paris"

Established in 1914 in Bois Colombes, Hispano-Suiza factories are just as well known for their jet engines as they are for their luxury cars.
Following in the steps of Swiss engineer Marc Birkigt and his love of mechanical excellence since 1904 in Barcelona and 1911 in France, the Hispano-Suiza H6, presented in 1919, showed such foresight and road qualities that it still held its own ten years later, despite increasingly fierce competition. The great crisis of the early 1930s could have been fatal to the incomparable 54 HP J12 of 1931, but Hispano-Suiza retained its financial health thanks to its jet engines, whilst automobiles remained the company's showcase for the general public. Marc Birkigt had already made some concessions with regard to the necessary cost reductions brought on by the economic situation by abandoning the twelve-cylinder engine on the 54 hp with the idea of substituting the camshaft for simple rocker arms. Ultimately subject to the decisions of a board that played it safe, Birkigt began to study a new "small" six-cylinder meant to succeed the Junior (previously named Ballot). The future K6 would offer the same dynamic qualities and the same luxurious comfort as the J12 for the price of a small drop in top speed and responsiveness in acceleration, but above all in price. Inspired by the J12, Birkigt drew a gas flow through a six-line detachable cylinder head, overhead valve and rocker arms, giving it a generous displacement of 5.2 litres or slightly more than half of the type 68a and on a par with the upscale American models. With 120 hp as it purred at 2,200 rpm, the car performed as promised - 130/140 km/h at peak and 19 seconds for 0 to 100 km/h acceleration for "short-frames" on lighter bodyshells. The chassis, also based on the J12 and very rigid, was lower compared to the one on the H6. However, Birkigt did not venture independent front wheels, presumably for cost reasons. Given the requirements with regard to the steering rack whilst preserving the rigid axles, he decided to forgo the inefficient and geometrically imprecise wheel independence often found in on large luxury cars of that period coupled with loose and imprecise steering, which he excluded altogether. Similarly, he had kept the cable-controlled braking system, whose efficiency had become a benchmark - thanks to the Birkigt servo mechanical system that other luxury brands adopted. The lower part of the car was a choice also dictated by the more "modern" wheel dimensions - 16 x 45.
The first K6 or "30 hp" was released on 1 August 1934. The model was available in two frame lengths, the shorter still boasting a 342 cm wheelbase, the longer reserved for the "coupé-chauffeur" at 371 cm!
On this frame whose balance was almost perfect, body builders tried a variety of experiments at a time when the question of aerodynamics was a key concern. Between the modern and the traditional, the K6 maintained the dignity of the brand while remaining visually very close to the sumptuous J12 to the point that in some ways, they can still be confused. The biggest names in French and foreign body manufacturers designed the K6 for demanding customers who sought to cultivate discreet ostentation without resorting to purchasing a foreign luxury car.

The car shown is a K6 30 hp, short-framed, four-door sports saloon without a central pillar by Vanvooren of Paris, a specialist in this type of bodywork. This vehicle, purchased by the knowledgeable collector Yves Doucet on 19 May 1962 in Paris, has not left the family to this day.

This car is appealing because it still has its original components including leather, mechanical parts, its body and sunroof, extraordinary in its time. It was repainted with great care with cellulose paint in 1964, which gives it exceptional depth of lacquer, and always stored in the best conditions.

The Hispano K6 is one of the jewels of French prestige cars because of its reliability. It is equipped with the original 3-speed gearbox and synchronised with power brakes. It drives like a modern car in comfort and absolute silence.
Its original radiator is equipped with its elegant stork (emblem of the Guynemer squadron), designed by the sculptor Francois Bazin.
It has been proudly driven in numerous rallies and leisure rides to the admiration of fans and collectors, and successfully participated in elegance competitions, sometimes involving the entire Doucet family, from grandfather to son and grandchildren. It has been present at all happy family events such as the marriage of Mr Michel Doucet in June 1971 when it was included in a procession of other vintage cars from his own collection.

In October 1971 the Hispano K6 was selected by "LUI" magazine for a glamour photo shoot.
On Friday 14 June 1985, the K6 participated in the sparkling Paris Haute Couture and Automobile show and was presented by the famous and unforgettable Jacques Chazot with designer Ted Lapidus' muse on board. The evening was organised for the charitable organisation, the Claude Pompidou Foundation. At the end of the fashion show, HRH the Duke of Orléans came to talk at length with Mr Doucet to congratulate him on the elegance of the car and left him his card.

In 1989, the Hispano K6 was exhibited for several months at the International Motor Show in Pantin, Paris where it was filmed at length by France 2 (a national television station) and the journalist Luc Séguillon interviewed Doucet to present the vehicle and its history.
Many celebrities have visited M. Doucet to admire his collection including racing champion Maurice Trintignant, Louis Gerard, a famous Le Mans racing driver and dean of French pilots, Andre Lecoq, renowned restorer and body builder, Gilles Caron, a famous photographer and many others of all nationalities.
This superb car has always been maintained by Mr Doucet Senior, a man skilled in the art of mechanics. In 1937 he was repairing prestige vehicles including the Voisins belonging to the grandfather of Professor Christian Cabrol, then a doctor practicing in Chézy-sur-Marne.
The Hispano quite simply goes beyond being just a great car - it represents the soul of an entire family of fans.

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