Francesco ZAMBECCARI
1752-1812
le premier aéronaute italien
Lettre autographe signée " Francesco ", Arsenal de Constantinople, 11 novembre 1788, à SON PERE
3 pages grand in-fol. ; en italien
LONGUE ET RARISSIME LETTRE ECRITE DEPUIS LE BAGNE DE CONSTANTINOPLE [entré au service de la marine d'Espagne, le jeune Zambeccari fut capturé par les Turcs en 1787].
Souffrant d'un profond abattement, vivant dans une pièce de neuf pieds carrés avec huit autres prisonniers dont le vacarme suffirait pour aliéner un esprit moins agité que le sien, il lui a été impossible d'écrire… Le chevalier ZULIAN est enfin parti, sans avoir réussi à le faire libérer à la place de deux esclaves, et Zambeccari ne le regrette pas : son projet aurait fait deux malheureux et un homme plein de remords ; c'est un vrai couillon, ses offres de service sont des flatteries insincères, etc. Cependant le bruit court d'une prochaine trêve ou paix, et Zambeccari s'est décidé à poursuivre dans l'art militaire, s'il est libéré ; il veut utiliser la seconde moitié de sa vie à se rapprocher tranquillement de la mort… Puis il livre longuement ses réflexions sur le mariage, et sur le choix d'une femme qui serait riche et noble, ou riche, ou noble, étant donné que lui-même, né dans une famille illustre, est assez pauvre. Il étudie les conséquences de chaque choix pour la vie conjugale. Malheureusement il est pêcheur impatient de femmes, et ne saurait s'employer sérieusement à la recherche d'une élue, mais ne pas se marier ferait tort aux lois de la nature… Il parle des tentatives de l'envoyé d'Espagne et de l'ambassadeur de France pour le faire libérer ; ce dernier a commis l'erreur de dévoiler au Vizir le secret de la libération de l'Italien… Enfin il répond aux remarques de son père sur ses dettes, en reconnaissant qu'il lui faudra beaucoup de temps pour les éteindre. Si Dieu lui prête vie et liberté, il ira s'enfermer dans un coin perdu des Alpes…
ON JOINT une lettre autographe signée de FERDINAND I DE BOURBON, DUC DE PARME au sénateur comte ZAMBECCARI, à Bologne, à propos de son fils Francesco (Colorno 7 mars 1788 ; demi-page in-4, adresse, en italien).