3 prairial V (22 mai 1797), ; 3 pages in 4, adresse.
TRES BELLE LETTRE A UN PRETENDANT ECONDUIT DE SA FILLE EUGENIE. [Raymond de Verninac (1761-1822) finira par épouser le 29 novembre 1797 Henriette Delacroix (1782-1827), sœur aînée du peintre, né en 1798.]
Leur brouille l'attriste au plus haut point, et il réclame une explication amicale sur la situation : " et plus vos reproches sont graves, moins je puis souffrir qu'ils subsistent, faute de nous être entendus. Je ne vous en fais aucun, moi ; mais des observations tendantes à restituer dans sa pureté ce qui s'est passé entre nous ". Jamais il ne dirait un mot qui puisse lui nuire, " Moi qui ne cesse de dire à tout le monde que lorsque j'étais malheureux vous m'avés offert des secours et des consolations qui m'ont attaché à vous pour la vie ! ". Il se défend de l'avoir offensé, lui qu'il considère comme son ami ; ce soupçon lui est insupportable, et il veut une explication : " Venés me prouver que j'ai tort de penser que vous ayés pu faire, du retour de mon amitié, un calcul d'intérêt de fortune. […] N'ai-je pu être votre ami, sans que vous fussiés mon gendre ? Que parlés vous de fortune pour moi ? Ma spoliation presqu'entière me force à la fin de ma vie de travailler comme au commencement ; et l'égoïsme et la cupidité et toutes vos fausses idées sur ma situation présente sont tout autant d'erreurs ", qu'il importe de détruire au plus vite. Il est toujours le même homme qui disait et écrivait : " Si Verninac n'a point ma fille ; j'aurai deux enfans au lieu d'un ; car je n'oublierai point qu'il a pris un vif intérêt à mes peines ! "…