Conrad Moricand est l'auteur de nombreux traités astrologiques et de sciences occultes, notamment "Les Interprètes", préfacé par Max Jacob. Menant une existence de bohème, il se lia d'amitié avec Henri Miller, Anaïs Nin, André Tardieu, Blaise Cendrars et Henry Miller, Raymond Queneau, Brassaï, Lawrence Durrell, etc.
Période difficile pour Cocteau, que Jean Desbordes vient de quitter et qui suit une nouvelle cure de désintoxication. Il réclame la présence de ses amis : "Voilà une bonne surprise. Elle serait encore meilleure si ton livre te précédait et si je pouvais te voir. Est-ce possible ? je vis loins de tous (ou presque tous)…", "Comme tu es gentil, mais plus gentil encore serait de me téléphoner et de venir me voir. Je traverse une passe très dure (désintoxication) et l'amitié fait beaucoup." Allusion aux dons de voyance : "Tu connais le mélange des astres sous lesquels je vis et tu devines les crises légères et lourdes que je traverse". Se dit "terrifié" pour le vouvoiement de Moricand, lui réclame le tutoiement.
Dans une troisième lettre, Cocteau s'excuse auprès de son "Cher ami" (Moricand ?) pour son retard : "je vivais une vie très difficile à cause de travaux rue d'Anjou et de nombreuses tristesses…"