Edith Greindl est la première à mettre en lumière Jacob van de Kerkhoven, élève de Jan Fyt, dans son ouvrage 'Les peintres flamands de nature morte au XVIIe siècle', en 1956, et se fonde, pour débuter le corpus de l’artiste, sur une paire de tableaux monogrammés de Kerkhoven, conservée au musée de Stuttgart .
Dans son article (opus cité supra), Claude Gérard Marcus rapproche, à juste titre, nos tableaux de la paire de toiles de Stuttgart : même disposition en deux registres (type de composition récurrente chez l’artiste, les tableaux du musée de Budapest en sont la preuve), même utilisation de la lumière en clair obscur pour faire ressortir les objets, même goût pour un réalisme un peu dur.

La nature morte de crustacés avec ces fruits de mer et ce coloris brun-rouge, rappelle l’école napolitaine et représente une allégorie de la Mer. Elle fait pendant à une allégorie de la Terre avec des canards au milieu de fruits, traités à la manière de Jan Fyt. Les deux tableaux illustrent la double culture de Kerkhoven et représentent un moment d’équilibre entre les cultures flamande et italienne avant le basculement définitif vers l’Italie. Kerkhoven italianise son nom en Giacomo da Castello, du nom du quartier de Venise où il résidait, présence vénitienne attestée par le sujet d'un de nos deux tableaux.