Entre fév. et sept. 1942. 15 cartes postales envoyées de Nice (Cité du Parc), Cahors et Villeneuve à sa cousine Maggy Toucas-Massillon à Paris. Ecriture très dense remplissant le moindre espace de toutes les cartes. Plusieurs cartes sont envoyées le même jour et se font suite (9 envois en 15 cartes). A propos de la mort de sa mère : "Quelle horrible correspondance !"
- 27 fév. A propos de la grave maladie qui accable sa mère, Marguerite Toucas-Massilon (1873-1942). "On dit : un cadavre, mais c'est bien pire… Je suis perdu dans tout ça, et malheureux, malheureux !" / - 4 mars. 4 cartes postales num. Relation de la mort de sa mère. "Quelle horrible correspondance !... Il faut bien dire ces choses-là pourtant… Maintenant j'ai la pénible tâche de tout regarder et de tout empaqueter dans sa chambre". / - 10 mars. Tracasseries administratives et objets dont il souhaite hériter. / - 17 mars (3 cartes). Il souhaite recevoir "la bibliothèque de mon enfance avec ses têtes d'ange". Situation matérielle difficile, mais il s'est raccommodé avec son ancien éditeur Gallimard, et en Suisse sa réputation s'est beaucoup étendue, etc. / - 23 mars. Matisse fait son portrait "dont je suis bien entendu assez fier". Il ne s'habitue pas "mais pas du tout à ne plus trouver dans mon courrier cette écriture bleue qui ressemblait aux veines de sa main". / - 30 mars (2 cartes). A propos du partage, de ce qui lui manque, de Pierre et de son épouse ("charmante et je l'aime beaucoup, et même un peu plus que ça"). / - 13 avril. "Quelle tristesse encore que tout ce déballage ! Si peu de choses et tant de souvenirs. Je ne m'en remets pas exactement." / - 25 avril. "Je regrette de ne pouvoir vous envoyer la plaquette (un poème intitulé Cantique à Elsa) paru par ici, et qui a été épuisé avant même d'être mise en vente. Telle est de nos jours la soif de vers !" / - 26 sept. "Si vous entendez dire ou lisez des choses me concernant qui sont du genre fantastique, qui paraît-il, circulent à Paris, je vous prie de ne pas les croire… Je n'ai donné à personne le droit de se servir de mon nom…"