Georges cuvier (1769-1832). L.A.S. « GC. », Fontainebleau 3 septembre 1806, [à Alexandre Brongniart] ; 9 pages in-4. Longue lettre scientifique sur la géologie du bassin parisien. Il a poussé ses « excursions minéralogiques » jusqu’aux craies de Champagne. « Je conclus que le bassin de Paris est dans une énorme chaudière, creusée dans la craye, et dont le fonds était bosselé à Meudon et à Bougival. Les deux extrémités du diamètre de la chaudière, sont Montereau et La Rocheguyon. Il faudra que nous déterminions le reste du demi-cercle du côté du nord. à vue de pays, je supose qu’il passe par Epernay, Fismes, St Quentin, Beauvais, &c. de manière que la craye soit à vue, dans la Champagne, la Picardie, et le pays de Caux. Quand au demi-cercle du côté du midi il est caché par les terrains nouveaux, et surtout par les sables de la Beauce, qui vont regagner les terrains primitifs entre Dreux et Mortagne »… Il livre ses observations sur la craie, qui porte une couche d’argile blanche, rose ou verdâtre, et qui est employée pour de la faïence ou pour des tuiles. Puis il raconte ses pérégrinations le long de la Seine et le long du Loing, et ses observations sur le calcaire, le silex, leur emploi dans les murs et les meules, ainsi que les couches de marne et d’argile apercues sur le terrain… « il y a je ne sais pourquoi plus de concretions ici qu’ailleurs. Elles n’avaient formé qu’une seule couche, qui posait sur le sommet du sable. Le sable ayant été emporté par des courans parallèles, la couche superficielle s’est rompue, et a formé nos célèbres amas de grès de Fontainebleau ; cela est évident à présent pour moi. Mais cette couche superficielle de concretion grèzeuse n’etait pas générale. Elle avait laissé le sable nud dans de très grands espaces et ces espaces étant devenus creux, il s’y était formé des mares qui avaient déposé du calcaire. […] Ce calcaire, très différent de celui mêlé de silice qui porte le sable, est la dernière production géologique de ce canton. On l’exploite pour faire de la chaux. C’est avec lui qu’on fait celle de Fontainebleau. […]notre géologie du sud et de l’est est à présent fort claire. Un voyage par Champigny, Lagny, Meaux, et La Ferté, achevera de la rendre précise et certaine »… Etc. On joint une note autographe : « M. des Marets a trouvé le plâtre à côté du calcaire dans une carrière entre la Ferté sous Jouarre et Montmirail ».