40
Aimé-Jules DALOU
BAIGNEUSE AVANT LE BAIN
Estimation :
30 000 € - 40 000 €
Vendu:
86 744 €

Détails du lot

BAIGNEUSE AVANT LE BAIN
Bronze à patine brune

signé 'DALOU' et cachet de fondeur 'cire perdue A.A. Hébrard' sur la base

Provenance :

Collection Louis de Launay
Collection particulière, Paris

Oeuvre en rapport :
Le plâtre patiné, modèle de la fonte en bronze à cire perdue par Hébrard, musée du Petit Palais.

Bibliographie :

Pierre Kjellberg, 'Les Bronzes du XIXe siècle', Les Editions de l'amateur, Paris, 1986, référencé p. 237.

Commentaire :
Dalou fut profondément marqué par les représentations féminines de son maître Carpeaux et s'en inspira largement lorsqu'il commença à travailler autour du thème des nus et des baigneuses à partir de la seconde partie des années 1860. Cette thématique sensuelle marquera l'ensemble de ses représentations féminines tout au long de sa carrière. Républicain convaincu, son engagement politique pendant la Commune le contraignit à s'exiler en Angleterre entre 1871 et 1879. Il y réalisa de nombreuses sculptures de baigneuses pour répondre au goût des amateurs mais aussi par nécessité économique. S'il hésite entre réalisme et idéalisation de la figure féminine, ses biographes soulignent que le visage de ses esquisses est à peu près toujours le même : celui de son épouse, son modèle favori.

Maurice Dreyfous (1) rapporte que la femme de Dalou, voyant une épreuve de la Baigneuse de Falconet dans l'atelier de son mari se serait écriée " Qui est-ce qui a apporté cette horreur là içi ? " et tirant d'une collection d'images la Suzanne de Rembrandt lui aurait dit ; " Si je voulais concevoir une Baigneuse, voilà ce que j'aimerais à regarder. "
Peu à peu son métier s'affirme, devient plus vigoureux ; l'artiste réalise ses plus belles sculptures de nus féminins dans la dernière décennie du XIXe siècle. Henriette Caillaux remarque qu'à la fin du siècle " la construction des corps est solide, les chairs sont moelleuses, l'épiderme doux et vibrant ; ce sont de véritable femmes, saines et vigoureuses, aux mouvements élégants et dépourvues de toute mièvrerie. (…) La baigneuse avant le bain, exécutée en marbre, achetée en 1899 par le Comte X, se prépare à entrer dans l'eau ; elle regarde en souriant le ruisseau qui coule certainement à ses pieds et se demande si l'onde n'est pas trop fraîche ; son joli corps tout potelé frissonne légèrement, et ses bras ronds, ramenés sur la poitrine semblent vouloir la préserver d'un contact qui l'effraye un peu (2) ".

1 - Maurice Dreyfous, 'Dalou, sa vie et son œuvre', Henri Laurens Editeur, Paris, 1903, p. 55
2 - Henriette Caillaux, 'Dalou (1838-1902). L'homme. L'œuvre', Paris, 1935, p. 104.

Contacts

Matthieu FOURNIER
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 26
mfournier@artcurial.com

Ordres d’achat & enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions