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Gabriel-Jacques de SAINT-AUBIN
VINGT-NEUF PROJETS DE BOITES : groupe de vingt-neuf dessins préparatoires à des dessins de boîtes d'orfèvrerie dorées et argentées; dont deux ensemble
Estimation :
40 000 € - 60 000 €
Vendu:
47 090 €

Détails du lot

VINGT-NEUF PROJETS DE BOITES : groupe de vingt-neuf dessins préparatoires à des dessins de boîtes d'orfèvrerie dorées et argentées; dont deux ensemble
Crayon noir, plume et lavis d'encre de Chine

Ces dessins sont présentés sur cinq rangs verticaux dans un cadre de 59 x 77 cm. Sauf indications contraires, ils sont rectangulaires ou carrés.

1. Jeune femme debout esquissant un pas de danse dans un paysage
signé et daté 'G. de S. Aubin inv. 1751' en bas à gauche
69 x 90 mm

2. Trophée d'instruments de musique
signé 'G. de S. Aubin. inv.' en bas à droite
27 x 54 mm

3. Trophée d'instruments de musique
Signé 'G. de S. Aubin. inv.' en bas à gauche
26 x 65 mm

4. Trophée d'instruments de musique
Signé 'G. de S. Aubin. inv.' en bas à gauche
29 x 65 mm

5. Trophée d'instruments de musique
signé 'G. de S. Aubin. inv.' en bas à droite
29 x 54 mm

6. Jeune femme assise au bord d'une rivière, un mouton couché près d'elle
signé et daté 'e/ Saint-Aubin/ 1761' en bas à gauche
59 x 81 mm

7. Putto entouré de trophées et de guirlandes de fleurs
62 x 82 cm

8. Putti jouant
Annoté 'devan'
40 x 63 mm

9. Putti jouant
39 x 85 mm

10. Putti jouant
Annoté 'dérier'
38 x 85 cm

11. Putti jouant
40 x 64 mm

12. Putto couché sur un lit surmonté d'un pavillon d'où tombe des rideaux
63 x 83 mm

13. Berger déclarant son amour à une femme
Tondo avec son ombre portée dessiné en lavis brun dans un rectangle
80 x 75 mm

14. Jeune femme jouant au clavecin dans un paysage
54 x 63 mm

15. Apollon couronne une femme assise lisant un livre
signé 'Gabriel de Saint-Aubin inv.' en bas à gauche
53 x 64 mm

16. Femme jouant au clavecin dans un paysage
Signé 'Gabriel de Saint-Aubin inv.' en bas à gauche
54 x 63 mm

17. Putti jouant dans un paysage
signé 'Gabriel de Saint-Aubin inv.' en bas à gauche
Ovale dessiné dans un rectangle
63 x 79 mm

18. Putto et deux nymphes dont l'une épanchant l'eau d'une urne
63 x 85 mm

19. Femme assise écrivant sur une table dans un paysage
34 x 59 mm

20. Femme assise lisant dans un paysage
33 x 78 mm

21. Femme assise lisant dans un paysage
34 x 80 mm

22. Femme brodant dans un paysage
34 x 59 mm

23. Homme agenouillé près d'une femme sous un arbre
65 x 84 mm

24. Scène de ballet dans un décor à colonne soutenant une coupole
65 x 85 mm

25. Putto dans un laboratoire de chimie
Repentirs sur gouache blanche
41 x 55 mm

26. Les enfants musiciens
38 x 59 mm

27. Une femme et un enfant dans un intérieur
38 x 53 mm

28. Femme donnant du grain à des paons
40 x 53 mm

29. Couple de cavaliers chassant le cerf
59 x 80 mm

Avec l'inscription 'Dessins de G. de St Aubin / pour la décoration/de boëtes d'orfèvrerie' dans un cartouche chantourné en bas au centre.

Provenance :

Ancienne collection Georges Dormeuil, son cachet en bas à droite (L.1146a)

Expositions :

Paris, Hôtel Charpentier, Exposition des Saint-Aubin, 7 - 29 avril 1925, catalogue par E. Dacier, Paris,1925, n° 56

Bibliographie :

E. Dacier, " Gabriel de Saint-Aubin ", Paris et Bruxelles, 1931, n°847-858

Commentaire :
Ces dessins sont présentés sur cinq rangs verticaux dans un cadre de 59 x 77 cm. sauf indications contraires, ils sont rectangulaires ou carrés.

" Il est de ces familles qui vivent d'une industrie tellement rapprochée de l'art, qu'un beau jour les enfants ou les petits-enfants sautent à pieds joints par-dessus l'industrie paternelle, et passent à l'art. Il en fut ainsi des deux Saint-Aubin, Gabriel et Augustin, qui, nourris dans l'atelier de broderie de leur père (…) s'en échappèrent tout jeunes et coururent au dessin " (Jules et Edmond Goncourt, L'Art au XVIIIe siècle, " Les Saint-Aubin ").
Les figures humaines sont innombrables dans l'œuvre de Gabriel de Saint-Aubin, " l'enragé crayonneur " (E. Dacier, Gabriel de Saint-Aubin, Paris et Bruxelles, 1931). Figures isolées de femme lisant, écrivant, dessinant, cousant, tenant une broderie, faisant de la tapisserie, jouant de la harpe ou du clavecin ; groupes de figures - et ce sont toutes les scènes de mœurs que l'on peut imaginer : on aperçoit des familles heureuses dans leur intimité, parfois on pénètre même dans leurs intérieurs rustiques ou bourgeois. Les allégories sont souvent en vue d'un projet spécifique, comme pour le 'projet de montre à gousset' daté de 1751, si proche de nos vignettes (voir catalogue de Kim de Beaumont in catalogue d'exposition 'Gabriel de Saint Aubin' New-York, Paris, 2007-2008, n° 13, reproduit p.137). Après ses trois échecs à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture pour le Grand Prix de Rome, Gabriel de Saint-Aubin va se tourner alors vers les arts décoratifs et les marchands-merciers pour vivre. Ces vingt-neuf dessins en sont l'illustration. Parmi ce lot, deux groupes se détachent (les numéros 7 à 12 et 18 à 23), par leur concordance tant formelle qu'iconographique.
Ces dessins (numéros 7 à 12 puis 18 à 23) sont deux ensembles rares de projets de boîtes d'orfèvrerie. Le premier groupe présente des putti vaquant à diverses occupations : en couple ou seul, ils jouent, se couronnent, tirent des flèches ; un seul n'est pas figuré assis au milieu de nuées, mais allongé sur un lit en une pose souvent reprise dans son corpus. Le deuxième ensemble est consacré à la gente féminine : la femme, assise ou couchée, lit, joue du clavecin, écrit, écoute les déclarations d'amour, toujours représenté dans un paysage harmonieux.
On retrouve ces mêmes thèmes sur les autres dessins du montage. Il est à noter qu'une seule illustration livre une réunion de figures au sein d'une architecture somptueuse et très théâtrale. Plusieurs saynètes dénotent d'une forte influence de Carle Van Loo (Nice 1705 - Paris 1765) : ce peintre, qui travailla à la restauration du château royal de Fontainebleau avant son départ à Rome pour l'Académie de France, fut nommé Directeur de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1763. Les datations que nous possédons sur ses illustrations de Saint-Aubin oscillent entre 1751 et 1761. Nous sommes alors en pleine période de succès pour Carle Van Loo ; ainsi ne faut-il pas s'étonner du choix de cette source d'inspiration pour un Gabriel de Saint-Aubin échouant à l'Académie, lui tournant définitivement le dos pour se consacrer au dessin, mais désireux de se faire connaître des amateurs parisiens. Ainsi, comme " les enfants musiciens ", dont l'original appartenait à la Marquise de Pompadour, sont peut-être exécutés par un autre membre de la famille Saint Aubin, comme la vignette qui suit de la Femme jouant au clavecin dans un paysage (numéros 14 et 16) peuvent-ils être rapprochés de celui de Carle Van Loo (Femme jouant au piano, dessin préparatoire).
Certaines saynètes évoquent également les 'pastorales' de François Boucher (Paris 1703 - 1770) qui aurait été le maître de Gabriel lors de l'apprentissage de ce dernier à l'Académie Royale. D'autres sont plus proches de la personnalité de notre artiste comme la scène montrant un putto dans l'atelier d'un chimiste. Gabriel de Saint-Aubin avait l'esprit curieux et étanchait sa soif d'information en participant aux nombreuses expériences données devant un public d'amateurs par les hommes de Sciences.

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