PAUL SIGNAC (1863-1935). 42 L.A.S. (2 avec dessin), 2 cartes postales a.s. et 1 carte postale signée, [1903-1932], à Maximilien Luce ; 157 pages formats divers, plusieurs à son chiffre, qqs en-têtes et adresses. Importante et très intéressante correspondance, riche en jugements esthétiques et en commentaires sur ses contemporains, les Indépendants, et sur son travail. Nous ne pouvons en donner ici qu’un aperçu. [Début 1903]. Il engage vivement Luce à moins céder aux tentations de l’alcool... Il rend compte de démarches auprès de Dresde et de Berlin ; « en ce moment nos œuvres sont exposées à Hambourg. [...] La mère Pissarro, Cocotte et le chevelu Rodolphe errent en ce moment sur le littoral, à la recherche d’un pays sans vent et à motifs où le père Pissarro les rejoindrait. […] Je travaille toujours régulièrement comme un bon bureaucrate, à l’achèvement de Sisteron et de Castellanne (2 toiles de 50) et j’ai commencé hier le Bois de Pins de Tropez – soleil couchant ; motif déjà traité, mais que je voudrais refaire, plus coloré que les précédents »… [Venise] mercredi [1904] : il engage Luce à ne pas céder au doute et au découragement : « Peignez, et peignez gaiement. Si ce que vous faites ne vous amuse pas, laissez-le de côté et entreprenez autre chose. Il est essentiel que le travail soit amusant. Cherchez donc ce précieux amusement. Pour moi, vieux, par réaction contre le lâché et le mal foutu des fauves, vous vous entêtez à vouloir trop finir. Il ne faut pas confondre le parfait avec l’achevé. […] Réussir, c’est équilibrer et simplifier et non introduire un tas de petits détails inutiles […] je crois qu’un Matisse (malgré tous ses défauts) est plus dans la tradition qu’un Desbois »… Montrichard [1905 ?], dessin à la plume d’un tableau de Luce accroché ses amis. Samedi 27 [janvier 1906 ?], il se réjouit d’apprendre le grand succès de Cross, dont le labeur trouve enfin sa récompense : « pour nous c’est la cause qui triomphe, et pour Fénéon qui terrasse ainsi les Bernheim. En outre c’est la déroute des fauves chaotiques, que ce succès de la peinture poussée, raisonnée ; leurs pochades – même heureuses – sont bien peu de chose, à côté des splendeurs définitives des toiles de notre ami »… Exhortations au courage et à la besogne, et à la recherche de motifs « plus solides et plus forts »… Saint-Tropez 11 novembre [1907], il se plaint longuement des marchands ; il est de l’avis de Luce et n’aime guère ses petites toiles. « Je sais aussi tout ce qui manque dans les autres : variété de teintes ; variété de composition… Etc. On joint une L.A.S. de Berthe Signac, au même, St-Tropez 16 juillet 1940 (2 pp. in-4).