PHILIPPE, COMTE DE LA MOTHE-HOUDANCOURT. 19 L.A.S. et 2 pièces jointes, Montblanc et Lesborges janvier-mars 1642, au maréchal de Brézé ; 40 pages in-fol. Importante correspondance du futur maréchal sur la campagne de Catalogne [La Mothe-Houdancourt sera créé maréchal le 2 avril]. Montblanc 5 janvier. Une faction ennemie dans Leyda a voulu livrer la place aux Espagnols, le jour de Noël ; la ville voudrait se fortifier : il faudrait dix ou douze mille livres pour la mettre en état de défense… 9 janvier, informations concernant la retraite de ceux qui avaient voulu se rendre maîtres de Leyda ; on n’a aucune indication de préparatifs pour un embarquement du côté de Vineros ni de Tortose, mais ils pourraient en faire à Majorque ou à Carthagène… 10 janvier, les ennemis ont attaqué la petite ville de Vanderel, après l’avoir sommée : « Ils ont aplique le petard et les habitans se sont sy bien deffandus quils en ont tué deux cens »… 13 janvier, protection de la frontière du côté de Hortès… 14 janvier : « Il est arrivé a Taragone une galeres, et cinq cens hommes de pied de la garnison de Tortoze qui estoit composee de mil, mon opinion est quils veullent faire quelque embarquement a quoy je veilleray »… 22 janvier, il n’a disposé que de 2000 livres des fonds destinés aux fortifications de Leyda ; il a procédé à la réparation des places frontières ; il envoie la relation d’un combat (2 pièces jointes, racontant son combat du 17 contre les Espagnols, entre Vals et Villelongue)… 23 janvier, recommandation d’une députation de Leyda… 30 janvier, les derniers renseignements indiquent des pertes plus grandes chez les ennemis, surtout en officiers ; « jay avis quils sont toujours ensemble vers Mousson et Fraques, et […] veulent marcher du coste de Tortoze, soit pour sembarquer a quoy je ne vois aucun preparatif ou pour me pousser (comme ils en ont lordre) avant que les recreues soient arrivées »… 3 février, pour faire prendre et recruter des soldats qui, sortis du service, se sont faits valets en Catalogne ; mouvement de l’ennemi avec du canon et des barques sur la rivière, vers Ayetonne, du côté de Leyda… 4 février, félicitations sur le combat du maréchal, très avantageux pour les affaires du Roi ; depuis, ceux de Tarragone n’ont point bougé, et ceux à une lieue d’Ayetonne demeurent sans rien entreprendre… 11 février, recommandation du père abbé de Poblet, dévoué au service du Roi… Lesborges 17 février, passage de la rivière au-dessous d’Ayetonne par 4000 hommes de pied espagnols et 1500 chevaux, au village de Saroque, à deux lieues de Leyda. « Je m’en suis venu en ce lieu avec cinq regiments de cavalerie, qui font environ huict cens chevaulx, et quatre cens mousquetaires »… Montblanc 19 février, au bruit de sa marche, les Espagnols qui assiégeaient le château de Saroque se sont retirés, avec quelques pertes ; il est revenu à Montblanc pour arrêter l’ennemi qu’on dit marcher par la montagne pour rejoindre ceux de Tarragone ; demande de renforts… 24 février, envoi de deux prisonniers de l’armée de Tarragone… 25 février, à propos du voyage de M. d’Argenson à la Cour : « je prend la liberte de luy dire, que si le fond nest armé au commencement davril, et que les troupes demeurent sans argent quelles se ruyneront en peut de temps, particulierement la cavalerie »… 27 février, l’entrée du maréchal dans Barcelone a produit le meilleur effet sur les populations ; observations sur le siège de Constantin par les ennemis, « le plus mauvais party pour eux » ; lui-même a pourvu aux places les plus importantes : Leyda, Ballaquiers, Almenas, Algaire, Ayetonne etc. 28 février, il faut changer les gouverneurs du pays et des places du côté d’Hortès, « et y mettre des personnes qui ne soient pas des lieux parce quils ont trop de liaison avec la duchesse [de Cardonne] dont ils sont le plus part sujects, et avec les aragonnois ou ils ont tous des parans, par le moyen de quoy ils peuvent bien faire du mal »… 4 mars, attaque de Constantin : « apres huict jours de siege, et sept cens cinquante coups de canons tires, et plus de cent cinquante bombes, les ennemis ont faict jouer leurs mines, qui a faict sauter la moistié du château, et les notres ont esté pris a discrection. Jamais gens nont sy bien faict et ne se sont sy bien deffandus. Jay envoye un trompette au marquis de la Ynoyosa pour luy faire scavoir que sil les maltraicte, il en sera faict de mesme a tous les prisonniers que nous tenons »… 5 mars, des vaisseaux et galères venant de Roussillon sont arrivés à Tarragone ; les troupes du marquis de Tarragone, jointes aux autres, formeront un corps considérable ; les Catalans sont peu nombreux et en très mauvais état, faute d’avoir été payés ; « les ennemis nont que deux partis a prandre, qui sont de me pousser ou daller du costé de Villefranche »… On joint une L.S. à M. d’Argenson, Montblanc 16 janvier 1642, à propos des desseins des ennemis sur Leyda et Balaguiers, les traîtres à la frontière et la débandade des troupes catalanes (2 p. in-fol.). Plus 6 l.s. ou l.a.s. à lui adressées ou à M. de Roglos, gouverneur de Leyda, concernant les opérations dans le pays (Balaguier, Almenas et Leyda janvier 1642).