Commentaire :
Les Ifugao du nord de l'île de Luzon (philippines) vivent isolés à l'intérieur des montagnes, dans des centaines de villages disséminés et leurs riziéres en terrasse sont parmi les belles réalisations agricoles du monde.
Ils sont connus par leurs statues ancestrales appelées "Bubul" qui vont souvent par paires et protégent les récoltes de riz.Ces statues représentent des personnages debout mais légérement accroupi bras droits ou croisés appuyés sur les genoux.
Ce rarissime récéptacle anthropomorphe est un type tout a fait inhabituel de punamhan ou "boite de prête".
Les punamhan sont généralement de simples boites rectangles décorés aux deux extrémités de têtes de cochon.
Ce receptacle fait partie d'un minuscule corpus de trois dans le monde: outre celui présenté ici, nous en connaissons un au Fowler Museumof Cultural History de Los Angeles n°LX80-268 (Father Gabriel Casal et alii, the people and art of the Philippines, , Museum of cultural history, los Angeles, 1981, pp.250), ces receptacles sacrés étaient gardés précieusement dans les greniers à riz à côté des statues Bulul.Le punamhan de Los Angeles aurait été utilisé dans un rituel contre certaines maladies suite à une épidémie de cholera au début du siécle.
La datataion au C14 de status bulul a permi de repousser l'ancienneté de cet art de plusieurs siécles: une statue fut datée du XV e siécle (petty Benitez Johannot, "le plus ancien Bubul connu", in Arts and cultures, n°1, 200, pp.94-107) tandis que le punhamhan de la collection de grunne remontrait à la seconde moitiée du XIX e siécle.
En conclusion, citons le commentaire d'un grand architecte, jean-Michel Wilmotte, sur le punhaman de la collection Barbier-Mueller, "choisir ce reliquaire Ifugao revient à un coup de foudre.En effet, pour moi, l'architecte qui a fait cette oeuvre est un grand architecte.Elle est structurée comme une construction"( cfr.Jean-Michel Wilmotte dans Jean-paul Barbier-Mueller, 5000 ans de figures humaines, cent regards sur les collections Barbier-Mueller, Hazan, Paris, paris, 2000, pp.99