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Paul-Albert BESNARD (1849-1934)
L’Ile heureuse
Estimation :
15 000 € - 20 000 €
Vendu:
17 002 €

Détails du lot

L’Ile heureuse
Huile sur toile (Toile d’origine)

Signée ‘ABesnard’ en bas à gauche

"L'ILE HEUREUSE", OIL ON CANVAS, SIGNED, BY P.-A. BESNARD

Provenance :

Collection particulière, Grèce

Commentaire :
'L'Ile heureuse' d'Albert Besnard lui fut commandée pour orner le Salon du Bois du pavillon de l'Union Centrale des Arts Décoratifs lors de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris. Le décor du pavillon avait été commandé au décorateur Georges Hoentschel sur le thème du cabinet d'amateur dans le goût du XVIIIe siècle.

Le Salon du Bois fut orné de boiseries en platane d'Algérie, d'une tapisserie à fond rose dessinée par Adrien Karbowsky et de pièces de mobilier. Le tableau de Besnard, mesurant plus de 4 mètres de haut et de large, y figurait en bonne place (Fig. 1). Il est aujourd'hui conservé au musée des Arts Décoratifs à Paris.
Notre tableau, de dimensions plus modestes, ne présente que peu de variantes avec l'œuvre présentée à l'Exposition Universelle. Chantal Beauvalot indique qu'il est délicat de savoir s'il constitue un avant-projet pour le décor de 1900 ou une reprise de la composition par l'artiste à la suite d'une commande1. En effet, l'article 6 du projet de convention de Jules Maciet pour la commande de 1900 autorisait le peintre à " reproduire son œuvre à son bénéfice propre (…) après la clôture de l'exposition (2)".

Conformément au thème donné pour le décor du pavillon de l'UCAD, Besnard s'inspire de l'art du XVIIIe siècle français et plus particulièrement de l'une de ses œuvres les plus significatives : 'Le Pèlerinage à l'Ile de Cythère' d'Antoine Watteau, datée de 1717 et à l'origine du genre de la fête galante.

C'est bien une fête galante qu'Albert Besnard nous propose ici avec cette île peuplée de faunes et de femmes vêtues de blanc, accueillant les nouveaux arrivants. Emile Gallé décrivait la composition de Besnard comme " une fenêtre sur le rêve, une île belle, asile de la Pensée et de l'Art (…). Là vient aborder le poète, l'apôtre de la beauté vraie, tandis qu'à l'entour les cimes en révolte provoquent le ciel et la nuée (3)."

Nous remercions Madame Chantal Beauvalot pour son aide à la rédaction de cette notice.

1- Correspondance en date du 22 novembre 2011.
2- Archives de l'Union Centrale des Arts Décoratifs.
3- Emile Gallé, " Le Pavillon de l'Union centrale des Arts décoratifs à l'Exposition universelle ", Revue des Arts décoratifs, 1900, n° 20, p. 221

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