Finement brodé de fils dorés sur feutre bleu pétrole, les pans et le dos richement décorés de grandes palmettes et motifs végétaux, les bordures appliquées d’un gros ruban, doublé d’un coton imprimé rouge, usures, petits manques.
Haut. : 113 cm ; Larg. : 27 cm (à l’épaule)
Ce manteau sans manche au décor élaboré et luxueux est typique des costumes portés par les femmes de Ioannina, capitale de la région d’Epire. Cette région est demeurée sous contrôle ottoman jusqu’en 1913 et ces textiles évoquent le mélange des influences ottomanes et grecques.
Portés par les femmes des communautés musulmane et chrétienne des Balkans avec certaines variations locales, ces pirpiris sont fait en feutre bleu, rouge ou noir et richement brodés par des artisans itinérants, les Terzides. Cette technique dite terzidiko se caractérise par l’usage de fils d’or cousus sur le feutre avec des fils de soie dont les points sont dissimulés. Les motifs de palmettes, feuilles et rosettes sont dessinés sur une feuille appliquée sur le manteau puis enlevée une fois la broderie achevée. Un exemple de feutre noir est conservé au Musée Bénaki, Athènes (EE 1637).
Ces manteaux de fête et d’apparat sont transmis de mère en fille, portés sur une chemise de soie, des pantalons, une robe de brocard et des chaussures brodées.