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RARE CÉNOTAPHE EN ALBÂTRE
Asie centrale ou Inde, daté 20 safar 893 H/4 février 1488
Estimation :
20 000 € - 30 000 €
Vendu:
34 000 €

Détails du lot

Asie centrale ou Inde, daté 20 safar 893 H/4 février 1488

Monolithe d'albâtre blanc sculpté, la partie supérieure décorée d'inscriptions arabes en calligraphie thuluth dans des médaillons polylobés, le champ principal sculpté d'une niche ou mihrab orné d'une grande mandorle fleuronnée, chaque face latérale sculptée d'un cartouche inscrit en persan en style thuluth au-dessus d'un rinceau de palmettes, l'extrémité inférieure manquante.
Dim. : 38 x 92 x 22 cm

Provenance :
Ancienne collection António Mendes Cabral, découverte dans sa résidence de
Santerem, 23 rua de Joâo Afonso en 1912
Ancienne collection António Branco Cabral, avant 1941
Collection particulière portugaise

Publication :
Mário J. Barroca, Epigrafia Medieval Portuguesa (862-1422), vol. III, Lisbonne, 2000, p. 71-72 ; A. R. Nykl, " Arabic Inscriptions in Portugal ", Ars Islamica, XI, 1946, p. 169-171 ; Joaquim Figanier, " A Inscriçao arabo-persa de Santarém ", Petrus Nonius, IV, 1941, p. 59-63.

A Rare Carved Alabaster Cenotaph for a Military Commander, Timurid Central Asia or Sultanate India, Dated 20 Safar 893 H/4 February 1488

Les inscriptions sculptées sur ce cénotaphe ont été lues par Henri Massé (m. 1969), célèbre orientaliste, qui les a consignées dans un document daté du 8 mars 1941. Le texte arabe sur le haut du cénotaphe contient la shahada et des invocations au Prophète Muhammad, à 'Ali et aux imams shiites. Le texte persan sur le pourtour de la tombe contient des invocations au défunt et la date de son décès, le 20 safar 893 H/4 (ou 5) février 1488. La titulature du défunt contient deux fois le mot sawar (" qui chevauche ") et se réfère à lui en tant que " seigneur du champ de bataille ", suggérant qu'il était un militaire de haut rang.
La forme de ce cénotaphe est typique de la période timouride, et particulièrement des exemples associés à l'Afghanistan dans la seconde moitié du XVe siècle. Cette forme en parallélépipède s'élève le plus souvent sur une base évasée, absente ici. Le décor calligraphique suit les pourtours de chacune des faces, agrémenté de rinceaux de palmettes. Une niche est souvent sculptée sur la partie supérieure, abritant une lampe de mosquée, des palmettes ou bien une mandorle, tel que c'est le cas ici. Les tombes du complexe de Sultan Husayn Bayqara (m. 1506) construit à Hérat vers 1492-93 sont parmi les exemples les plus luxueux de ces cénotaphes.

Plusieurs exemples connus sont sculptés en pierre noire, tel qu'un cénotaphe conservé au Isabella Gardner Museum, Boston (SI2w2), un autre au Victoria and Albert Museum, Londres (973-1901) et deux exemples vendus chez Christie's à Londres le 23 avril 1996, lot 198 et le 7 octobre 2008, lot 150. En revanche, les exemples en pierre blanche, albâtre ou marbre, semblent plus rares : il est possible qu'ils proviennent d'au-delà des frontières timourides, le style ayant essaimé en Inde, au Deccan et dans l'empire moghol. Une origine indienne a ainsi été suggérée pour deux cénotaphes de pierre blanche vendus chez Christie's le 5 octobre 2010, lot 33 et le 11 avril 2000, lot 315.

Ce cénotaphe a été découvert avant 1912 à Santarém, une ville du centre du Portugal, où il était inséré dans une niche architecturale décorant un patio. La présence portugaise en Inde et le long du golfe arabo-persique est établie depuis la fin du XVe siècle, et durera plusieurs siècles. Il est très probable que ce cénotaphe ait été rapporté de l'Iran ou de l'Inde par un marchand portugais.

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