En laine et soie, d'après les cartons de Jean-Baptiste Blain de Fontenay (1653-1715), Guy Louis Vernansal dit Le Vieux (1648-1729) et Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699)
435 x 334 cm
A tapestry from the Royal Manufacture of Beauvais
171.3 x 131.4 in.
Une vision de la Chine à la fin du XVIIe siècle à Versailles
Une première tenture chinoise en soie, laine et fils d'or et d'argent est tissée par la Manufacture royale de tapisserie de Beauvais entre 1684 et 1690 et achetée par le duc du Maine, fils de Madame de Montespan et de Louis XIV, alors fasciné par les récits des jésuites de retour de missions d'évangélisation en Extrême-Orient. Cette première version est considérée comme disparue lors la Révolution française. Exceptionnelle par la qualité des matériaux employés et l'excellence des cartonniers Guy Louis Vernansal (1648 - 1729), Jean-Baptiste Monnoyer (1636 - 1699) et Belin de Fontenay (1653 - 1715), cette tapisserie s'inscrit comme une œuvre majeure de la tapisserie française de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle.
L'engouement autour de cette tenture amène la Manufacture à entreprendre plusieurs retissages d'une très grande qualité au cours du XVIIIe siècle. L'évolution du goût des différents commanditaires entraine, au fil du temps, de petites variations du décor, notamment des bordures.
La tenture est composée de neuf scènes illustrant la vie de la cour de Chine sous les règnes des empereurs de la dynastie Qing Shun-chi' (1644 - 1662) et plus particulièrement Kangxi (1662 - 1723) : Les Astronomes, Le Thé de l'Impératrice, Le Retour de la chasse, L'Embarquement de l'Empereur et L'Embarquement de l'Impératrice formant un diptyque, La Récolte des ananas, La Collation, L'Audience de l'Empereur et celle du George V : L'Empereur en voyage.
Cette tapisserie illustre l'Empereur Kangxi, installé dans un palanquin porté par quatre serviteurs, suivi d'une escorte à cheval dont le porte-drapeau monte un cheval blanc. Son cavalier tient un étendard orné d'un dragon rouge. Le cortège, dirigé vers la gauche, s'approche du Palais Impérial.
Conçue comme un décor, la tenture chinoise doit être appréhendée comme l'une des premières grandes Chinoiseries françaises. Elle préfigure la fascination de la Cour pour les arts décoratifs d'Extrême-Orient et leur influence progressive sur les productions françaises. A cet égard, la Manufacture de Beauvais sollicite François Boucher pour remettre au goût du jour ce thème et tisse, entre 1742 et 1746, une seconde tenture chinoise d'après ses nouveaux cartons.
Aujourd'hui, avec la mondialisation, l'incroyable essor de la Chine et la réouverture de la route de la Soie notre tapisserie trouve un écho dans l'actualité.
A vision of China at the end of the 17th century in Versailles
A first Chinese wall hanging in silk, wool and gold and silver threads was woven by the Royal Tapestry Factory of Beauvais between 1684 and 1690 and purchased by the Duke of Maine, son of Madame de Montespan and Louis XIV, who was at the time fascinated by the stories of the Jesuits, who were returning from their evangelizing missions in the Far East. This first version is considered to have disappeared during the French Revolution. It stands out for the exceptional quality its materials and the excellence of its manufacturers, Guy Louis Vernansal (1648 - 1729), Jean-Baptiste Monnoyer (1636 - 1699) and Blin de Fontenay (1653 - 1715). These two factors make it a part of the major French tapestry works of the late 17th century and the early 18th century.
The enthusiasm for this tapestry led the Manufacture to undertake several very high-quality copies during the 18th century. The evolution of the taste of the various sponsors leads, over time, to small variations in the decor, especially on the edges.
The tapestry is composed of nine scenes illustrating the life of the Chinese court during the reigns of the emperors of the Qing Shun-chi' dynasty (1644 - 1662) and more particularly of the Kangxi dynasty (1662 - 1723): Les Astronomes" (Astronomers), "Le Thé de l'Impératrice" (The Empress's Tea), "Le Retour de la chasse" (The Return after the Hunt), "L'Embarquement de l'Empereur" (The Embarkation of the Emperor) and "L'Embarquement de l'Impératrice" (The Embarkation of the Empress), "La Récolte des ananas" (The Pineapple Harvest), "La Collation" (The Snack), "L'Audience de l'Empereur" (The Audience of the Emperor) and that of the George V: "L'Empereur en voyage" (The Emperor on a journey).
This tapestry illustrates the Kangxi Emperor, sitting in a palanquin carried by four servants, followed by a mounted escort whose flag-bearer rides a white horse. His rider holds a flag decorated with a red dragon. The convoy, directed to the left, approaches the Imperial Palace.
This Chinese tapestry, designed to serve as decoration, is to be considered one of the first great French chinoiseries. It prefigures the fascination of the Court for the decorative arts of the Far East and their progressive influence on French productions. In this regard, the Manufacture de Beauvais asked François Boucher to "revive" this theme and weaved, between the years 1742 and 1746, a second Chinese wall hanging from his new drawings.
Today, with the globalization, the incredible rise of China and the reopening of the Silk Road, our tapestry finds an echo in our time.