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PROUST, Marcel
Correspondance autographe signée.
Estimation :
20 000 € - 30 000 €
Vendu:
24 700 €

Détails du lot

Correspondance autographe signée.

1907-1917.

Ensemble de 82 p., divers formats, en un vol. in-12 (20 x 13,2 cm), maroquin incarnat, deux filets dorés en encadrement des plats, dos à nerfs ornés de filets dorés, tête dorée (V. Grandchaud).

Cette correspondance réunit 19 lettres autographes signées adressées à Jeanne Pouquet, 1 L. A. S. adressée à Marie Scheikévitch, 2 cartes pneumatiques adressées à Gaston Arman de Caillavet et un fragment de L. A. S. (numéroté 9).

Proust félicite son ami Gaston pour sa conduite « si belle, si parfaite » et évoque « ce grand plaisir qu’on a au vaudeville, au lieu de la déception d’un roman gâché, la bonne surprise d’une pièce parfaite. »

À Jeanne, il écrit « alors je vous guérirai. Et si je n’y parviens pas, je demanderai à Gaston de vous confier à moi, ce qui n’a rien de bien compromettant et je vous amènerai à Berne consulter Dubois et vous serez guérie. » Ou, à propos de sa fille Simone : « Comme on peut aimer des types physiques opposés ! Car me voici amoureux de votre fille. Comme elle est méchante d’être si belle car c’est son sourire qui m’a rendu amoureux et qui a donné sa signification à toute sa personne, et si elle avait été grincheuse, comme je serai tranquille. »

À Marie Scheikévitch, Proust donne quelques explications sur la conduite de Montesquiou : « La mauvaise humeur de Montesquiou n’était pas contre vous, mais contre une personne que cela me chagrine de voir méconnaître (ceci ne veut pas dire que je n’eusse pas été chagrin si c’eût été vous). »

Marcel Proust était proche de Gaston Arman de Caillavet, avec qui il a fait connaissance à la fin de son service militaire, en 1889. À tel point qu’il s’en est inspiré pour le personnage de Robert de Saint-Loup dans La Recherche.
Proust s’imaginera amoureux de la fiancée de Gaston, Jeanne Pouquet, qui sera elle aussi source d’inspiration pour le personnage de Gilberte. Proust refusera pourtant d’être garçon d’honneur pour le mariage de Gaston et Jeanne, en 1893. Il s’intéressera également à leur fille Simone, dont il fera le personnage de mademoiselle de Saint-Loup. Simone de Caillavet épousera en secondes noces, en 1926, l’écrivain André Maurois.
Ce recueil, qui porte son ex-libris, a été établi pour elle.

La plupart des lettres de ce recueil ont été reproduites en 1929 dans Quelques lettres de Marcel Proust… Six d’entre elles semblent ne pas figurer dans l’ouvrage, du moins dans leur intégralité. La lettre Marie Scheikévitch est reproduite dans les Lettres à Madame Schékeivitch.
Marie Scheikévitch, épouse du compositeur Pierre Carolus-Duran, tenait un salon littéraire et fut pour Proust, mais aussi pour Cocteau, une amie et une source de rencontres dans le milieu littéraire. Elle suivit de manière rapprochée la réalisation de la Recherche, dont elle dit qu’elle avait « l’impression de voir l’envers d’une tapisserie dont je ne pourrais comprendre le dessin et le sens que lorsque son auteur m’en aurait révélé la face. » (Marie Scheikévitch. Souvenirs d’un temps disparu. 1935, p. 132.)

PROVENANCE :
Simone André Maurois (ex-libris).

BIBLIOGRAPHIE :
Quelques lettres de Marcel Proust… Paris, Hachette, 1929.
Lettres à Marie Scheikévitch. Paris, Librairie des Champs Élysées, 1928.

Coins un peu émoussés, légères éraflures sur le premier plat, coiffes très légèrement frottées, dos très faiblement passé. Deux lettres et une enveloppe non montées, une lettre froissée, quelques petites déchirures sans manques.

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