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François-Marius GRANET (1775-1849)
L'atelier du peintre, avec la Cène de Léonard de Vinci
Estimation :
15 000 € - 20 000 €
Vendu:
13 000 €

Détails du lot

L'atelier du peintre, avec la Cène de Léonard de Vinci
Huile sur toile (Toile d'origine)

(Restaurations)
Sans cadre

The studio of the artist, with Leonardo's Last Supper, oil on canvas, by Fr. M. Granet

Commentaire :
L'artiste s'arme de sa palette afin de porter les derniers coups de pinceaux à une toile qui semble sur le point d'être achevée. Les arêtes de lumière à son angle supérieur gauche nous rappellent la préparation blanche, intégralement étouffée par les assauts bruns et obscurs répétés du peintre. Même la lumière pénétrant la scène par la fenêtre ouverte à gauche ne peut éclairer l'esprit du spectateur. Seuls l'artiste et les moines à sa droite sont dans le secret de ce que ce tableau réserve. Au contraire de l'immense toile figurée et parfaitement identifiable, La Cène qui s'impose dans la composition ; comme si notre artiste, dans une sincère leçon d'humilité, ne concevait pas l'idée d'imposer sa petite peinture face à l'éternelle vérité, comme un souffle divin, que suscitèrent les œuvres de Léonard de Vinci. Car il s'agit bien d'un subtil autoportrait que nous présentons. En effet, nommé conservateur en titre des peintures du Louvre en 1826, François-Marius Granet obtient à ce titre, un atelier sous les toits au troisième étage de la Galerie du Bord-de-l'Eau du musée. La vue que nous propose l'artiste constitue l'intérieur de cet atelier, qu'il aimait à immortaliser dans ses œuvres comme dans Léontine peignant conservé au Musée Magnin à Dijon ou encore dans son Padre Pozzo peignant entouré de religieux de son ordre (fig. 1), dans lequel nous reconnaissons l'impressionnante charpente à la Mansart.
Celui que l'on surnommait " le moine " surtout pour son amour des cloîtres et les nombreuses représentations qu'il en faisait, était un grand religieux, plaçant sa foi au cœur de l'exercice de son métier. Notre tableau témoigne de cette approche toute singulière. Comme un grand sacerdoce, Granet se prosterne devant la peinture sacrée de ses illustres prédécesseurs de la Renaissance italienne. L'artiste par cette petite huile se fait implicitement le prophète de la vie monastique et du sacrifice qu'elle implique. A la manière de ces moines qui ont consacré leur vie à Dieu par la prière, François-Marius Granet la Lui consacre également par la peinture. Et c'est encore dans une démarche d'humilité qu'il figure au premier plan, sournoisement caché à l'ombre d'une malle, un chat noir, symbole du mal tentateur, rappelant l'inaliénable condition d'homme pécheur à laquelle il ne peut échapper.

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