Notre composition est préparatoire au décor de la galerie des Métiers à l'Hôtel de Ville de Paris, peint entre 1888 et 1892 sur commande de l'Etat. Nous connaissons une esquisse peinte de mêmes dimensions avec quelques variantes pour le même décor, non utilisée par l'artiste (voir ''Pierre-Victor Galland (1822-1892) : un Tiepolo français au XIXe siècle', cat. exp., Roubaix, Beauvais, 2006- 2007, p. 23, fig. 168).
Cette commande, pour laquelle Galland travaille en étroite collaboration avec l'architecte Théodore Ballu qui reconstruit l'ancien palais municipal détruit par un incendie lors de la révolte de la Commune en 1871, est l'une des plus importantes de la Troisième République. Favori face aux propositions de Blanchon et Raffaëlli, Galland exécute une série d'esquisses sur le thème de l'histoire universelle du travail pour décorer treize travées voûtées, séparées par des arcs et reposant sur des pilastres. Les médaillons allégoriques sont placés aux extrémités des voûtes.
Cette période correspond à la fin de la carrière de décorateur de Galland, débutée en 1851 au sein d'hôtels particuliers parisiens (Hôtel Cail aujourd'hui mairie du VIIIe arrondissement, musée Jacquemart-André, hôtel de Madame de Cassin) avant d'exporter sa manière de décorer caractéristique du Second Empire aux Etats-Unis (à Norwalk pour Legrand-Lockwood) et en Russie, où il reçoit une commande du prince Narischkine pour son palais de Saint-Pétersbourg. Son répertoire puise dans l'art de la Renaissance et de la peinture française du XVIIIe siècle et multiplie les allégories et figures mythologiques.