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Paul ÉLUARD - Pablo PICASSO
LA BARRE D'APPUI
Estimation :
40 000 € - 60 000 €
Vendu:
50 023 €

Détails du lot

LA BARRE D'APPUI

Paris, Éditions " Cahiers d'art ", 1936, grand in-8°, en feuilles, non coupé, couverture d'éditeur avec étiquette de titre sur le premier plat.

ÉDITION ORIGINALE.

Printemps 1936 : naissance d'une amitié fraternelle.
Paul Éluard (1895-1952) et Pablo Picasso se rencontrent vers la fin de 1935 dans l'entourage de Christian Zervos, fondateur des Cahiers d'art. Éluard s'écarte alors du surréalisme dogmatique régi par Breton pour revenir à un langage plus simple. Quant à Picasso, il est à la fois aux prises avec une vie sentimentale compliquée et avec la critique, qui dénonce comme une impasse son approche iconoclaste de la peinture par laquelle il tente d'exprimer la violence de son débat intérieur. Une grande complicité naît très vite entre les deux hommes que resserrent bientôt leur sensibilité politique et leur commun engagement pour la cause des républicains espagnols.
Éluard consacrera plusieurs textes à Picasso et à son œuvre ; La Barre d'appui est le premier des nombreux ouvrages du poète que le peintre illustrera.

3 gravures à l'eau-forte et aquatinte au sucre de Pablo Picasso (1881-1973).
Comme en écho aux 10 poèmes d'Éluard, l'artiste compose trois portraits féminins qui donnent à l'ensemble le rythme d'un triptyque : Nusch [Éluard], dont la figure inspire alors la plupart des œuvres du poète et à qui la plaquette est dédiée ; Femme endormie : Marie-Thérèse Walter, que Picasso a rencontrée vers 1926 et dont il a, secret jalousement défendu, une fille ; Femme surréaliste : portrait de Dora Maar, jeune photographe moitié yougoslave que vient tout juste de lui présenter Éluard et dont la personnalité bouleverse immédiatement le peintre.
Picasso met ici en œuvre une technique que lui a révélée il y a peu le taille-doucier Roger Lacourière : l'aquatinte au sucre. Le procédé, qui offre de pouvoir très librement " peindre " son sujet directement sur la plaque de cuivre avant de faire mordre celle-ci à l'acide, est d'emblée très apprécié par l'artiste qui l'emploiera dès lors régulièrement.

L'exemplaire est soigneusement conservé dans
une chemise et un étui bordés de maroquin rouge.

Édition limitée à seulement 40 exemplaires, tous sur japon ancien des Manufactures impériales et signés au crayon par l'auteur et l'artiste.

Dimensions : 211 x 157 mm.

Bibliographie :
Cramer (P.), Pablo Picasso. Les Livres illustrés. Genève, Cramer, 1983, pp. 76-77, n° 26 ; Peyré (Y.), Peinture et poésie, Gallimard, 2001,
pp. 136, 235-236, n° 40 ; Flynn Johnson (R.), Artist's Books in the Modern Era, 1870-2000, London, Thames & Hudson, 2001, p. 127,
n° 62 ; Daix (P.), Dictionnaire Picasso, Laffont, 1995, pp. 32, 293-300, 535-541 et 901-909 ; Spies (W.), Éluard et ses amis peintres, Pompidou, 1983, pp. 161-171 ; Éluard (P.), Œuvres, I, NRF, La Pléiade, 1968, pp. 483-490 et 1474-1475 ; Gateau (J.-Ch.), Paul Éluard ou le frère voyant, Laffont, 1988, pp. 230-239.

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