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1935 BUGATTI TYPE 57 COACH VENTOUX
1935 BUGATTI TYPE 57 COACH VENTOUX Titre de circulation luxembourgeois Châssis 57344 Moteur 265
Estimation :
280 000 € - 360 000 €
Vendu:
403 149 €

Détails du lot


Titre de circulation luxembourgeois
Châssis 57344
Moteur 265

- Moteur refait à neuf
- Excellente provenance
- Historique limpide

LA DEUXIEME SERIE DES COACH SUR CHASSIS TYPE 57
Cette nouvelle série fait suite au premier dessin de 1934 qui donna naissance à un peu plus de 50 carrosseries de juin 1934 à aout 1935. Le dessin du Coach Ventoux deuxième série, présenté au Salon de Paris en octobre 1935, montre une ligne de pavillon plus fluide qui vient sans rupture se prolonger par la malle intégrée. La première voiture est terminée le 28 septembre 1935 pour être exposée au grand Palais au Salon début octobre. Il s'agit du Coach châssis 57329.
La voiture présentée à la vente aujourd'hui est approximativement la dixième caisse construite de cette série qui prendra fin en octobre 1936 et comportera environ 30 voitures. Le rythme de production des coach Ventoux est de quatre en décembre 1935, cinq en janvier 1936, sept en février, cinq en mars, quatre en avril, trois en mai et un dernier en août 1936.

LE COACH VENTOUX CHASSIS 57344
La voiture sort de l'atelier de carrosserie le 3 février 1936. La caisse est de couleur noire intérieur cuir porc. Le véhicule est vendu le 10 février 1936 au concessionnaire Bugatti de Nantes Henri MATILE. Son grand magasin d'exposition est dans cette ville au 20 rue Racine. La voiture lui est facturée 57.608 ff. Ce prix est le tarif consenti à tous les agents pour ce nouveau modèle. Henri Matile avait commandé la voiture au tout début de l'année. Elle va lui servir de véhicule de démonstration pendant deux mois. L'agent a déjà fait immatriculer le véhicule le 14 janvier 1936, soit deux semaines avant même qu'il ne soit sorti de carrosserie. La plaque issue à cette date porte le numéro 8795 JH 3. Ce n'est que le 8 avril 1936, après deux mois d'utilisation en démonstration clients ou en présentation dans la grande vitrine du 20 rue Racine, que la voiture est acquise par son premier propriétaire privé. Marcel RINEAU, domicilié 20 rue Franklin à Nantes, est un entrepreneur spécialisé dans l'installation de chauffage. L'entreprise est déjà ancienne. On lui doit l'installation du chauffage central dans des bâtiments historiques tels le Théâtre de Fontenay le Comte en 1924. Le siège de l'entreprise se situe encore aujourd'hui au 46 Boulevard Prairie au Duc, mais la famille n'est plus aux commandes de l'affaire. Marcel Rineau ne possédera pas d'autre Bugatti que son coach 57344. Vers 1939, un accident près de Saintes en Charente-Maritimes, endommage fortement le pavillon, après une sortie de route Il est possible qu'à l'issue de cette péripétie, le véhicule soit repris par l'agent Matile. Le 17 mars 1939, la Bugatti est immatriculée dans le département de la Seine sous le numéro 7600 RM 3. Près d'un mois plus tard, la voiture est de retour en Pays de Loire, reprise par Henri Matile le 26 avril 1939. Le véhicule reçoit alors la plaque 2751 JH 5. Peu de temps avant la déclaration de guerre, le 11 aout 1939, l'exact jour de la disparition accidentelle de Jean Bugatti, l'agent H.Matile trouve à son ancien coach de démonstration, un amateur dans la région toulousaine.
La voiture est enregistrée sous le numéro 9004 FS 5 à la Préfecture de Haute Garonne ce 11 aout 1939 au nom de P. GUGGENHEIM, domicilié 42 chemin de Payssat à Toulouse. Le 11 novembre 1942 les troupes allemandes envahissent la zone non occupée et arrivent dans la ville rose. Ils s'empressent de réquisitionner les belles demeures. La Bugatti échappe à leur convoitise. Elle est revendue le 3 aout 1943 à Jean Maxime TROUVE, 28 rue Peyrolière à Toulouse. Il n'en est que l'intermédiaire puisque le 6 août, la voiture est enregistrée au nom de la " Compagnie Industrielle des Produits Agricoles " à Salies de Salat. Le Coach Ventoux y réside jusqu'à la fin de la guerre avant d'être cédé le 26 mars 1946 à Georges LOUBET, chemin Maubec, Saint Martin du Touch, banlieue de Toulouse. Quatre mois plus tard la voiture trouve un nouvel acquéreur dans la région Picardie. Elle fera le voyage de l'exode à l'envers remontant de Toulouse sur Amiens qu'elle trouve meurtrie depuis les bombardements de mai 1940. Son nouveau propriétaire est directeur d'une importante fabrique de caoutchouc manufacturés. " Les Etablissements HARTLEY et PONS ", dont le siège social est à l'Usine de la Croix-Rompue à Amiens. Notons que la société possède également des maisons à Paris, Nantes et Toulouse. Il est possible que le directeur M. Pons ait découvert l'auto lors d'un déplacement dans l'une de ses succursales restée opérationnelle après le martyr d'Amiens. Cette société est née au sortir de la grande guerre: vers 1921, un soldat britannique, le capitaine Harry HARTLEY, démobilisé en août 1919 décide de rester en France, où il a déjà épousé une jeune amiénoise en janvier 1918. Il s'associe alors avec M. Pons dans la vente de pneumatiques, le regommage et la réparation par vulcanisation d'enveloppes et chambres à air. H. Hartley était déjà dans le négoce automobile avec l'Australie, quand la guerre le trouve en 1914. Il sera tué au moment de l'exode en 1940, lors de l'avancée allemande sur la Somme. Son associé Maurice Pons développe après guerre la fabrication de caoutchouc moulé. Plusieurs brevets seront pris vers 1955 concernant des dispositifs de transports et protections des bouteilles ainsi que pour la fabrication de bottes en caoutchouc toilées par moulage. La Bugatti est immatriculée le 23 juillet 1946 au nom de la " Société HARTLEY et PONS " à Amiens. Le véhicule reçoit la plaque 3886 XP 6. Le 16 janvier 1947, la voiture passe en nom propre à " Pons Maurice Industriel, 450 route de Paris, Amiens ". Un an après son arrivée en Picardie, le Coach est revendu à un amateur parisien qui possède des attaches dans le pays car sa famille a pris l'habitude d'une villégiature à Cayeux sur Mer, dans l'Estuaire de la Somme depuis avant 1914.
Ainsi le 13 juin 1947, la Bugatti est immatriculée au nom de Jean TURCK domicilié à Paris ou Cachan. Il semble que J. Turck circule avec l'auto depuis quelque temps, avant de l'immatriculer à son nom comme nous le prouve une photo extraite de ses archives montrant la plaque 3886 XP 6. En juin 1947, la voiture reçoit l'immatriculation 2482 RP 8 issue dans le département de la Seine. L'histoire de cette Bugatti nous a amené à retrouver et discuter avec Jean Turck. Celui-ci porte fièrement ces 101 ans et sa mémoire de son époque Bugatti est tout à fait claire. Notre conversation récente à son domicile et la lecture de ses souvenirs familiaux nous ont fait découvrir un personnage hors du commun.

Jean Paul Gustave TURCK est né à Paris, au 3 de la rue Cler le 17 mai 1911. Son père est professeur de patinage au Palais de Glace au Rond Point des Champs-Elysées. Très jeune, J.Turck se passionne pour la radio. Il passe le diplôme de radio-technicien du Conservatoire National des Arts et Métiers en juin 1928. Il occupe ensuite divers emplois dans la jeune industrie radio-électrique. Il entreprend des recherches sur la modulation de fréquences. L'année 1934-1935 le voit effectuer son service militaire à la station radio-émettrice de la Tour Eiffel. J. Turck s'initie bientôt à la mécanique Bugatti car, en 1938, son frère ainé André achète un cabriolet Type 44 deux places, que Jean récupère en juin 1940 pour quitter Paris avec sa femme, son fils et ses parents à l'arrivée des allemands dans la capitale. A la fin de la guerre, la 3 litres est utilisée comme voiture d'usine avant qu'un employé ne l'accidente gravement. J.Turck travaille dès 1938 avec l'ingénieur Maurice Hurel sur un projet de bombe volante. Il réalise alors un système de téléguidage d'un avion sans pilote porteur d'explosifs. Le 16 aout 1943, ils rejoignent tous les deux la France Libre, en partant de Cannes sur un avion prototype à la barbe de l'occupant. A peine atterri à Philippeville, les anglais le contactent et il va effectuer de nombreux vols entre l'Afrique du Nord et Londres pour mettre au point des engins téléguidés et brouiller le guidage des engins allemands qui détruisent les convois Alliés en Méditerranée. En 1945 la Direction Centrale des Constructions et Armes navales du ministère de la Marine lui demande de créer son entreprise.

" J'ai été prié de créer ma propre entreprise afin de pouvoir recevoir des marchés de la Défense Nationale. Ayant donc créé une entreprise industrielle, mon gestionnaire Mr Baconnet m'a fait acheter une belle voiture de prestige, une Bugatti 57 Ventoux avec laquelle je me rendais chez mes interlocuteurs "
L'usine de Cachan, au 19 rue de la gare, emploie près de 200 personnes. Elle est construite en 1946. En 1948, J. Turck élit résidence au domaine de la Tuilerie à Saulx les Chartreux, à 20 km de son usine de Cachan. La propriété possédait deux grands garages pour y loger les deux Bugatti, car un cabriolet 57C Gangloff, noir cuir rouge, de 1939 vint bientôt rejoindre le Ventoux. Pour le compte de l'usine de Cachan, une flotte de Traction Avant Citroën était nécessaire pour les déplacements multiples et fréquents.
" Avec la Bugatti Ventoux jaune d'or nous passions nos fins de semaines à Cabourg. Un jour de folie j'ai acheté à Roger Teillac, avenue de Suffren, le cabriolet 57 à compresseur. Je crois l'avoir payé plusieurs millions de l'époque. Le garage de l'usine était dirigé par un mécanicien remarquable qui avait participé aux 24 heures du Mans dés le début, étant chargé de la préparation et du suivi de la course des Lorraine-Dietrich, premières gagnantes de cette épreuve. Mes Bugatti étaient bichonnées. Le coach Ventoux était équipé de freins à câbles, qui n'étaient pas très efficaces. Je suis allé trouver un ancien mécanicien de l'usine Bugatti, Albert Divo, qui possédait un petit garage au 63 avenue de Clichy. Il monta une commande hydraulique qui me donna toute satisfaction.La Bugatti 57C fut utilisée pour les longs trajets à l'étranger. Je possédais les deux Bugatti pendant près de dix ans. "
Le coach Ventoux fut réimmatriculé au nom des " Ets Turck Jean Paul " 139 rue de la Tour Paris XVIème, le 4 avril 1954, sous le numéro 5379 DU 75. Cette adresse est le domicile privé de J. Turck. Dès 1949, la société Turck est contactée par Matra pour étudier le guidage de missiles sol-air. Il devient un pionnier mondial de l'optronique. A partir de 1956, sa société est intégrée à la S.A.T (Société Anonyme de Télécommunication) mais ses établissements restent une entité indépendante. Dès lors, près de 3000 employés travaillent dans le domaine de pointe qu'a initié Jean Turck. Modeste, celui-ci reconnait quand même avoir eu dix ans d'avance sur les américains lors de ses recherches sur l'infra rouge au début des années cinquante. Par la suite il sera ingénieur conseil pour l'O.T.A.N, de sa retraite en 1976 jusqu'en 1988.
Après plus de dix ans de bons et loyaux services les Bugatti sont revendues lors de la restructuration des Ets Turck. Le Ventoux est cédé en avril 1957 et le cabriolet en mai 1958.
Le coach est immatriculé le 16 avril 1957 au nom du Comte Antoine de LABRIFFE (1926-1995). Ce jeune banquier de 30 ans est domicilié au 172 rue de l'Université. Le très bel édifice Art Déco de 1931, possède plusieurs garages pour abriter les voitures de cet amateur, quand elles ne sont pas dans sa propriété familiale du château de Neuville à Gambais dans les Yvelines. En septembre 1958, le garagiste Gaston DOCIME, spécialiste des Bugatti, accueille dans son antre du 23 Boulevard de la Saussaie à Neuilly sur Seine, sa nouvelle acquisition. Comme la plupart de ses consœurs Bugatti dénichées par le barbu de Neuilly, 57344 va trouver le chemin des USA. Elle devient la propriété de Hugo BUERGER III à Golden, Colorado, en septembre 1958. Celui-ci est dans le commerce de l'automobile. Il fut un temps importateur Jaguar pour le Colorado et concessionnaire Buick. Cet amateur éclairé voyagea beaucoup en Europe dans les années 50 à la recherche de belles voitures classiques. Vers 1973, nous retrouvons le coach Bugatti bleu, à New York, au nom d'un certain J.CAPPUOZZO. Le nom de Dick WITHERS est mentionné avant que la voiture ne soit vendue, au plus tard en 1977, à Ronald SECOR de San Dimas, Californie. Il présente l'auto au Concours d'Elégance de Pebble Beach cette année-là.
En 1986, le coach Ventoux revient en Europe, acquis par le collectionneur britannique H.B.MURPHIE de Barnston près de Wirral, dans le comté du Cheshire. Le 29 juin 1992 la voiture est mise aux enchères par Sotheby's. Elle devient alors la propriété de Romano ARTIOLI, le Président de Bugatti Automobili Spa qui produira les rapides Bugatti EB 110 de 1991 à 1995.
Pour le compte de son propriétaire actuel, la voiture sort tout juste d'une longue mise au point mécanique de plus de trois ans, chez l'un des meilleurs spécialistes Bugatti italien, l'atelier de Gianni Torelli.

Notre plus grand plaisir serait de pouvoir réunir Jean Turck et le prochain propriétaire de ce beau coach Type 57 à carrosserie Bugatti. Quelques secrets de longévité mécaniques pourront alors être dévoilés, sans porter atteinte à la Défense Nationale !

Pierre-Yves LAUGIER janvier 2013

ERRATUM :
MERCI DE NOTER QUE CONTRAIREMENT A CE QUI EST INDIQUE SUR LE CATALOGUE, LA VOITURE SERA VENDUE AVEC DES PAPIERS LUXEMBOURGEOIS


Luxembourg title
Chassis n° 57344
Engine n° 265

- Freshly rebuilt engine
- Superb Provenance
- Interesting history

This new series followed on from the first design of 1934, which led to just over 50 cars being produced between June 1934 and August 1935. The design of the Ventoux Coach second series, first presented at the Paris Motor Show in October 1935, shows a more fluid wing line, smoothly extended by the integrated boot. The first car, with chassis n° 57329, was finished on 28 September 1935 and unveiled at the Paris Motor Show at the Grand Palais in early October.
The car offered for auction is approximately the tenth from a series of around 30 cars produced by October 1936. The production rate of the Ventoux Coach was as follows: four in December 1935, five in January 1936, seven in February, five in March, four in April, three in May, and one final car in August 1936.

VENTOUX COACH CHASSIS N° 57344
The car left the body shop on 3 February 1936. It was black in colour with a pigskin interior. On 10 February 1936 it was sold to Henri Matile, the Bugatti dealer in Nantes, who had a large showroom in the city at 20 rue Racine. He was invoiced for 57,608 French Francs - the set price charged to all dealers for the new model. Matile had ordered the car at the start of the year, and registered the vehicle on 14 January 1936 (number 8795 JH 3) - two weeks before it left the factory! After two months of use for client demonstrations and on display in the Rue Racine showroom, the car acquired its first private owner on 8 April 1936: Marcel Rineau of 20 rue Franklin, Nantes, an entrepreneur specializing in heating installation.
His well-established company installed central heating in such historic buildings as the theatre in Fontenay-le-Comte, in 1924, and is still based in Nantes (at 46 Boulevard de la Prairie-au-Duc) - although it is no longer family-run. Marcel Rineau owned no other Bugatti. The car was badly damaged by an accident near Saintes (Charente Maritime) around 1939, when it went off the road; it may subsequently have been taken back by the dealer Henri Matile. On 17 March 1939 it was registered in the Seine département (Paris area) under number 600 RM 3. Yet by 26 April 1939 the car was again back with Henri Matile, now with the number-plate 2751 JH 5. In August 1939, shortly before the outbreak of World War II (and the very day of Jean Bugatti's accidental death), Matile found a buyer from Toulouse for his former demonstration car.
On 11 August 1939 the car was registered with number-plate 9004 FS 5 at the Préfecture de Haute Garonne, in the name of P. Guggenheim of 42 chemin de Payssat, Toulouse. On 11 November 1942 German troops invaded the Unoccupied Zone and, when they reached Toulouse, lost no time in requisitioning the finest homes. But the Bugatti escaped their prying eyes and, on 3 August 1943, was sold to Jean-Maxime Trouvé of 28 rue Peyrolière, Toulouse. He was just an intermediary: on August 6, the car was registered in the name of the Compagnie Industrielle des Produits Agricoles at Salies-du-Salat. The Coach Ventoux stayed there until the end of the war then, on 26 March 1946, was sold to Georges Loubet of Chemin Maubec in St-Martin-du-Touch in the suburbs of Toulouse.
Four months later it found a new owner in Picardy. It made the reverse journey to those fleeing the Nazi advance in 1940, from Toulouse up to Amiens - a city still reeling from the bombings of May 1940. Its new owner was Maurice Pons, Director of an important rubber factory, Les Etablissements Hartley & Pons, based at the Usine de la Croix-Rompue in Amiens with branches in Paris, Nantes and Toulouse. Pons may have come across the car during a trip to one of the branches that had remained operational after the martyrdom of Amiens.
The firm had been founded around 1921, when Pons went into partnership with Captain Harry Hartley, a British soldier (demobilized in August 1919) who had married an Amiens girl in January 1918, then stayed on after the war. Hartley had already been involved in the automobile business before the war, and the new firm specialized in tyres, and in repairing casings and air chambers by vulcanization. Hartley was killed during the 1940 exodus as the Germans advanced into Picardy. After World War II his partner Maurice Pons developed the production of moulded rubber, lodging various patents in the mid-1950s connected to the transportation and protection of bottles and the manufacture of moulded rubber boots.
On 23 July 1946 the Bugatti was registered in the name of Société Hartley & Pons, Amiens, with the number-plate 3886 XP 6. On 16 January 1947 it became the personal property of Pons Maurice, Industriel of 450 route de Paris, Amiens.
One year after reaching Picardy the Bugatti was sold to a Paris connoisseur who had links to the region, as his family had holidayed at Cayeux-sur-Mer, on the Bay of the Somme, since before 1914. On 13 June 1947 the car was registered in the name of Jean Turck of Paris and Cachan. It seems Turck had been driving the car for some time before taking out registration in his own name - as shown by a photograph in his possession, showing it still with a 3886 XP 6 number-plate! In June 1947 the car was issued with the registration number 2482 RP 8 by the Seine département.
The history of this Bugatti led us to track down and talk to Jean Turck, a hearty 101 year-old whose memories of his Bugatti period remain crystal clear. Our recent conversation at his home, and the chance to consult his family souvenirs, revealed an amazing character.
Jean Paul Gustave Turck was born in Paris (3 rue Cler) on 17 May 1911. His father was a skating instructor at the Palais de Glace on the Champs-Elysées. When he was young, Jean Turck developed a keen interest in radio, qualifying as a radio technician at the Conservatoire National des Arts & Métiers in June 1928. He then occupied various jobs in the nascent radio-electricity industry and undertook research into frequency modulation. In 1934/5 he effected his national service at the radio-transmitter station on the Eiffel Tower.
Turck was soon learning about Bugatti mechanics: in 1938 his elder brother André bought a two-seater Type 44 Cabriolet - in which Jean fled Paris with his wife, son and parents when the Germans arrived in June 1940. At the end of the war this 3-litre vehicle was used as a factory car until it was crashed by an employee.
From 1938 Turck worked with engineer Maurice Hurel on plans for a flying bomb, and produced a remote-control system for unmanned aircraft bearing explosives. On 16 August 1943 Turck and Hurel joined the Free France movement and flew out of Cannes from under the Nazis' noses on a prototype plane. Once they had arrived in Philippeville, Turck was contacted by the British and went on to make numerous flights between North Africa and London, perfecting remote-controlled craft and devices for scrambling the guiding systems used by German aircraft aiming to destroy Allied convoys in the Mediterranean. In 1945 the French Naval Ministry (Central Unit for Construction & Arms) asked him to found his own company 'so I could receive orders placed by the Ministry of Defence. After launching this industrial concern my administrator, Monsieur Baconnet, bought me a prestigious automobile: a Bugatti Type 57 Ventoux, which I used to visit clients.'
The factory at Cachan (19 rue de la Gare) was built in 1946 and employed nearly 200 people. In 1948 Turck moved to a new home: Domaine de la Tuilerie at Saulx-les-Chartreux, 20km from Cachan. The property had two large garages for his two Bugattis - the Ventoux was soon joined by a 1939 black 57C Gangloff Cabriolet. A fleet of Citroën front-wheel drive vehicles were needed for all his trips on behalf of the Cachan factory.
'We used to take the buttercup-yellow Bugatti Ventoux for our weekend trips to Cabourg. One day I was mad enough to buy the 57 Cabriolet with compressor from Roger Teillac of Paris (Avenue de Suffren). I think I paid him several million (old) French Francs! The factory garage was run by a remarkable mechanic who had been part of the Le Man 24 Hours from the outset, working for Lorraine-Dietrich, the first winners - so my Bugattis were treated with loving care. But the Coach Ventoux's cable brakes were not the most efficient, so I tracked down a former Bugatti factory mechanic, Albert Divo, who owned a small garage in Paris, at 63 Avenue de Clichy. He fitted an hydraulic system I was perfectly happy with. I used the Bugatti 57C for major trips abroad. I kept both Bugattis for nearly ten years.'
On 4 April 1954 the Coach Ventoux was re-registered in the name of Ets Turck Jean-Paul (139 rue de la Tour, Paris) with number-plate 5379 DU 75. The address was Jean Turck's domicile. In 1949 the Turck firm was contacted by Matra to study ground-to-air missile guiding systems, and became world pioneers in optronics. In 1956 the firm, while remaining an independent entity, became part of the S.A.T. (Société Anonyme de Télécommunication); by now nearly 3,000 employees were involved in the cutting-edge activity pioneered by Jean Turck. Despite his natural modesty, Turck acknowledges that he was ten years ahead of the Americans with his infrared research of the early 1950s. From his retirement in 1976 until 1988 he served NATO in an engineering advisory capacity.
After over ten years of good and faithful service, the Bugattis were sold when Ets Turck were restructured: the Ventoux in April 1957 and the Cabriolet in May 1958.
On 16 April 1957 the Coach was registered in the name of Comte Antoine de Labriffe (1926-95), a 30 year-old banker domiciled at 172 rue de l'Université in Paris - a superb Art Deco building from 1931. He owned various garages for keeping his cars - when they were not at his family estate, the Château de Neuville at Gambais, west of Paris.
In September 1958 garage-owner Gaston Docime, a Bugatti specialist, welcomed his new acquisition to 23 Boulevard de la Saussaie in Neuilly-sur-Seine. Like most of other Bugattis discovered by the bearded Docime, the 57344 would find its way to the U.S. - becoming the property of Hugo Buerger III in Golden, Colorado in September 1958. Buerger worked in the automobile business and was, for a time, a Buick dealer and Jaguar's importer for Colorado. He often travelled to Europe in the 1950s on the look-out for vintage automobiles.
Around 1973 the blue Bugatti Coach was in New York, owned by a certain J. Cappuozzo. The name of Dick Withers also appears before the car was acquired by Ronald Secor of San Dimas, California, who showed it at the Pebble Beach Concours d'Elegance in 1977.

In 1986 the Ventoux Coach was back in Europe, in the hands of British collector H.B. Murphie of Barnston in Cheshire. On 29 June 1992 it was sold at auction by Sotheby's to Romano Artioli, President of Bugatti Automobili SPA - who produced the fast Bugatti EB110 from 1991-95.
The car's current owner has had extensive mechanical revision carried out over the last three years at the workshop of Gianni Torelli, one of Italy's top Bugatti specialists.

We would be thrilled to bring together Jean Turck and the next owner of this splendid Bugatti Type 57 Coach. There could be a few revelations about the secrets of its mechanical longevity - though without betraying any Defence secrets!

Pierre-Yves Laugier
January 2013

ERRATUM :
PLEASE NOTE THAT CONTRARY TO WHAT IS WRITTEN IN THE CATALOGUE, THE CAR IS COMING WITH LUXEMBOURG TITLE


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