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1949 Delahaye 135 M coupé Ghia Turin
1952 Delahaye 235 coupé Chapron Carte grise françaiseChâssis n° 818040Carrosserie n° 7008- Un des trois Coupés Delahaye 235 construit p
Estimation :
140 000 € - 200 000 €
Vendu:
160 920 €

DĂ©tails du lot


Carte grise française
Châssis n° 800514

- Une des trois Delahaye 135 carrossées par Ghia
- Style exceptionnel, dessinée par Boano et Segre
- La voiture du Shah d'Iran
- Ex collection John O'Quinn
- L'unique Delahaye 135 carrossée par Mario Boano chez Ghia Turin

La Delahaye 135, voiture extrêmement polyvalente, était à l'aise aussi bien sur les circuits et les routes de rallyes (elle a remporté les 24 Heures du Mans et le Rallye de Monte-Carlo) que sur les pelouses des concours d'élégance, car son châssis se prêtait bien aux exercices de carrossier. Elle est née alors que la carrosserie française était encore au sommet de son art, si bien que les plus grands l'ont habillée, comme Antem, Chapron, Figoni, Labourdette, Pourtout ou Saoutchik.
Toutefois, au lendemain de la guerre, le style des carrossiers est en pleine mutation et ils hésitent entre deux voies : d'une part la carrosserie traditionnelle qui poursuit ses travaux dans la lignée des excès des années 1930, caractérisés par le style "Narval" de Figoni et qui mènera à une impasse ; et d'autre part un style nouveau qui est en train de s'esquisser de l'autre côté des Alpes et dont on a coutume de marquer la naissance par le coupé Cisitalia 202 signé en 1947 par Pinin Farina, qui marie le "ponton" à une douceur qui va caractériser l'école turinoise des futures décennies. Ghia se situe alors au carrefour de ces tendances : hésitant entre les réminiscences des fastes d'avant-guerre, et un nouveau style italien basé sur des châssis plus modestes, mais aussi plus modernes et sportifs. A l'époque, le style de Ghia est placé sous l'autorité de Luigi Segre et Mario Boano, dont la sensibilité absorbe toutes ces tendances pour les traduire sur ses nouveaux dessins.
Il faut se souvenir que Mario Felice Boano rachéte en 1944, la carrosserie Ghia à Turin, à la mort de son créateur Giacinto Ghia. Ainsi, dès 1946, une Fiat 1500 est carrossée par Ghia Turin dans le style qu'adoptera la Delahaye, avec des carénages de roues amovibles, supposés améliorer l'aérodynamique de la voiture dans un style qualifié de flamboyant. Cette forme très spéciale (qui aurait été définie avec la collaboration du dessinateur Capalbi) sera reprise sur une Talbot Lago Record, une Alfa Romeo 6C 2500 SS et trois Delahaye 135 dont Jean-Paul Tissot, président du Club Delahaye France, nous a précisé la répartition : un cabriolet (n°800488) carrossé par Ghia Aigle et exposé au Salon de Genève 1948, un coupé (n° 800573) dû au même Ghia Aigle, et le coupé que nous présentons carrossé par Ghia Turin. Les trois voitures existent toujours, la cabriolet faisant partie de la collection Mahy, en Belgique.

Le présent coupé s'appuie sur un moteur 135 M, trois carburateurs de type 6S103. Selon le spécialiste hollandais reconnu Vincent van der Vinne, un article provenant du magazine De Auto datant du 15 janvier 1965, affirme que cette voiture aurait été fabriquée pour le Shah d'Iran qui en a pris livraison en 1949. Une photo représenterait d'ailleurs le Shah à la fin des années 1950 au coté de n° 800514.
Toujours d'après l'article, le Shah a conservé la voiture jusqu'en 1957, date à laquelle il l'aurait cédée à un pilote de la compagnie aérienne KLM qui l'a ensuite importée en Hollande. Il l'a à son tour vendue, en 1964, à un dénommé M. Wiltschut, propriétaire d'une entreprise de boulangerie à Hilversum. L'article précisait même le prix de vente, 60 000 florins hollandais, soit à l'époque à peu près le prix d'une Ferrari 330 GT. Par la suite, la voiture rejoignait la collection Blackhawk, aux États-Unis, où elle se trouvait en 1989. Elle bénéficiait alors d'une restauration complète de très haut niveau et on la retrouvait en 2010 à Monaco, alors qu'elle provenait de la Collection O'Quinn dans le cadre d'une vente aux enchères. Séduit par son originalité, c'est là que son actuel propriétaire, un collectionneur français très sélectif, en a fait l'acquisition, ne l'utilisant ensuite qu'avec parcimonie.
Elle se présente aujourd'hui en très bel état, dans sa teinte bleu clair métallisé qui se marie parfaitement avec la sellerie gris clair et le tableau de bord dont les boutons nacrés soulignent le luxe qui caractérisait ce type de carrosserie.
A la charnière entre chant du cygne et nouvelle vague, cette voiture constitue un merveilleux témoignage de l'inventivité des carrossiers et des excès d'une période révolue. Elle inclut des éléments novateurs tel son petit volet aérodynamique chromé placé juste au dessus de la glace arrière. Elle ne manquera pas d'attirer l'attention des amateurs, tant dans la rue que lors d'expositions ou de concours d'élégance.

MERCI DE NOTER QUE CONTRAIREMENT A CE QUI EST INDIQUE DANS LA VERSION PAPIER DU CATALOGUE LE MOTEUR N'A PAS DES SPECIFICATIONS MS. IL S'AGIT D'UN MOTEUR M A 3 CARBURATEUR DE TYPE 6 S 103.



French title
Chassis n° 800514

- One of three Delahaye 135s bodied by Ghia
- Exceptional styling, designed by Boano and Segre
- The Shah of Iran's car
- Ex John O'Quinn collection
- The unique Delahaye 135 bodied by Mario Boano at Ghia Turin

The Delahaye 135, an extremely all-rounder car, was as comfortable on the track and in rallies (it won the Le Mans 24 Hours and the Monte-Carlo Rally) as it was on the lawns of the concours d'élégance, having a chassis that was easily adapted to coachbuilders' varied creations. It appeared at a time when French coachbuilding was still at its peak, and was bodied by the most important names including Antem, Chapron, Figoni, Labourdette, Pourtout ou Saoutchik.
However, after the war, bodywork styles were starting to change and coachbuilders hesitated about the direction to take : to stick with traditional designs influenced by the excesses of the 1930s and characterized by Figoni's 'Narval' styling, that ultimately led to an impasse ; and on the other hand the development of a new style that was evolving on the other side of the Alps. It is generally thought that the Cisitalia 202 coupé gave rise to this new direction, designed in 1947 by Pinin Farina, who developed a softer 'ponton' styling that characterized the Turin School for decades to come. Ghia sat at the crossroads of these trends : hesitating between nostalgic pre-war splendour and a new Italian style based on a smaller chassis that was more modern and sportier. At the time, Luigi Segre and Mario Boano were in charge of design at Ghia, and they took on board these different trends and translated them into new designs.
It must be remembered that Mario Felice Boano bought Ghia, the Turin coachbuilder, in 1944, on the death of its founder Giancinto Ghia. Thus, in 1946, a Fiat 1500 was bodied by Ghia Turin in the flamboyant style to be adopted by the Delahaye, with removable wheel fairings, thought to improve the aerodynamics of the car. This very special shape ( produced in collaboration with the designer Capalbi), was also subsequently used on a Talbot Lago Record, an Alfa Romeo 6C 2500 SS and three Delahaye 135s, that Jean-Paul Tissot, president of Club Delahaye France, has given us details of : a cabriolet (n°800488) bodied by Ghia Aigle and exhibited at the 1948 Geneva Motor Show, a coupé (n° 800573) also by Ghia Aigle, and the coupé presented here, bodied by Ghia Turin. The three cars all exist today, the cabriolet belonging to the Mahy Collection in Belgium.

This coupé, built on a 135 M chassis, is fitted with type 6S103 engine with triple carburettor. According to renowned Dutch specialist Vincent van der Vinne, a magazine article from De Auto of 15th January 1965, states that this car was built for the Shah of Iran, who took delivery of it in 1949. A photo taken in the late 1950s would show him next to n° 800514.
The article also says that the Shah of Iran kept the car until 1957, the date it was sold to a KLM pilot, who imported it into Holland. He, in turn, sold the Delahaye in 1964 to a certain Mr. Wiltschut, the owner of a bakery business in Hilversum. The article gives the sale price as 60 000 Dutch florins, which was almost the price of a Ferrari 330 GT at the time. The car then joined the Blackhawk Collection in the US, where it was in 1989. It underwent a thorough and high quality restoration and appeared at an auction in Monaco in 2010, when it belonged to the O'Quinn Collection. This was when the current owner, a very selective French collector, bought the car, seduced by its originality. He has only used it sparingly since.
Today it is presented in superb condition, in metallic light blue which complements the light grey upholstery and the dashboard with pearlized buttons reflecting the level of luxury typical of this type of body. Positioned somewhere between swan song and new wave, this car provides a wonderful tribute to the inventiveness of coachbuilders and the lavishness of a bygone era. It will attract the attention of enthusiasts everywhere, whether being driven on the road or exhibited in a concours d'élégance.

PLEASE NOTE TAHT CONTRARY TO WHAT IS WRITTEN IN THE PAPER CATALOG THE ENGINE HAS NOT MS SPECIFICATIONS. THE CAR IS FITTED WITH A M ENGINE WITH 3 CARBURETORS TYPE 6 S 103.

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