Le 6 juin prochain, Artcurial organise sa vente aux enchères Twenty One Contemporary, présentant d’importants artistes contemporains internationaux aux côtés de quinze œuvres de la collection Africa First (lot 31 à 45). Parmi les œuvres d’artistes africains figurent celles de Julien Creuzet, Aimé Mpane et Sadikou Oukpedjo, qui représentent actuellement leur pays à la Biennale de Venise, une tapisserie d’Athi-Patra Ruga qui a été exposée à la Fondation Louis Vuitton, et une installation murale emblématique d’Ibrahim Mahama.
Fondée en 2017 par Serge Tiroche, la collection Africa First illustre la vitalité et la diversité de l’art du continent africain. Après plusieurs années de recherches et d’acquisitions, la collection a acquis la réputation internationale d’être l’une des collections d’art africain contemporain les plus complètes et les plus influentes aujourd'hui. Elle est associée à de nombreuses activités in-situ et en ligne visant à promouvoir la carrière d’artistes émergents du continent et de la diaspora : des résidences, des prix, des publications, des expositions dans des galeries, des salles de vente et des foires d’art, ainsi que des collaborations avec de grands musées internationaux, des événements publics et des galeries.
Comprenant aujourd’hui près de 600 œuvres d’environ 200 artistes, la collection agit comme une source incroyable de référencement et de soutien actif aux artistes.
Julien Creuzet (né en 1986)
Solitary, sun, memory, solid (les inséparables emplumés se sont séparés, les messages ne sont jamais arrivés, aujourd’hui il faut sourire), 2019
Estimation : 25 000 - 35 000 €
Julien Creuzet est un artiste franco-caribéen né en 1986. Son travail a récemment fait l’objet d’une exposition personnelle à la Fondation LUMA à Zurich en 2023. Choisi pour représenter la France à la Biennale de Venise 2024, Julien Creuzet est le premier artiste ultramarin à occuper le pavillon historique.
Ce panneau intitulé Solitary, sun, memory, solid (les inséparables emplumés se sont séparés, les messages ne sont jamais arrivés, aujourd’hui il faut sourire) a été réalisé durant la résidence de l’artiste au Centre d’Art de Neuchâtel en Suisse en septembre 2019. La composition est rythmée par des pages de livres dispersées et collées, que l’artiste a ensuite sablées. Sur la surface lisse et lumineuse de couleur jaune citron, un dessin gravé sinueux révèle la matière première et se déploie comme une interprétation visuelle du poème que l’artiste a écrit en guise de titre de l’œuvre. On retrouve dans cette œuvre l’essence du travail de Julien Creuzet : la poésie comme point de départ et fil conducteur, mais aussi les dessins énigmatiques chargés de symbolisme. Des techniques de pointe et des matières brutes s’entremêlent pour donner naissance à ce panneau d’une incroyable puissance teintée de culture vaudou.
Athi-Patra Ruga est un artiste sud-africain né en 1984. La plupart de ses œuvres sont liées à la mythologie « d’Azania », terre rêvée utopique au système matriarcal, dont il se sert pour réécrire son histoire personnelle dans le cadre plus large des traumatismes de l’Apartheid et de l’histoire collective de l’Afrique du Sud.
La tapisserie The Exile According to the Elder proposée à la vente représente le personnage de « l’aîné », la seule figure masculine d’Azania, et constitue également un autoportrait de l’artiste. Dans cette mythologie inventée, « the Elder » est en exil après la Première Guerre d’Azania. Cette figure tutélaire fait écho à l’histoire de son père, qui a lui-même été en exil durant la lutte pour la libération de l’Afrique du Sud. A travers les matériaux utilisés, l’artiste souligne l’ambivalence de d’exil, triste dans son déracinement mais aussi riche dans les nouvelles expériences culturelles qu’il apporte. L’abondance des fleurs artificielles et la prédominance du noir évoquent le deuil, une image d’une dévotion hiératique, tandis que l’accumulation de bijoux et la mise en scène brouillent les pistes et nous entraînent vers la vision d’une icône de la pop-culture.
Athi-Patra Ruga (né en 1984)
The Exile According to the Elder, 2014
Estimation : 25 000 - 35 000 €
Ibrahim Mahama (né en 1987)
SOSSG, 2016
Estimation : 25 000 - 35 000 €
Né en 1987 à Tamale, au Ghana, Ibrahim Mahama s’intéresse aux matériaux communs, dont les flux et les constantes lui permettent d’examiner les politiques de migration et de mondialisation. L’œuvre intitulée SOSSG a été constituée à partir du matériel de prédilection de l’artiste. Ces sacs en toile de jute, fabriqués en Asie du Sud-Est, sont importés en masse par le Ghana pour le transit des fèves de cacao. Après ce premier usage, les sacs sont réemployés pour transporter du riz, des graines et à la fin de leur « vie », du charbon. Marqués par leurs différents usages et propriétaires, ces sacs représentent les mains qui les ont manipulés, le travail silencieux des ouvriers. Les variations de texture, de couleur et d’usure nous racontent les histoires et les trajectoires uniques de chacun d’entre eux. En assemblant tous ces vestiges de notre vie quotidienne, Mahama suggère que chaque empreinte humaine laissée est intentionnelle et nous invite à observer la poésie de l’unicité dans la multitude.
Les autres artistes inclus dans la vente aux enchères Twenty One Contemporary sont Ephrem Solomon, Tafadzwa Masudi, Kutlo Mabua, Option Dzikamai Nyahunzvi, Lisa Vandy, Tuli Mekondjo, Serge Attukwei Clottey, Marion Boehm, Salah Elmur, Sadikou Oukpedjo et Aimé Mpane et Florine Démosthène.
Exposition
31 mai, 11h à 18h
1 juin, 11h à 18h
2 juin, 14h à 18h
3 juin, 11h à 18h
4 juin, 11h à 18h
5 juin, 11h à 18h
Vente aux enchères
Twenty One Contemporary
Jeudi 6 juin 2024 - 18h
Contact
Margot Denis-Lutard
Tél. +33 1 42 99 16 44