Lorsque Gérard Lévy ouvre sa galerie d’art asiatique rue de Beaune en 1966, le mouvement symboliste sort à peine de cinquante années d’oubli. Grand amateur et visionnaire, il contribue à sa redécouverte en collaborant à l’une des premières expositions qui consacre la Fin-de-Siècle à Zurich : Neue Kunst in der Schweiz zu Beginn unseres Jahrhunderts, avant les premières expositions majeures des années 1970.

Passionné par le symbolisme, Gérard Lévy avait déjà constitué une collection personnelle remarquable. Les œuvres de Carlos Schwabe, Lucien Lévy-Dhurmer et d’autres figures majeures de l’Art Nouveau ornaient les murs de son appartement familial, témoignant de son attachement à ce mouvement. Gérard Lévy n’a jamais vendu d’artistes symbolistes. La collection dispersée par Artcurial nous révèle le goût intime d’un rêveur, ses premiers amours, celles qu’il avait choisies pour lui.

La collection Gérard Lévy s’enrichit d’un remarquable ensemble de livres, mettant à l’honneur les poètes maudits et le symbolisme littéraire qui ont inspirés les peintres du XIXe siècle et leur univers trouvent ici une résonance singulière.

Parmi les pièces phares figure l’édition de 1900 Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Ce chef-d’œuvre est illustré par 23 eaux-fortes du célèbre artiste symboliste Carlos Schwabe, tirées sur papier vélin dans une édition très limitée de seulement 77 exemplaires numérotés.  Une esquisse monochrome et une gravure en couleurs pour le poème Spleen et Idéal figurent également parmi les lots dispersés en première partie de la vente.

En s’attachant à ces pièces, la collection Gérard Lévy rend un hommage vibrant au symbolisme, célébrant la fusion des arts visuels et poétiques.