Ens. de 1135 ff. in-4 et 248 p.
Très bel ensemble autographe sur la genèse du troisième roman paru sous le nom d’Émile Ajar au Mercure de France en 1976.
C’est un roman provocateur mettant en scène Émile Ajar et ses problèmes de dédoublement, demi-confession de Gary et de son double Paul Pavlowitch.
Gary souffrait de voir les derniers livres publiés sous son nom comme "Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable" boudés par la critique, tandis que les livres d’Ajar étaient salués. Il rédigea le roman très rapidement dans l’hiver 1975-1976 et organisa l’habituelle supercherie en demandant à Paul Pavlowitch de remettre le manuscrit à Roger Grenier chez Gallimard. Dans ses mémoires (L’Homme que l’on croyait, Fayard, 1981), Paul Pavlowitch rapporte une scène d’autodafé dans la cheminée de Romain Gary et la manière dont Pseudo a été épargné par Gary : « Restaient les trois jets successifs et entiers de son Pseudo. - Écoute, je trouve que c’est idiot de les brûler. Je voudrais les garder. Je savais qu’il n’y avait pas là ce qu’on appelle un manuscrit original. L’original était dans le célèbre cahier noir. »
Nous présentons ici une partie de ces manuscrits décrits par Pavlowitch, qui contiennent de nombreuses variantes inédites. Le texte de la Pléiade reproduisant l’édition de 1976, « texte… jamais revu du vivant de l’auteur » (p. 1606-1607). Parmi les longs passages inédits, il faut signaler une scène dans laquelle Paul Pavlowitch annonce à Simone Gallimard le titre qu’il veut donner au roman qu’il vient d’achever : « Mon éditeur m’avait téléphoné pour me demander quel titre j’entendais donner à mon nouveau livre, et quand je lui dis que le titre était PSEUDO-PSEUDO, Madame Simone Gallimard garda le silence et je me demandai si je n’avais pas heurté ses sentiments religieux. »
Cet ensemble se compose des pièces suivantes :
- Brouillons manuscrits avec quelques dactylographies (643 ff.).
- Version manuscrite (137 ff.). Signalons quelques ajouts marginaux (troisième chemise, f. [1] « Je veux d’ailleurs que les lettres… » qui modifie le texte « Je mettrai chaque matin à la boîte postale de la clinique une lettre sans adresse ni destinataire. »
- Manuscrit autographe : 248 p. Une vingtaine de corrections.
- Une version dactylographiée avec corrections manuscrites (171 ff.).
- La photocopie de la version définitive (dactylographie et manuscrit) (184 ff.).
Bibliographie :
R. Gary, Oeuvres, Pléiade, II, notice p. 1606-1607. D. Bona, Romain Gary, p. 353-366.