In-18, demi-veau flammé à coins, double filet à froid sur les plats, dos lisse orné de fleurettes dorées, pièces de titre en maroquin vert, tranches jaunes (Reliure légèrement postérieure).

[2] ff., 265 pp.

Contrefaçon belge. L’édition originale a paru à Paris chez Cadot la même année. Vicaire III, 394 cite une édition belge en 2 volumes in-18 également chez Méline et Cans, mais ne cite pas celle-ci qui est bien complète en un volume.

« Je suis le plus grand saisisseur d’imprévu qu’il y ait au monde : j’ai fait un jour avec Dauzats un voyage en Égypte sans y avoir jamais été. […] Je vois autre chose, moi, dans la Californie que ce que les autres y voient. »

L’origine de la rédaction de ce voyage selon Dumas tient à une expédition qu’il fit en 1851 à Enghien et qu’il relate au début de l’ouvrage avec une verve qui la rend aussi palpitante qu’il eût pu faire d’une expédition au fond de la… Californie. C’est au cours de cette aventure qu’il rencontra son Gil Blas, tour à tour portefaix, chercheur d’or, chasseur de daims, chasseur d’ours, garçon d’hôtel, marchand de vin et second dans le bâtiment avec lequel il est revenu de San Francisco par la Chine, le détroit de Malacca, le Bengale et le Cap de Bonne-Espérance. Le garçon avait eu la bonne idée de tenir son journal « très intéressant » que Dumas remit à son éditeur « très peu revu, très peu corrigé et pas du tout augmenté par moi. »
De récentes recherches de Bernard Jean Aumasson, publiées dans les Cahiers Alexandre Dumas n° 42 (2022) ont permis de donner un nom à ce Gil Blas. Il s’appelait Alfred Robert (né en 1826) engagé volontaire dans la Royale en 1842. Il navigua notamment sous les ordres du contre-amiral Du Petit-Thouars évoqué dans ce livre. Dumas n’a pas reçu son journal de ses mains car en 1851 il n’était pas encore rentré en France, mais des mains d’un ami à qui il l’avait confié. Dumas a pimenté ce document de base de « récits de chasse par trop romanesques, voire invraisemblables ». De même A. Robert n’est pas l’auteur des digressions historiques sur la Californie. Enfin a allongé le séjour de Robert qui n’a passé que neuf mois en Californie dont six semaines « sur les bords du Sacramento ». Il ne fait mention d’aucun séjour sur les bords du San Joachim.

Munro, 247.

Dos pâli et légèrement frotté, quelques rousseurs sans gravité.

Contrefaçon très rare. L’exemplaire de la duchesse de Berry, sans l’étiquette ni le numéro d’inventaire de sa bibliothèque au château de Brunsee.