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1938 BUGATTI TYPE 57 COACH VENTOUX
1938 BUGATTI TYPE 57 COACH VENTOUX
Estimation :
250 000 € - 300 000 €
Vendu:
363 403 €

Détails du lot


Carte grise française
Châssis 57634
Moteur 335

- Historique connu
- Voiture de démonstration du garage Bugatti de Marseille
- Désirable version à frein hydraulique d'origine

La production des coachs Ventoux 2 portes 4 places par l'atelier de la carrosserie Bugatti prend fin en 1938. 43 voitures dont neuf à compresseur sont assemblées de janvier à décembre 1938. Le châssis 57634 est construit au début de janvier 1938 avec sept autres châssis du même modèle. Il reçoit le moteur numéro 454. La caisse sort de carrosserie le 17 février 1938.Elle est de couleur grise, intérieur cuir havane.
Le premier mars 1938, la voiture est livrée au concessionnaire Bugatti de Marseille, Gaston DESCOLLAS. Son magasin d'exposition est situé au 42 avenue du Prado. Cet excellent vendeur n'hésite pas à s'engager en course au volant de Bugatti au Grand Prix de Marseille ou au Paris-Nice sur type 57. Il est pour beaucoup dans les succès des ventes Bugatti dans le midi, et n'a rien à envier à son collègue et ami Ernest.Friderich de Nice. Le Ventoux 57634 est utilisé comme voiture d'exposition et de démonstration par l'agent marseillais pendant près d'une année. La voiture n'est pas immatriculée pendant cette période. Elle doit circuler avec les plaques en W garage de G.Descollas.
Le 31 janvier 1939, la Bugatti est vendue à son premier propriétaire privé. Paul PITTORINO est industriel. Il est issu d'une famille de scaphandriers opérant sur le Rhône. Il possède la " Société de Draguage et Travaux Maritimes de Beaucaire ". Ses machines travaillent sur le fleuve qui traverse la région. La voiture est immatriculée à son domicile du 9 boulevard Victor Hugo à Tarascon. Cette petite ville est située dans les Bouches du Rhône, sur la rive droite du Rhône et regarde la ville de Beaucaire dans le Gard, de l'autre coté du fleuve qui joue le rôle de frontière naturelle entre les deux départements. La Bugatti reçoit la plaque de Police 1755 CB 1 fin janvier 1939. Au sortir de la guerre, P.Pittorino qui a conservé l'auto réimmatricule sa Bugatti à son adresse de Beaucaire, rue des Marronniers. La voiture est alors enregistrée à la préfecture du Gard sous le numéro 4975 FN 5 le 9 février 1946.
Peu de temps après, la Bugatti est revendue sur Paris. Elle est immatriculée dans le département de la Seine sous le numéro 2284 RP 5 le 24 octobre 1946. Le nom du propriétaire parisien qui utilise le véhicule pendant près de quatre ans nous est inconnu. Il est peu probable qu'il s'agisse encore de P.Pittorino : Celui-ci ne semble pas disposer de bureaux dans la capitale. Mais en février 1950, il achète d'occasion un coupé type 57C Gangloff châssis 57818. Il aurait pu conserver son coach Ventoux jusqu'à cette date.
Le 20 octobre 1950, la Bugatti passe dans le nouveau système d'immatriculation: Elle est enregistrée sous le numéro 1663 N 75, au nom de Marcel MIGNON, chirurgien dentiste de son état, domicilié au 67 rue Saint Jacques à Paris. Il conserve l'auto pendant une dizaine d'années avant de la céder le 27 juillet 1960 à la Société " R.L DUPUY Publicité ", 62 avenue Marceau à Paris. Cette société fut une des pionnières dans le domaine de la publicité. Son fondateur Roger-Louis Dupuy, né en 1899, diplômé de l'école Centrale de Paris, d'abord employé à l'agence DAM, crée l'agence qui porte son nom en 1928. La Bugatti est utilisée par l'un de ses fils François Dupuy. Le véhicule est remisé dans les garages de la propriété familiale, chemin des Vallières à Ville d'Avray.
Fin 1962, la voiture est mise en annonce dans "Le Chasseur Français". Elle éveille l'intérêt d'un amateur lyonnais de Bugatti. Emmanuel DEYDIER, dont l'oncle Jean Deydier fut Président de l'A.C du Rhône, a été bercé pendant sa jeunesse par les Bugatti familiales, et le souvenir du cabriolet type 49 Gangloff de son père lui fait regretter le temps des Bugatti. E.Deydier se rend à Ville d'Avray et le jeune homme qui le reçoit ne semble pas avoir beaucoup utilisée l'auto qui apparait en assez bon état. L'affaire est vite conclue et le Ventoux prend le chemin de la capitale des Gaulles. Le 26 décembre 1962, la voiture est enregistrée à la préfecture du Rhône au nom d'Emmanuel Deydier, sous le numéro 1886 BS 69. Elle va rejoindre d'autres belles réfugiées aux " Cêdres ", la propriété familiale proche de Lyon. La Bugatti se révèle capricieuse et les démarrages sont un problème récurrent. Un an après son achat E .Deydier qui recherche une Bugatti 57 des premiers modèles, plus à son gout, se sépare de son Ventoux 1938. Il va acquérir une des premières 57 Galibier de 1933 !
Le coach 57634 est revendu en 1963 à l'industriel, promoteur, François LECORCHE de Clermont -Ferrand. La voiture rejoint sa grande collection de Bugatti. Elle y voisine avec plusieurs type 57 dont le Ventoux 57704, deux Atalante, deux Galibier et une dizaine d'autres Bugatti. La couleur jaune et noire qui est déjà la sienne en 1962 est conservée, mais la carrosserie est rafraichie. Courant 1963, lui est attribuée la plaque de Police 138 KQ 63.
Lorsque de graves problèmes financiers obligent F.Lecorché à se séparer de toute sa collection à la fin des années soixante, la Bugatti semble être acquise par Jacques LEFRANC propriétaire du Musée de Sury le Comtal dans la Loire. Celui-ci se souvient bien avoir acquis un Ventoux noir et jaune auprès de Lecorché. Par la suite Lefranc aurait proposé la voiture à la vente lors d'une des premières ventes aux enchères de Maitre Poulain , dans la cour de l'Hotel Bristol à Paris.
En 1978, la voiture est cédée à un garagiste de la banlieue parisienne. Jean LEROUX - GIRARD possède un grand garage, agence Volkswagen sur la RN 3 à Livry-Gargan. Le " Sporting Garage " abrite en permanence une trentaine de voitures anciennes qui ne manquent pas d'attirer l'attention des clients de voitures modernes. Le contact s'établit plus facilement et la qualité des autos conservées éveille la curiosité des acheteurs. La Bugatti est immatriculée sous le numéro 7918 EL 93 le 17 janvier 1978. La voiture bénéficie d'une révision et d'une nouvelle peinture bleue nuit uniforme. D'après le Registre des Bugatti publié par H.G Conway en 1962, le Ventoux 57634 est encore équipé de son moteur d'origine à cette période. Dans les années soixante, il récupère le moteur 335 ex 57445. Cette voiture était un coach Gangloff sorti d'usine en octobre 1936 et aujourd'hui détruit. Le Ventoux participe à de nombreux rallyes et sorties à Montlhéry dans les années quatre vingt. Dans l'écurie Leroux-Girard, il côtoie Bugatti 37A, Hispano-Suiza et autres belles classiques françaises.
En 1991, un grand amateur d'Auxerre, cherche depuis longtemps à acquérir une Bugatti. Celui-ci est venu à l'automobile ancienne au début des années soixante dix, et possède une collection de véhicules populaires et sportifs. Il n'hésite pas à se séparer de plus de dix voitures pour enfin posséder la Bugatti tant convoitée. Ancien mécanicien et fils de mécano sur locomotives à vapeur, il développe ensuite une activité de carrières et béton. La Bugatti acquise auprès de la veuve de Mr Leroux-Girard est en très bon état mécanique. Seule une peinture ivoire et vert sombre vient lui redonner un peu d'éclat. Le véhicule est immatriculé dans l'Yonne en 1991 sous le numéro 1939 RA 89, sans savoir qu'il s'agissait d'un modèle de démonstration de 1938. Utilisé régulièrement pour des sorties privées et événements familiaux pendant près de vingt ans par la famille de notre propriétaire, le véhicule se présente en état mécanique et de carrosserie satisfaisant.

Ce modèle représente la dernière évolution du type 57 à moteur suspendu et freins hydrauliques, assurément la meilleure version de cette magnifique auto de tourisme sportive.

Pierre-Yves LAUGIER
pour Artcurial avril 2013.



Chassis 57634
Engine 335

- Known history
- Demonstration car for the Bugatti dealer in Marseille
- Desirable version with original hydraulic brakes

The production of two-door four-seater Ventoux models finished at the Bugatti workshop in 1938. Forty-three cars including nine with supercharger were produced during that year. Chassis 57634 was built at the start of January 1938 along with seven other examples of the same model. It received engine no. 454. The body left the coachbuilders on 17 February 1938. It was grey with tan leather interior.
On 1 March 1938 the car was delivered to the Bugatti dealer in Marseille, Gaston DESCOLLAS. His showroom was at 42 avenue du Prado. This excellent salesman didn't think twice about competing in the Marseille Grand Prix or the Paris-Nice behind the wheel of a Type 57. He was very successful selling Bugatti in the Midi, and had no reason to envy his good friend and colleague Ernest Friderich from Nice. The Ventoux 57634 was used as a demonstration car by the dealer from Marseille for almost a year. It wasn't registered during this period, but used the temporary plates of the G.Descollas garage.
On 31 January 1939 the Bugatti sold to its first private owner. Paul PITTORINO was an industrialist from a family of divers who operated in the Rhône. He owned the company " Société de Draguage et Travaux Maritimes de Beaucaire ". His machines worked on the river that flowed through the region. The car was registered to his address at 9 boulevard Victor Hugo in Tarascon. This little town is situated in the Bouches du Rhône, on the right bank of the Rhône, overlooking the town of Beaucaire in Gard on the other side of the river that forms the natural frontier between the two departments. The Bugatti received the registration plaque 1755 CB 1 at the end of January 1939. After the war, Pittorino re-registered his Bugatti to his address on rue des Marroniers in Beaucaire. The car was next registered in the Gard region with the number 4975 FN 5 on 9 February 1946.
A short time later, the Bugatti was sold again, this time going to Paris. It was registered in the Seine department with the number 2284 RP 5 on 24 October 1946. The name of the Parisian owner who used the car during the next four years is unknown. It is possible it was still Pittorino although he didn't appear to have offices in the capital. In February 1950 he bought a second-hand a coupé type 57C Gangloff chassis 57818, and it is possible that he could have kept his Ventoux until then. On 20 October 1950, the Bugatti was registered under the new system, with the number 1663 N 75, in the name of Marcel MIGNON, a dental surgeon who lived at 67 rue Saint Jacques in Paris. He kept the car for ten years before selling it on 27 July 1960 to " R.L. DUPUY Publicité ", of 62 avenue Marceau in Paris, a company that was a pioneer in the field of advertising. The company's founder Roger-Louis Dupuy, born in 1899 and a graduate of the École Centrale in Paris, initially worked for the DAM agency before creating the agency that bore his name in 1928. The Bugatti was used by one of his sons, François Dupuy, and kept in the garages of the family property on the chemin des Vallières in Ville d'Avray
At the end of 1962, the car was advertised for sale in " Le Chasseur Français ". It attracted the interest of a Bugatti enthusiast from Lyon. Emmanuel DEYDIER, whose uncle Jean Deydier was president of the Automobile Club of Rhône, had been surrounded by Bugatti automobiles and enthusiasts during his childhood. The memory of his father's Type 49 Gangloff cabriolet made him long for a Bugatti. Deydier set off for Ville d'Avray and the young man he met appeared not to have used the car a great deal, which seemed to be in a fairly good condition. The deal was soon completed and the Ventoux made its way to the capital of Gaul. On 26 December 1962 the car was registered in the region of Rhône, under the name of Emmanuel Deydier under the number 1886 BS 69. It went to join other wonderful cars that were taking refuge in "Le Cêdres ", the family property close to Lyon. The Bugatti proved to be temperamental and broke down frequently. Deydier was searching for one of the early Bugatti 57 models more to his liking, and sold the 1938 Ventoux a year later. He later found himself one of the first 1933 Galibier 57 models!

Chassis 57634 was then sold in 1963 to the industrialist and developer François LECORCHE from Clermont -Ferrand. The car joined his large Bugatti collection. It became a neighbour to several Type 57s including the Ventoux 57704, two Atalantes, two Galibiers and a dozen other Bugatti. It retained the yellow and black livery that it already had by 1962, but the coachwork was refreshed. From 1963 it wore the registration plates 138 KQ 63. When financial problems forced Lecorché to part with his entire collection at the end of the 1960s, it is thought the car was bought by Jacques LEFRANC, owner of the Musée de Sury le Comtal in the Loire. Lefranc remembers buying a black and yellow Ventoux from Lecorché. Subsequently, Lefranc would have offered the car for sale in one of Maitre Poulain's first auctions, held in the Hotel Bristol in Paris.
In 1978 the car belonged to a garage owner from the suburbs of Paris. Jean LEROUX - GIRARD ran a large Volkswagen garage, on the RN 3 in Livry-Gargan. Stored at the " Sporting Garage " were some thirty classic cars that attracted the attention of clients of the more modern cars. As word got round about the quality of the automobiles kept there, buyers appeared. The Bugatti was registered under the number 7918 EL 93 on 17 January 1978. The car was serviced and resprayed midnight blue. According to the Bugatti register published by H.G. Conway in 1962, the Ventoux 57634 still had its original engine at this time. At some point during the 1960s it received the ex-57445 engine no. 335, which had belonged to a Gangloff model that had left the factory in October 1936 and doesn't exist today, having been destroyed. The Ventoux then took part in numerous rallies and trips to Montlhéry during the 1980s. As part of the Leroux-Girard stable, it mixed with some stunning French cars including Bugatti 37As and Hispano-Suizas.

In 1991, a major enthusiast from Auxerre was looking to buy a Bugatti. His passion for old cars had begun in the early 1970s and he owned a collection of popular sports cars. He didn't hesitate in parting with more than ten of these cars in order to be able to own the Bugatti he had coveted for so long. A former mechanic and son of a steam locomotive engineer, he went on to work in the quarry and cement business. The Bugatti, bought from the widow of Mr Leroux-Girard was mechanically in very good condition. It just needed a coat of paint, in ivory and dark green, to restore the sparkle. The vehicle was registered in the Yonne in 1991 with the number 1939 RA 89, without the knowledge that this had been a demonstration model in 1938. Used regularly for private trips and family outings for nearly twenty years by the current owner's family, the vehicle is presented in fair condition mechanically and cosmetically.

This model is one of the last evolutions of the Type 57, with rubber-mounted engine and hydraulic brakes, without doubt the best version of this magnificent sports tourer.

Pierre-Yves LAUGIER
for Artcurial April 2013.

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Administrateur des ventes
ebailoni@artcurial.com

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Tél. +33 1 42 99 20 51
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