70
[LAMARTINE, Alphonse de] CARJAT, Étienne
Portrait-charge de Lamartine
Estimation :
1 000 € - 1 500 €
Vendu:
6 120 €

Détails du lot

Portrait-charge de Lamartine

Dessin original, signé " Et. Carjat " en bas à gauche. Fusain et rehauts de gouache, 47 x 30 cm, encadrement sous verre.

" Réalité ", une caricature éminemment politique : Lamartine est représenté tenant la lyre du poète, avec un aristocratique chien à ses pieds. Il arbore deux superbes plumes de paon tandis que deux boulets sont attachés à ses pieds, portant les légendes " Réalité " et " 24 février ".
Lamartine fut un des acteurs majeurs de la Révolution de 1848 et de la Seconde République, nommé le 24 février ministre des Affaires étrangères et chef effectif du Gouvernement provisoire, puis élu à l'Assemblée et à la Commission exécutive, avant d'être écarté au profit de Cavaignac. Carjat était quant à lui un républicain convaincu : il faisait le coup de feu sur les barricades les 22 et 23 juin 1848, et gardait le ministère des Affaires étangères quand Lamartine y fit son entrée le 24 février 1848. Lamartine fut maintes fois caricaturé, par exemple par Bertall et Cham en 1848, par Sem en 1849 ou par Nadar en 1858, mais aucun de ces portraits-charges - sauf peut-être celui de Nadar - n'a la force de celui de Carjat.

Carjat, caricaturiste et photographe. Photographe auteur de portraits mythiques de Baudelaire ou Rimbaud, il s'était en effet d'abord fait un nom comme caricaturiste. Ami de Daumier, il se lança en 1854 et dessina des portraits-charges pour lesquels il systématisa la technique des " grosses têtes " posées sur un petit corps. Il fonda plusieurs périodiques satiriques illustrés, Le Diogène en 1856, Le Boulevard en 1861 et Les Mouches vertes en 1868.

La présente caricature est probablement celle que Carjat dessina en 1856 pour sa revue Le Diogène et dont Lamartine refusa la publication. Ayant demandé au grand poète sa permission de la publier, Carjat y renonça après avoir obtenu la réponse suivante :
" [...] Je ne puis autoriser sur ma personne une dérision de la figure humaine, qui, si elle n'offense pas l'homme, offense la nature et prend l'humanité en moquerie [...]. Je vous l'ai dit quand vous m'avez fait l'honneur de venir chez moi à ce sujet, ma figure appartient à tout le monde, au soleil comme au ruisseau ; mais, telle qu'elle est, je ne veux pas la profaner volontairement, car elle représente un homme et elle est un présent de Dieu "

Contacts

Eric BAILONI
Administrateur des ventes
ebailoni@artcurial.com

Ordres d’achat & enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions