N° de châssis : 400210
Dans les mains du même propriétaire depuis prés de 40 ans
Emile Eugène Henry Darl'mat est né à Villers-en-Prayères, dans l'Aisne, en 1892. Il fait son apprentissage en 1907 chez son cousin Herluison à Nangis, celui-là même qui avait aidé Clément Ader pour la mise au point de son avion à vapeur. Il apprend l'ajustage, le brasage, la forge et les réglages des automobiles. Puis pensant avoir tout appris il s'en va chercher fortune à Paris où il trouve de l'embauche comme mécanicien-chauffeur d'un richissime homme d'affaires qui se prend d'amitié pour lui et l'emmène à San Francisco pour une année. Il revient à Paris et, en 1921, achète un local, 35 rue Malar grâce à un prêt de son ancien patron. Il y ouvre un garage d'abord consacré aux automobiles La Buire, puis Peugeot à partir de 1923.
Le garage Darl'mat se développe car Emile propose à sa clientèle des améliorations mécaniques et même des carrosseries spéciales sur la base des Peugeot. En 1930, l'entreprise emploie cent soixante personnes et en 1932, Peugeot produit la 301 qui devient une bonne base pour Darl'mat et le célèbre prothésiste Georges Paulin, passionné de carrosserie automobile.
Celui-ci dessine et fait breveter pour la 301 un système de toit s'escamotant dans le coffre et le propose à Darl'mat qui transforme une Peugeot 301 et l'expose sur son stand au Salon de l'Auto 1933. Peugeot, séduit, réalise une petite série de ce modèle muni de la " transformation Eclipse ". Mais c'est la 302, petite sœur de la 402 lancée en 1935, qui fournit à Darl'mat l'occasion de s'exprimer. Il monte sur le châssis 302 le moteur deux litres de la 402 et son pont arrière et intègre une suspension avant à roues indépendantes. La mécanique est légèrement préparée, en particulier avec le montage de deux carburateurs, et la carrosserie est due au magistral coup de crayon de Georges Paulin. Pilotée par Charles de Cortanze, Marcel Contet et Jean Pujol, cette automobile tournera pendant 25 heures sur l'anneau de Montlhéry à 139,282 km/h de moyenne avec un meilleur tour par de Cortanze à 147,728 km/h.
Devant ce succès, Peugeot donne alors son accord pour construire une petite série de cette voiture présentée d'abord comme 302 Spéciale Sport, puis comme 402 Spéciale Sport en 1938. Les châssis de 302 et les moteurs de 402 légèrement modifiés quittent Sochaux pour Darl'mat puis son carrossier Marcel Pourtout à Rueil-Malmaison qui habille les voitures suivant le dessin de Paulin en trois versions : coupé, cabriolet et roadster. En 1937, Emile Darl'mat engage trois de ses voitures, minutieusement préparées, aux 24 Heures du Mans. Les moteurs sont préparés chez Peugeot sous la direction de Giauque, directeur des études. Curieusement ces moteurs, contrairement à la série, ne sont équipés que d'un seul carburateur et n'en développent pas moins de 73 ch au régime raisonnable de 4 500 tr/mn. Avec la boîte " Cotal " à quatre rapports les voitures atteignent 170 km/h et terminent aux septième, huitième et dixième places, pilotées par de Cortanze, Serre, Pujol, Contet, Porthaut et Rigal.
En 1938, aux 24 Heures du Mans, les Darl'mat sont encore plus affûtées. Deux voitures abandonnent mais celle de Cortanze-Contet enlève la cinquième place au classement général et la victoire en deux litres.
Avec les évènements et la guerre qui s'approche, la clientèle se fait rare pour ce genre d'automobiles et Emile Darl'mat arrête la production en juillet 1939, après avoir construit cent quatre 302 et 402 Spéciale-Sport tous modèles confondus dont un tiers subsisterait aujourd'hui.
Toutes les Darl'mat n'étaient pas identiques, la très petite série permettait de répondre aux exigences des clients. On en trouve en boîte mécanique ou Cotal, avec deux ou quatre projecteurs, un ou deux carburateurs…
Après la guerre il transforme des 203, mais ceci est une autre histoire.
Le modèle présenté est une 402 DS, mise en circulation en 1938, Philippe Boulay président de l'association des amis de la Darl'mat nous a confirmé que # 400210 a été livrée neuve au maire de Montbéliard, Monsieur Jean-Pierre Tuefferd. Il faut d'ailleurs noter qu'une photo émouvante nous a été transmise lorsqu'en 1988 Le premier propriétaire M. Tuefferd et Michel Carey ont été réunis devant la voiture lors de la fête des vieux volants à Montbéliard.
Michel Carey a acheté la voiture au début des années 1970 alors qu'il était encore jeune homme auprès d'un médecin des Pyrénées Atlantiques, c'est son père qui s'était discrètement porté caution auprès des banques sans que son fils le sache pour qu'il puisse concrétiser son rêve. La voiture avant 1967 était immatriculée 9499 FU 62, puis elle fut à partir de Janvier 1970 dans les mains du précédent propriétaire, Monsieur Artigues de Biarritz, elle était alors immatriculé 400 PF 64. Michel Carey avait ramené la voiture d'une traite dans la nuit avec beaucoup de plaisir et la voiture ne l'a plus jamais quitté.
Philippe Boulay président de l'association des amis de la Darl'mat se rappelle que Michel Carey a été le premier adhérent historique de cette association en 1988. Il se souvient d'un homme particulièrement soigneux avec sa voiture lorsqu'il participait au rallye Alpes Retro qui n'avait fait qu'une seule modification par rapport à l'origine en adoptant un autre tableau de bord plus pratique d'utilisation.
Comme l'atteste l'important dossier de Factures (de 1982 à 2008) la voiture a toujours était très bien utilisé et entretenue. Elle est équipée d'une boite électromagnétique Cotal qui a fait l'objet d'une réfection complète chez les établissements Salmeron à Montesson, en 1990 (facture). Sa carrosserie, qui arbore une traditionnelle et élégante livrée " bleu de France ", a été restaurée en 1977. Le moteur a été entièrement refait en 1982 (factures), le pont révisé en 1983, et les freins en 1987. Le haut moteur a été refait plus récemment, en 2004 (révision de la culasse, changement des soupapes, rectification des paliers d'arbre à cames).
Philippe Boulay nous a confirmé que mis à part les clignotants (nécessaire pour l'homologation Suisse) et le tableau de bord, la voiture était belle et originale.
Accompagnée de 3 copies de documentations d'époque sur les boites Cotal et leur entretien, et d'un dossier de factures, la voiture a une carte grise Suisse. Alliant la beauté d'une carrosserie due à Paulin et la fiabilité d'une Peugeot elle est évidemment éligible au Mans Classic. C'est une opportunité unique d'acheter une voiture authentique qui a accompagné pendant les quarante dernières années un vrai passionné.
Titre de circulation Suisse. Les droits et taxes à l'importation doivent être acquittés par l'acheteur dans le pays de destination
Chassis no: 400210
Same owner for nearly 40 years
Emile Henry Darl'mat was born in Villers-en-Prayères, Aisne, France in 1892. He served his apprenticeship in 1907 with his cousin Herluison in Nangis, a man who had assisted Clement Ader in developing his steam-powered aircraft. He learned to fit, braze, forge and fine-tune cars. Then, feeling he had learnt enough, he left to seek his fortune in Paris, where he found employment as a mechanic/driver of a wealthy businessman who took a liking to him and took him to San Francisco for a year. He returned to Paris and in 1921 bought a garage at 35 Rue Malar with a loan from his former boss. There, he opened a garage dedicated exclusively to Buire and Peugeot cars from 1923.
The Darl'mat garage grew as Emile offered his customers mechanical improvements and even special Peugeot-inspired bodyshells. In 1930, the company numbered one hundred and sixty employees and in 1932 produced the Peugeot 301, which became a good basis for Darl'mat and the famous Georges Paulin, dentist and bodyshell aficionado.
For the 301 he designed and patented a retractable system that stowed the roof into the boot and sold it to Darl'mat who fitted it on a Peugeot 301 and showed it at the 1933 Motor Show. Peugeot loved it and produced a small series of the model fitted with the new "Eclipse" roof. But it was the 302, the 402's predecessor, launched in 1935, that provided Darl'mat with a real mode of expression. It mounted a 402 two-litre engine on a 302 chassis and its rear axle included an independent front suspension. It required a little fine-tuning, especially as it was fitted with two carburettors, and Georges Paulin's bodyshell showed a stroke of genius. Driven by Charles de Cortanze, Marcel Contet and Jean Pujol, this car ran for 25 hours at the Montlhéry race track at an average speed of 139.282 km/h with a best lap by de Cortanze at 147.728 km/h.
Following this success, Peugeot consented to the production of a small series of this car, first presented as the 302 Special Sport then as the 402 Special Sport in 1938. The 302's chassis and 402's slightly modified engines left Sochaux for Darl'mat where their body builder Marcel Pourtout in Rueil-Malmaison equipped the cars in accordance with Paulin's design in three versions: coupé, convertible and roadster. In 1937, Emile Darl'mat entered three of his cars, carefully tuned, in the 24 Hours of Le Mans. The engines were prepared at Peugeot and overseen by Giauque, head of research. Curiously, these engines, unlike the series, were only equipped with a single carburettor but developed no less than 73 hp at a reasonable 4500 rpm. With the Cotal four-speed gearbox, the cars reached 170 km/h and finished seventh, eighth and tenth, driven by Cortanze, Serre, Pujol, Contet, Porthaut and Rigal.
In 1938, at Le Mans, Darl'mat was even better prepared. Two cars dropped out but Cortanze Contet's took away fifth place overall and won in the under 2-litre class.
With the events and the war approaching, customers became scarce for this type of car and Emile Darl'mat stopped production in July 1939, after building one hundred and four 302s and 402 Special Sports in all; of which some remain today.
Not all Darl'mats were created alike and a very small number were custom-made for clients. Some were fitted with a Cotal gearbox, or two or four headlights, or one or two carburettors.
After the war he transformed the 203, but that is another story.
The model presented is a 402 DS, released in 1938. Philippe Boulay, President of the Friends of Darl'mat club, has confirmed that number 400210 was delivered brand new to the mayor of Montbéliard, Mr Jean-Pierre Tuefferd. A moving photo was sent to us in 1988 featuring the first owner, Mr Tuefferd, and Mr Michael Carey, who had the opportunity to meet at the gathering for classic car collectors (Club des Vieux Volants) in Montbéliard.
Michael Carey bought the car in early 1970 while still a young man from a doctor in Pyrénées-Atlantiques and it was his father who had discreetly backed him with the banks so that Carey could fulfil his dream. Before 1967 the car was registered 9499 FU 62, then, from January 1970, with previous owner Mr Artigues Biarritz, it was registered under 400 PF 64. When Carey acquired it, he drove it back overnight without a stop and the car has never left him since.
Philippe Boulay, president of the Friends of Darl'mat, remembers that Michael Carey was the first historic member of the club in 1988. He remembers a man who was especially meticulous with his car when participating in the Alpe Retro rally who had made only one change on the original in the way of a more practical dashboard (please note that the original dashboard is included in the sale).
As one can see in the all-important invoice dossier (1982 to 2008), the car has always been very well used and maintained. It is equipped with an electromagnetic (Cotal) gearbox that was completely restored by Salermon in Montesson in 1990 (invoice). Its bodyshell, featured in the traditional and elegant "Bleu de France", was restored in 1977. The engine was completely rebuilt in 1982 (invoices), the powered axle revised in 1983, and the brakes in 1987. The top end of the engine was rebuilt most recently in 2004 (revised cylinder head, valve change, correction of the bearings of the camshaft).
Philippe Boulay confirmed that aside from the lights (requirement for Swiss certification) and the dashboard, the car was beautiful and original.
Accompanied by 3 copies of the original documentation on the Cotal gearboxes and their maintenance, and an invoice file, the car has Swiss registration documents. Combining the beauty of Paulin's bodyshell and the reliability of a Peugeot, the car is eligible for the Le Mans Classic. This is a unique opportunity to purchase a classic car that has been in the care of a true aficionado for the last forty years.
Swiss vehicle registration documents. The import duties and taxes have to be settled by the buyer in the country of destination