Châssis n° S 942389
Chez Jaguar comme chez de nombreux autres constructeurs, la reprise des fabrications après la Seconde Guerre mondiale se fait sur la base des types de 1939, à peine améliorés. Pour les modèles de luxe destinés à une clientèle conservatrice cherchant le confort, pas de problème. Cinq ans plus tard, il n'en est plus de même et si Jaguar dispose désormais d'un moteur d'avant garde, le célèbre XK six cylindres à 2 ACT, les archaïsmes des châssis s'accusent chaque jour davantage. Les grosses berlines, même avec ce magnifique moteur qu'elles partagent avec les XK de sport, ne s'adressent qu'à une clientèle limitée. La nouvelle génération des berlines sport économiques mises à l'étude vers 1950 devra résoudre le problème. Un choix décisif sera fait : celui de la construction monocoque ou caisse autoportante. Un autre choix non moins capital fera adopter le brillant six-cylindres maison dans une version ramenée à 2,4 litres par raccourcissement de la course. Déjà solide en 3,4 litres, le nouveau groupe XK devient quasiment indestructible réglé à 112 ch (SAE !) à 5 750 trm/min. Côté carrosserie, la nouvelle berline compacte de Jaguar respecte les traditions maison avec un habitacle vaste, une profusion de placages de noyer, un cuir souple et accueillant pour les sièges et de la moquette partout. (Jaguar ignore les tapis caoutchouc, apanage des marques populaires.) L'équipement est généreux (sauf sur la version Standard très peu vendue) voire d'avant garde à l'époque avec essuie-glace à deux vitesses, lave-glace, volant réglable en profondeur, feux de recul, etc. Rare en France à l'époque, malgré son caractère de modèle économique, la berline 2,4 litres première série fait place en 1959 à la MkII qui bénéfice d'une carrosserie retouchée offrant notamment une surface vitrée bien supérieure.
Cette rare Jaguar 2,4 litres de 1957 à boîte manuelle, direction à gauche et roues à voile plein standard (appelée Mk I quand paraîtra la Mk II en 1959) est française d'origine (voir plaque de l'importateur). Elle a bénéficié en 2005 d'une restauration mécanique et en carrosserie avec une nouvelle peinture dans sa teinte vert anglais d'origine, une sellerie neuve en cuir fauve et des boiseries refaites. (On notera un petit choc sur l'aile avant droite.) Les pneus sont récents, les carburateurs révisés et le réservoir d'essence a été traité contre la rouille. Acquise par le vendeur en 2006, elle a parcouru environ 5 000 km depuis cette date, soigneusement entretenue. Elle possède sa carte grise française normale.
At Jaguar - just like with numerous other manufacturers - the recommencement of manufacturing after World War Two focused on the models from 1939, with few improvements. This was not a problem for the luxury models intended for a conservative clientele looking for comfort. Five years later, this was no longer the case and although the Jaguar now featured an avant-garde engine, the famous six-cylinder XK with 2 ACT, the archaic features of the chassis became more and more noticeable every day. The large saloons, even with this magnificent engine which they shared with the sports XK, were only intended for a limited clientele. The new generation of cost-effective sport saloons investigated around 1950 were designed to resolve this problem. A decisive choice was made in favour of monocoque construction or a self-supporting box. Another, equally important choice would see the brilliant six-cylinder housing adopted in a version reduced to 2.4 litres by shortening the course. Already robust in 3.4 litres, the new XK group became almost indestructible regulated at 112 hp (SAE!) at 5,750 rpm. With regard to the body, Jaguar's new compact saloon respected the company's tradition with a large interior, a profusion of walnut veneers, supple leather which is suitable for the seats and fitted carpet everywhere. Jaguar ignored rubber carpets, the prerogative of popular brands. The range of equipment was generous (except in the standard version which had limited sales), even avant-garde for the time with two-speed windscreen wipers, a windscreen washing system, a steering wheel with adjustable depth, reversing lights etc. Rare in France at the time, despite its cost-effective model character, the 2.4 litre saloon from series one gave way in 1959 to the MkII, which benefited from a touched-up body offering, in particular, a much better glass surface.
This rare 2.4 litre Jaguar from 1957 with a manual box, LHD and standard disk wheels (called Mk I when the Mk II appears in 1959) is of French origin (see the importer's plate). It enjoyed a mechanical and body overhaul in 2005, with new paintwork in the original British racing green, new upholstery in tawny leather and redone wood trims. A minor shock on the front right wing is noted. The tyres are recent, the carburettors overhauled and the petrol tank has been treated for rust. Acquired by the seller in 2006, the vehicle has covered around 5,000 km since this date, cared for assiduously. It has its standard French registration.