Châssis n° 10901812006238
En 1965, la classe S de Mercedes acquit un style plus sobre, extrapolé de celui de la magnifique 600, perdant notamment ces amorces d'aileron destinés à séduire les clients américains qui, précisément, choisissaient une luxueuse européenne pour y échapper. Le contresens ne dura heureusement pas longtemps et Paul Bracq, alors aux manettes du style Mercedes, y mit bon ordre. Mais la sobriété n'exclut pas la somptuosité et la classe S bénéficia en plus de nouvelles motorisations, qui firent de ces berlines matures des routières efficaces, sinon à tendance sportive. La 300 SEL 3,5 litres avait confirmé cette tendance en recevant, sur un empattement allongé à 2 850 mm, un V8 en alliage léger de 200 ch au demeurant si coûteux à produire qu'on reviendra au six-cylindres des 280. Mais le dernier mot n'était pas dit sur ce châssis au comportement dynamique très rigoureux, malgré la souplesse des suspensions pneumatiques à compensation par ressort hydropneumatique qui maintenait une assiette constante et qui filtrait admirablement les irrégularités de la route. Les qualités du châssis 300 SEL réclamaient des chevaux et l'on avait la solution pour en produire une version définitivement imbattable.
En 1963, Mercedes avait introduit sur la 600 un moteur V8 de 6,3 litres donnant en toute sécurité 250 ch DIN et 51 mkg de couple, suffisants pour donner à cette immense et luxueuse limousine des performances inattendues. On comprend qu'une équipe d'ingénieurs ait eu l'idée - pour voir - de marier le gros V8 de la 600 au châssis de la 300 SEL (avec la boîte automatique à quatre rapports). On a vite vu : cette muscle car à l'allemande, qui bénéficia au passage d'un moteur poussé à 300 ch, cette berline d'aspect plutôt sévère passait de 0 à 100 km/h en 6,5 secondes et plafonnait sans effort, n'exagérons pas, à 220 km/h (en 1965). Bien des GT pâlirent, leur conducteur aussi, qui devait mener la chasse au prix d'un effort physique prolongé que la 6.3 épargnait au sien et à ses passagers qui fonçaient sur de l'air.
Rien extérieurement ne laissait deviner " le loup dans une peau de mouton " comme dirent les essayeurs du moment. En révélant simplement ses mesures, la presse se contenta le plus souvent de la déclarer " La meilleure berline du monde " ou " La berline quatre portes la plus rapide de monde ". C'était en effet une dévoreuse d'autoroute comme on n'en fera jamais plus et elle restera comme une glorieuse exception dans l'histoire de la marque. Une exception à ne pas laisser passer.
La voiture présentée, de couleur bleu métallisé, intérieur en cuir noir, équipée d'un autoradio/CD Pioneer a fait l'objet d'essais concluants quant à son fonctionnement et à ses performances.
Carte grise française
In 1965 the Mercedes Class S adopted a more sober style inspired by that of the magnificent 600, losing notably the little ailerons designed to appeal to American clients - who were choosing a luxurious European car precisely to get away from this type of thing. Happily, such nonsense did not last long and Paul Bracq, the man in charge of Mercedes design, sorted things out. But sober did not preclude sumptuous, and the Class S also benefited from new engines that made these mature saloons efficient road cars - of a sporting nature.
The 3.5-litre 300 SEL confirmed this by receiving - on a wheelbase extended to 2850mm - a 200bhp light-alloy V8 so costly to produce that Mercedes soon reverted to the 280 six-cylinder engine. But the last word had not been spoken about this chassis, which maintained a constant load-level and admirably absorbed uneven road surfaces, and displayed rigorous dynamics despite the smoothness of its hydropneumatic spring suspension. The 300 SEL chassis needed horsepower, and the solution existed for producing a definitively unbeatable version.
In 1963 Mercedes had introduced a 6.3-litre V8 engine on the 600, yielding 250bhp (DIN) and 51mkg of torque in perfect safety - enough for this huge luxury limousine to achieve amazing levels of performance. One can understand why a team of engineers had the idea - just to see - of marrying the 600's large V8 with the chassis of the 300 SEL (with its four-speed automatic gear-box). The result: a German muscle car with an engine pushed to 300bhp. This rather severe-looking saloon that could accelerate from 0-60mph inside 6.5 seconds, and reach 140mph without an effort (in 1965). Many GTs and their drivers turned pale with envy, not to mention the prolonged physical effort required to keep up - efforts spared the the 6.3's driver (and passengers) as they whistled along.
Nothing on the exterior suggested this was a 'wolf in sheep's clothing,' as test-drivers said at the time. The press was usually content to just quote its measurements and call it 'the best saloon in the world' or 'the fastest four-door saloon in the world.' It devoured the motorway as no car has done since, and remains a glorious exception in Mercedes' history. This exceptional car is not to be missed!
Our car is metallic blue with a black leather interior fitted with a Pioneer car-radio/CD-player. Test-drives have convincingly demonstrated its fine working condition and performance capabilities.
French registration "carte grise"