Texte de 2 p. in-12. Grand amateur de musique, Delacroix fréquenta la vie musicale parisienne, recherchant la compagnie des compositeurs, des chanteurs et des instrumentistes. Le sujet est fréquemment évoqué dans son Journal.
" Si l'on en croyait certains critiques, sous l'enveloppe desquels se trouve presque toujours un musicien, les directeurs de l'Opéra n'auraient été occupés dans tous les temps qu'à éloigner des chefs d'œuvres, qui ne demandaient pas mieux que de venir au monde. C'est ainsi leur supposer une simplicité par trop grande et une trop complète cécité sur leurs intérêts. La vérité vraie, c'est que l'absence des ouvrages de haut bord et susceptibles d'un certain succès ne s'est fait que trop sentir. De 1809 à 1826, les compositeurs les plus renommés de l'époque se sont tous essayés et n'ont rien pu faire de bon. Le Rossignol a été le chef d'œuvre de ce long interrègne. Admettons que les jurys aient quelquefois refusé un bon ouvrage, mettez en regard le nombre effroyable de mauvais ouvrages ou d'ouvrages insuffisants que les auteurs on voulu imposer aux jurys et aux directeurs ! "
Ce texte fut écrit au verso d'une l.a.s. adressée à Ed. Monnier, Inspecteur du Théâtre Lyrique. 1 p. in-12, signée E. Delacroix, 7 février 1863. Il ne peut prendre part au dîner organisé.