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Marcel BROODTHAERS. Le Drapeau noir. 
Tirage illimité. 1968.
Le Drapeau noir. 
Estimation :
40 000 € - 60 000 €
Vendu:
55 104 €

Détails du lot

Tirage illimité. 1968.
Le Drapeau noir. 

Plaque en plastique embouti et peint en acrylique en noir et rouge (84 × 120 cm), cadre en bois noir.
Troisième plaque éditée par l’artiste.
Sur les cinquante exemplaires projetés seulement une trentaine virent le jour.
Il s’agit de la première version, réalisée en juin 1968 (sur trois).
À l’automne 1968, une petite dizaine d’exemplaires en furent présentés à l’exposition La Collection privée de Marcel Broodthaers à la Galerie 44.
“Composée d’un drapeau noir interrompu d’une ligne blanche et d’un point d’exclamation rouge surdimensionné assorti de la mention « tirage illimité », la plaque comporte en outre les noms de sept villes – Amsterdam, Berlin, Nanterre, Venise, Paris, Milan, Bruxelles – qui, toutes, ont été le théâtre d’importants soulèvements lors des mouvements contestataires de 1968. Associé aux noms de ces villes, le drapeau noir peut dès lors se lire à la fois comme une référence explicite aux mouvements anarchistes, dont il est le symbole depuis la fin du xixe siècle, et à sa récupération par le mouvement étudiant de 1968. À l’instar des slogans qui fleurissent alors sur les murs, « tirage illimité » est une injonction à faire table rase de ce qui fait l’œuvre d’art, à savoir son caractère unique. Ainsi, l’artiste déclare dans un entretien en 1968 : « Je ne crois pas […] à l’artiste unique ou à l’œuvre unique. Je crois à des phénomènes et des hommes qui réunissent des idées. » Au contraire de certaines plaques dont il limite l’édition à sept exemplaires, ici, Broodthaers en fait une édition illimitée, lui conférant ainsi un statut de manifeste. Toutefois, le caractère « pop » de cette œuvre comme des autres plaques – palette de couleurs primaires, utilisation de plastique industriel, construction en forme de rébus ludique – vient déjouer le potentiel militant du contenu, et souligner le scepticisme de Broodthaers face à l’utopie d’une reformulation radicale des normes sociales et artistiques” (G. Penone, Musée cantonal des beaux-arts Lausanne).
Étiquette de l’exposition Industrial Poems, Marcel Broodthaers, Bruxelles, WIELS, 2021-2022 (catalogue, n° 3.a.- MOMA, p. 234.)
Bel exemplaire, malgré de légères restaurations aux angles.

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