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Philippe QUANTIN
La muse Euterpe
Estimation :
30 000 € - 50 000 €
Vendu:
36 736 €

Détails du lot

La muse Euterpe
Huile sur toile

Légendée 'EUTERPE' en bas à gauche

The muse Euterpe, oil on canvas, by P. Quantin

Provenance :

Décor de la chambre des Muses du château de la Motte-Ternant, mentionné avec Polymnie dans un inventaire du mobilier du château établi à la demande de son propriétaire, Charles de Marcilly-Cypierre, en 1628 ;
Selon Wignacourt-Durfort, acquises au XIXe siècle par le prince de Beauveau pour le château de Thoisy-la-Berchère, Côte d'Or ;
Acquis par le frère de l'actuelle propriétaire chez un antiquaire à Paris dans les années 1980 ;
Collection particulière, Ile-de-France

Expositions :

'Les plus belles œuvres des collections de la Côte d'Or', Dijon, musée des Beaux-Arts, 1958, n° 9

Bibliographie :

Wignacourt-Durfort, 'Notes historiques sur Thoisy-la-Berchère', Imprimerie des Orphelins d'Auteuil, 1913, p. 42
William R. Crelly, 'The Painting of Simon Vouet', Yale University Press, 1962, p. 202
Pierre Quarré, 'Guide artistique de la France. Champagne, Bourgogne, Auvergne', Paris, 1968, p. 409 (ensemble des Muses)
Jacques Thuillier, " Fontainebleau et la peinture française du XVIIe siècle ", in 'Actes du colloque international sur l'Art de Fontainebleau', Paris, 1975, p. 256-257, fig. 8
Marguerite Guillaume et Evelyne Mornat, " Dijon. Musée des Beaux-Arts. Acquisitions de peintures, dessins et objets d'art ", in 'La revue du Louvre et des musées de France', n° 5-6, Paris 1979, p. 410-411
Marguerite Guillaume in cat. exp. 'Acquisitions récentes. 1975-1980', Dijon, 1981, p. 41-43
Marguerite Guillaume, " A propos de Philippe Quantin : Essai de catalogue raisonné ", in 'Bulletin de la Société de l'histoire de l'Art français', 1980 (1981), p. 116, n° 16

Commentaire :
Cette impressionnante allégorie de la Musique fait partie de la série des quatre toiles qui appartenaient au décor de la Chambre des Muses au château de la Motte-Ternant, près de Saulieu en Côte d'Or. Quatre muses, Melpomène, Euterpe, Polymnie et Uranie, sont décrites en 1628 dans un inventaire privé du mobilier du château appartenant à Charles Marcilly-Cypierre.
La muse Euterpe, qui présidait à la musique, est ici représentée jouant d'une longue flûte et portant une guirlande de fleurs telle qu'elle est habituellement figurée. Outre les différentes représentations qui furent données de cette muse dans l'Antiquité, c'est ainsi qu'elle est également décrite dans l'Iconologie de Cesare Ripa, ce manuel largement employé par les peintres depuis sa première publication en 1593. Cette figure majestueuse apparaît dans un décor dépouillé composé de colonnes placées dans l'obscurité. La dimension sculpturale donnée par le peintre à cette allégorie est mise en évidence par les lourds drapés de son vêtement dont les plis sont modelés par un habile usage de la lumière.

En 1958, dans son exposition 'Les plus belles œuvres de la Côte d'Or' organisée au musée des Beaux-Arts de Dijon, Pierre Quarré avait déjà présenté sous ce nom notre tableau ainsi qu'une représentation de Polymnie qui provenaient toutes deux du château de Thoisy. Les œuvres avaient en effet été achetées au cours du XIXe siècle par le prince de Beauveau et placées au château de Thoisy-la-Berchère (Côte d'Or). Que reste t-il aujourd'hui de cette suite ? La muse Uranie se trouve dans les collections du musée de Dijon depuis son achat lors d'une vente publique organisée à Versailles en 1977 (fig.1). Le musée conserve une autre muse également acquise à Versailles que l'on a parfois identifiée comme étant Polymnie. Toutefois, plusieurs incertitudes demeurent quant à l'identification du sujet et à l'attribution. Notre tableau d'Euterpe, qui n'était pas réapparu depuis l'exposition de 1958, constitue donc un exemple exceptionnel de décors peints de la première moitié du XVIIe siècle.
Si l'inventaire de 1628 ne précise pas d'auteur à l'origine des décors du château de la Motte-Ternant, cet ensemble revient sans nul doute au corpus du peintre dijonnais Philippe Quantin1. On observe ici non seulement son goût pour les figures monumentales, mais aussi un recours aux contrastes lumineux et à une gamme chromatique composée de tons sourds qui lui valurent d'être classé parmi les tenants du caravagisme français. Familier de ce type de commandes, Philippe Quantin avait également travaillé pour Charles-Henry de Clermont-Tonnerre au décor du Cabinet du Pastor Fido du château d'Ancy-le-Franc.

1.Marguerite Guillaume, " A propos de Philippe Quantin : Essai de catalogue raisonné ", in 'Bulletin de la Société de l'histoire de l'Art français', 1980 (1981), p. 116, n° 16

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