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[MONET].- MIRBEAU (Octave)
Octave MIRBEAU 11 L.A.S., Les Damps [juillet-décembre 1890 et s.d.], à Claude MONET ; 18 pages in8 ou in-12, 5 en-têtes Les Damps...
Estimation :
2 000 € - 3 000 €
Vendu:
2 600 €

Détails du lot

Octave MIRBEAU 11 L.A.S., Les Damps [juillet-décembre 1890 et s.d.], à Claude MONET ; 18 pages in8 ou in-12, 5 en-têtes Les Damps...

Les Damps (papier à en-tête), s. d.
20 p. sur 11 doubles ff. in-12 à in-16 (dimensions diverses) à l'encre, sauf une au crayon à papier.

Importante correspondance d'Octave Mirbeau à son très cher ami Claude Monet.
Mirbeau regrette de n'avoir pu se rendre à Giverny, il a dû s'occuper de son père malade. En retour, il invite Monet à passer quelques jours en sa compagnie.
Dans une autre lettre, Mirbeau tente de tempérer les ardeurs de Monet qui s'emporte contre une mauvaise météo : " Mais de là à inférer que vous êtes fichu artistiquement, parce qu'il pleut, qu'il fait du vent, et qu'on a fauché la rivière, c'est de la folie pure, et vous raisonnez comme un théologiein, ou comme un philosophe spiritualiste, partisan des causes finales. " Se lamentant à son tour, Mirbeau ajoute quelques mots sur l'état déplorable de son jardin et de ses plantations, qui pèsent sur un moral déjà chancelant. Il ne trouve même plus de consolation dans la littérature, qu'il rejette amèrement : " J'arrive à cette conviction qu'il n'y a rien de plus vide, rien de plus bête, rien de plus parfaitement abject que la littérature. Je ne crois plus à Balzac, et Flaubert n'est qu'une illusion de mots creux. "
Une mélancolie empreinte de lassitude qui s'exprime à nouveau dans une autre lettre : " Moi, je ne fais que de stupides articles de journaux […] Et puis, je suis plus foutu que jamais, et vidé comme une vieille gourde. " Mais Mirbeau admire la résilience de Monet : " Je suis bien heureux que vous vous soyez redressé, plus fort que jamais, et que vous repreniez confiance en vous-même. D'ailleurs, j'étais bien sûr de cela. Vous avez l'âme forte et les reins solides. "
Un peu plus tard, il se réjouit de la visite prochaine de Monet, accompagné de Caillebotte.
Enfin, dans une succession de lettres, il prend part à l'affliction d'Alice Hoschedé et prie Monet de lui dire " combien nous l'aimons, et combien nous entourons sa vie d'un respect tendre et vrai. "
Belle correspondance dans laquelle transparaît toute l'affection que porte Mirbeau à Monet : une complicité qui dépasse la simple admiration intellectuelle et artistique pour atteindre une véritable et sincère amitié.

Rousseurs, petites taches d'encre.

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